Cinq généraux syriens, l'unité d'élite iranienne Al Qods et les principaux services de renseignements civils et militaires de Syrie figurent sur la nouvelle liste des sanctions européenne, publiée hier au Journal officiel de l'UE. Cette extension des sanctions européennes avait été adoptée formellement mardi. Les généraux Rafiq Shahadah, Jami Jami, Nawful Al Husayn, Mohammed Zamrini et Ghassan Khalil, qui occupent des responsabilités dans les services de renseignements militaires du régime du président Bachar Al Assad, sont désormais privés de visa pour voyager dans l'UE et leurs avoirs y sont gelés. La liste comprend également l'unité d'élite iranienne Al Qods (forces spéciales du corps des Gardiens de la révolution), accusée par l'UE d'avoir «fourni aux services de sécurité syriens une assistance technique, du matériel et un soutien pour les aider à réprimer les mouvements de contestation civils». Déjà en juin, l'Union européenne avait visé dans un précédent train de sanctions trois dirigeants des Gardiens de la révolution (pasdarans), l'armée d'élite en Iran, dont son commandant, tous accusés d'aider à la répression en Syrie. Au total cette fois, quinze nouvelles personnes dont l'ancien ministre de la Défense, Hassan Al Turkmani, le chef d'état-major adjoint de l'armée syrienne, le lieutenant-général Munir Adanov et l'homme d'affaires Samir Hassan, «connu pour le soutien économique qu'il apporte au régime syrien», figurent sur la nouvelle liste. Outre Al Qods, les quatre autres «entités» sanctionnées par l'UE sont les services de la sécurité politique, des renseignements généraux, des renseignements des forces armées et des renseignements de l'armée de l'air. L'UE avait déjà auparavant adopté des sanctions à l'encontre de la Syrie, dont un gel des avoirs et une interdiction de voyage visant 35 personnes dont le président Bachar Al Assad et quatre entreprises, ainsi qu'un embargo sur les armes. Elle travaille en outre à un éventuel embargo sur les produits pétroliers importés du pays. «Les discussions avancent bien» sur ce point, selon un diplomate, mais la décision n'a pas encore été prise. L'Europe achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente un tiers des recettes du pays. 7 morts et 150 blessés Sur le terrain, au moins sept personnes ont été tuées, hier, à Harasta, Homs et Talbiseh, et plus de 150 ont été arrêtées ces dernières 24 heures, a indiqué, hier, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un jeune de 28 ans, arrêté il y a une semaine à Khan Shehoun, dans l'ouest, est décédé sous la torture, hier, selon cette source. Par ailleurs, les forces militaires et sécuritaires ont bouclé Harasta mardi et ont arrêté 120 personnes et 37 autres hier matin. Située à 10 km au nord-est de la capitale, cette ville industrielle est le théâtre de manifestations depuis le début de la contestation à la mi-mars. Par ailleurs, des rassemblements nocturnes ont eu lieu mardi dans plusieurs localités, à Douma et Daraya, dans le sud-ouest, ainsi qu'à Kanaker, Zabadani, Madaya et Kisweh, aux alentours de la capitale, selon des témoins. Des pays européens ont présenté mardi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution infligeant de nouvelles sanctions à la Syrie et visant en particulier le président Bachar Al Assad, ont indiqué des diplomates.