Poursuivant sa visite en Algérie, le ministre de l'Intérieur a souligné la convergence entre la France et l'Algérie au sujet de la situation au Mali. A propos des menaces du Mujuo proférées contre la France, Manuel Valls a déclaré que le président français a réagi par la plus grande fermeté à sujet, ajoutant que son pays ne céderait jamais aux menaces des terroristes. La France et l'Algérie ont souligné leur convergence de vue en ce qui concerne la situation au Sahel, a indiqué, hier à Alger, le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, en visite de travail de deux jours en Algérie. «Parmi les sujets abordés, il y a la situation au Sahel et nous avons souligné à ce propos la convergence de vue entre nos deux diplomaties et nos deux pays», a déclaré à la presse M. Valls au terme de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. M. Valls a ajouté qu'il a évoqué avec M. Medelci la coopération bilatérale et son «état d'esprit fructueux et de grande qualité», soulignant que les deux parties (l'Algérie et la France) sont «convaincues que cette visite est l'occasion d'une nouvelle étape dans la relation entre les deux pays». Il a rappelé que sa visite en Algérie s'inscrit dans le cadre de la préparation de celle du président français François Hollande en Algérie, prévue début décembre, a-t-il affirmé. Dans un enregistrement mis en ligne sur plusieurs sites islamistes et repris par divers canaux de presse, le Mujao a menacé la France sur une intervention militaire au Mali. Interrogé au sujet des menaces du Mujao, Manuel Valls a indiqué que le président de la République française a réagi avec fermeté. «La France ne céderait jamais au chantage des groupes terroristes», a ajouté le ministre français de l'Intérieur. «Une éventuelle intervention au Sahel, le Président ouvrirait les portes de l'enfer pour son pays et mettrait en danger sa vie et celle des otages», a indiqué le porte- parole de l'organisation terroriste. Ces menaces coïncident avec la première tournée de François Hollande en Afrique, où le Président français a estimé qu'elles ne sauraient affecter la détermination de Paris dans le dossier malien. «Nous avons toujours dit que nous ferions toujours tout pour permettre la libération de nos otages», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la résidence de France de Kinshasa. «Est-ce que ce que nous disons que l'intégrité du Mali, pour la lutte contre le terrorisme devrait être tu parce qu'il y a ces menaces ? Je pense que c'est le contraire», a-t-il poursuivi. «C'est en montrant une grande détermination pour tenir notre ligne qui est celle de la lutte contre le terrorisme». Le dossier malien a été largement abordé par le chef de l'Etat français lors de sa tournée qui l'a conduit à Dakar puis Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour le 14e sommet de la Francophonie. Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans les 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali, aux mains d'islamistes, dont certains proches d'Al-Qaïda et de rebelles touareg. La France avait présenté fin septembre, dans la foulée de l'intervention de François Hollande à l'ONU, un projet de résolution visant à inciter les autorités maliennes, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et l'Union africaine (UA) à soumettre dans les trente jours un projet d'opération précis permettant l'envoi d'une force africaine dans le nord du pays. «S'il (Hollande) continue de jeter de l'huile sur le feu, nous lui enverrons dans les jours à venir les photos des otages français, morts», a déclaré Oumar Ould Hamaha, porte-parole du Mujao, faisant apparemment référence à quatre Français enlevés en 2010 dans le nord du Niger et toujours otages.