L'Algérie étudie la possibilité d'exploiter à grande échelle ses appréciables réserves de charbon pour produire de l'électricité, a indiqué, lundi à Alger, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines. «Nous avons des réserves appréciables en charbon à Kenadsa (Béchar). Il existe deux méthodes pour l'exploiter dans la production d'électricité, dont la plus récente est la gazéification du charbon», a déclaré M. Yousfi lors de la présentation du projet de loi sur les hydrocarbures devant la commission économique de l'APN. Le ministre a précisé que son département n'a pas encore tranché sur la méthode à adopter pour développer ce combustible, mais a laissé entendre que des centrales à charbon pourraient être lancées dans les dix prochaines années. «Nous devons d'ici à 2020 développer de nouvelles sources d'énergie», a-t-il dit devant les membres de cette commission. L'Algérie, confrontée au défi de relever ses capacités de production de l'électricité pour faire face à une consommation de plus en plus en augmentation, veut opter pour un nouveau choix énergétique basé sur la diversification des sources d'énergie. La demande en électricité progresse annuellement de 16% à 18%, ce qui signifie que la consommation est appelée à doubler tous les cinq ans. La production actuelle de l'Algérie tourne autour de 12 000 MW, selon le ministre. Le charbon, dont les réserves mondiales sont importantes, est largement utilisé dans la génération électrique dans plusieurs pays émergents. La Chine, par exemple, tire 80% de son électricité à partir du charbon. Ce choix énergétique est toutefois critiqué dans plusieurs pays du monde en raison de l'impact du charbon sur l'environnement en termes d'émission de CO2. Mais de nouvelles centrales électriques au charbon dites de génération verte produisant des émissions de carbone presque nulles commencent à voir le jour, prédisant un meilleur avenir pour le charbon comme source d'énergie.