1 - L�NERGIE DANS LE TEMPS ET DE NOS JOURS Au m�me titre que l�eau est source de vie, l��nergie a toujours �t� n�cessaire pour la fabrication de tout ce qui nous entoure, y compris les produits alimentaires et l�eau elle-m�me avec l�av�nement du dessalement de l�eau de mer. Avant le XXe si�cle, l��nergie utilis�e � des fins essentiellement domestiques �tait fournie par le bois et le charbon. Le XXe si�cle a vu se d�velopper d�autres sources d��nergie dites ressources fossiles, c'est-�-dire les hydrocarbures et le charbon. Il s�agit de ressources non renouvelables parce que les r�serves connues ou restant encore � d�couvrir sont limit�es (surtout pour les hydrocarbures) et ne se renouvellent pas au fur et � mesure de leur consommation. A cela s�ajoute de nos jours le probl�me de pollution et de r�chauffement climatique imput� en grande partie aux hydrocarbures. Les r�serves mondiales actuelles sont d�environ : - 1 000 milliards de barils pour le p�trole, dont 65% sont situ�s au Moyen-Orient (et 1% en Alg�rie), soit globalement 40 ann�es de consommation. - 180 000 milliards de m3 pour le gaz naturel, dont 37% dans les pays de l�ex-URSS et 35% au Moyen-Orient (avec 2,5% en Alg�rie, soit 60 ann�es de consommation. - 500 milliards de tonnes de charbon dont 27% aux Etats-Unis, 17% en Russie, 13% en Chine, et 10% en Inde, soit 80% des ressources fossiles correspondant � plus de 150 ann�es de consommation. La demande mondiale cro�t de 2% par an pour le p�trole et 3,5% pour le gaz naturel, et malgr� l��puisement annonc�, toutes les statistiques disponibles indiquent que le p�trole et le gaz resteront pr�dominants jusqu�en 2030, date � partir de laquelle l�Alg�rie ne disposera non plus que de r�serves � peine suffisantes � ses besoins internes. Depuis une vingtaine d�ann�es, tous les pays du monde, surtout ceux fortement d�pendants des hydrocarbures, ont pris conscience de ces cons�quences et surtout de l��puisement � moyen ou long terme de ces ressources, et cherchent � d�velopper des ressources de substitution � travers les �nergies nouvelles ou renouvelables. Contrairement aux hydrocarbures ou au charbon dont les r�serves sont �puisables � plus ou moins long terme dans la mesure o� il faudra des millions d�ann�es pour les reconstituer, et le monde entier commence � prendre conscience de cet �puisement in�luctable, les sources d��nergie renouvelables sont soit naturellement in�puisables � l��chelle temporelle en milliards d�ann�es, soit renouvel�es ou r�g�n�r�es naturellement aussi. - LE SOLEIL est la source d��nergie renouvelable par excellence dans la mesure o� son activit� est pratiquement illimit�e dans le temps � moins d�un nouveau big-bang c�leste, et surtout parce que presque toutes les autres sources d��nergie renouvelables en d�pendent, comme : - LE BOIS (BIOMASSE), - L'EAU (HYDRO�LECTRICIT�), - ou LE VENT (EOLIEN), - et la G�OTHERMIE Mais il faut bien se rendre compte aussi que le caract�re renouvelable d�une source d��nergie n�est valable que si cette source est consomm�e au m�me rythme de son renouvellement naturel. C�est le cas du bois, par exemple, dont le caract�re renouvelable d�pend du comportement des consommateurs surtout au niveau des r�gions tr�s pauvres en cette mati�re, telles que l�Alg�rie et la plupart des pays semi-d�sertiques ou d�sertiques. Par cons�quent on pourrait d�j� dire que les meilleures �nergies alternatives ou nouvelles sont : � L'�CONOMIE D'�NERGIE � L'EFFICACIT� �NERG�TIQUE. Il y a aussi une autre cat�gorie d��nergie dite nouvelle qui est soit issue de l�exploitation de mati�res premi�res jusque-l� n�glig�es par l�homme, comme : - L�incin�ration des d�chets domestiques, industriels ou agricoles. � Ou qui pourrait �tre issue � l�avenir gr�ce � des proc�d�s de transformation ou d�exploitation d�autres mati�res premi�res abondantes sur la terre, dans la terre et dans les mers. Il s�agit principalement de l�hydrog�ne qui est consid�r� comme la source d��nergie du futur, ou de l�h�lium 3. Il s�agit principalement de l�hydrog�ne qui est consid�r� comme la source d��nergie du futur, ou de l�h�lium 3. Mais comme on va le voir plus loin, chaque type d��nergie a ses avantages et ses inconv�nients en mati�re de : - R�serves et disponibilit� - Techniques de production (complexit�) et risque sur le l�environnement - Capacit�s de stockage et de transport et distribution - L��fficatit� ou le pouvoir �nerg�tique - Et surtout le prix de revient ou la comp�titivit� d�une �nergie par rapport � l�autre. 2- L��NERGIE SOLAIRE 2-1. D�FINITION Il s'agit de l'�nergie renouvelable par excellence surtout pour les pays qui b�n�ficient d'un ensoleillement presque continu comme l'Alg�rie. L'�nergie solaire est produite et utilis�e selon plusieurs proc�d�s : � L'�nergie solaire thermique qui consiste tout simplement � produire de la chaleur gr�ce � des panneaux sombres. On peut aussi produire avec de la vapeur � partir de la chaleur du soleil puis convertir la vapeur en �lectricit�. � L'�nergie solaire photovolta�que qui consiste � produire directement de l'�lectricit� � partir de la lumi�re � l'aide de panneaux solaires. Cette forme d'�nergie est d�j� exploit�e dans de nombreux pays, surtout dans les pays o� les r�gions ne disposent pas de ressources �nerg�tiques conventionnelles telles que les hydrocarbures ou le charbon. Au niveau des sites isol�s ou non raccord�s au r�seau conventionnel on peut ainsi assurer : - l'�lectrification rurale et le pompage de l'eau (50%) - les t�l�communications et la signalisation (40%) - les applications domestiques (10%). � L'�nergie solaire passive est une autre forme d'utilisation de l'�nergie solaire qui consiste � utiliser directement la lumi�re pour le chauffage. 2-2. AVANTAGES Le principal avantage correspond � la p�rennit� du soleil dont on n'envisage pas l'extinction avant plusieurs milliards d'ann�es, et bien s�r l'absence totale de nuisance sur l'environnement par rapport � toutes les autres formes d'�nergies renouvelables ou non renouvelables. Actuellement en Europe, avec 4 � 5 m2 de panneaux solaires thermiques sur une maison, et un chauffe-bain d�une capacit� de 300 � 500 litres, on peut produire au moins 60% de l�eau chaude sanitaire. Le co�t de l�installation varie entre 5 000 et 10 000 euros. Avec 10 � 15 m2 de panneaux solaires thermiques et un accumulateur d��nergie de 1 000 � 1 800 litres, on peut assurer 40% de l��nergie n�cessaire au chauffage d�une maison individuelle. Le co�t de l�installation est de 15 000 � 20 000 euros. 2-3. CONTRAINTES - ENSOLEILLEMENT : cette contrainte correspond au temps d'exposition moyen du lieu g�ographique o� on se situe et o� on souhaite produire cette �nergie. Il est tr�s variable d'une r�gion � une autre, et surtout par rapport aux p�riodes de recours � l'�nergie (jour et nuit) mais on peut d�j� consid�rer que l'Alg�rie est un pays qui b�n�ficie de conditions tr�s favorables. - LE RENDEMENT DES PANNEAUX SOLAIRES : il a pratiquement augment� de 60% en passant de 10% en 2000 � 17% en 2007 pour le photovolta�que et 37% pour le solaire thermique. Mais il demeure insuffisant par rapport aux autres sources d'�nergie, et par cons�quent pas assez comp�titif. Un panneau d'1 m2 peut produire en moyenne (avec 15% de rendement) � la sortie du panneau solaire 150 Watts, desquels il faudra d�duire 14% de pertes en mati�re de transport et de conversion en �lectricit� alternative. - LE STOCKAGE : est un autre handicap majeur dans la mesure o� on doit utiliser des batteries dont le co�t vient alourdir le prix de revient de cette �nergie. C'est pour cette raison que dans la plupart des pays on s'oriente de plus en plus vers : � le raccordement du photovolta�que au r�seau, d'o� les projets de construction d'immenses surfaces de panneaux pouvant produire des quantit�s appr�ciables d'�lectricit�. � Les accumulateurs de chaleur qui permettent de la stocker pour la transformer en �lectricit� de jour, de nuit, ou par temps nuageux. � La production simultan�e d'hydrog�ne qui constituera alors un excellent vecteur d'�nergie. � La technique du pompage qui est largement utilis�e en France pour stocker et r�cup�rer l'�nergie produite par les centrales nucl�aires. Ce proc�d� consiste � utiliser l'�nergie non consomm�e pour pomper l'eau d'une retenue aval vers une retenue en amont puis de l'utiliser ult�rieurement � travers le proc�d� hydro�lectrique. - LE PRIX DE REVIENT : repr�sente lui aussi une contrainte importante malgr� d'�normes progr�s en mati�re de rendement des panneaux solaires, de stockage et de conversion en �lectricit� alternative. Le photovolta�que revient 4 � 5 fois plus cher que le p�trole ou le charbon, soit en moyenne 0,30 euros le kWh et il est pr�vu une baisse vers 0,07 euros en 2020. (Sachant que 10 kWh = 1 litre de mazout = 1 m3 de gaz naturel). Le solaire thermique est, par contre, de plus en plus comp�titif � raison de 0,2 euros le kWh actuellement du fait des progr�s r�alis�s notamment en mati�re de rendement et de stockage de l��nergie et de son raccordement aux r�seaux de distribution. Il pourrait atteindre 0,07 euro en 2020. 3- L'�NERGIE �OLIENNE Le principe consiste � utiliser la force propulsive du vent quand sa vitesse est sup�rieure � 15 km/h, pour faire tourner une g�n�ratrice et produire de l'�lectricit�. Il existe deux types d'�oliennes : � Faible puissance : pour alimenter en �lectricit� une maison ou une installation comme le pompage d'eau. � Grande puissance : pour une production d'�lectricit� pouvant atteindre 2 500 � 6 000 kWh, et pouvant �tre rattach�e � un r�seau de distribution. 3-1. AVANTAGES Il s'agit aussi d'une �nergie tr�s propre par rapport � l'environnement. 3-2. CONTRAINTES L� aussi, le stockage de l'�nergie produite constitue la principale contrainte. Le prix de revient est pour le moment 3 � 4 fois sup�rieur au prix moyen de l'�nergie non renouvelable (p�trole, nucl�aire et charbon). 4- L'�NERGIE HYDRAULIQUE Le principe consiste � utiliser l'�nergie m�canique de l'eau pour faire tourner une turbine et un alternateur pour produire de l'�lectricit�. Cette forme d'�nergie est essentiellement produite en contrebas des barrages hydrauliques et parfois en travers des cours d'eau et canaux artificiels � l'aide de microcentrales. La puissance produite d�pend de la hauteur de la chute d'eau et le d�bit de l'eau. Il existe aussi de par le monde d'autres proc�d�s de g�n�ration �lectrique � travers l'exploitation de l'eau comme l'utilisation des mouvements des vagues marines et des mar�es, ou des courants sous-marins 4-1. AVANTAGES Le principal avantage est d'ordre environnemental dans la mesure o� l'�nergie produite est tr�s propre, et peut �tre tr�s abondante dans les r�gions disposant d'un r�seau hydrographique tr�s dense. Son co�t est aussi tr�s bas par rapport aux autres �nergies. 4-2. CONTRAINTES La principale contrainte rel�ve de l'inondation de grands espaces par les barrages et de l'influence parfois n�gative sur l'�cosyst�me. Il faut noter aussi que les accidents survenus au niveau des barrages sont souvent plus meurtriers que ceux occasionn�s par les autres �nergies. 5. LA G�OTHERMIE Le principe consiste � exploiter les anomalies de temp�ratures existant dans le sous-sol � travers l'utilisation des eaux thermales pour le chauffage, ou la production d'�lectricit� dans des centrales g�othermiques utilisant la vapeur d'eau qui sort en surface (geysers) ou extraite du sous-sol par des forages. C'est une �nergie tr�s propre et peu co�teuse mais tr�s localis�e dans de rares r�gions o� il existe des anomalies g�othermiques. 6. LA BIOMASSE Le principe consiste � transformer des mati�res ou d�chets renouvelables d�origine v�g�tale ou organique en �nergie en les br�lant, en les laissant pourrir (fermentation), ou en les transformant chimiquement. L�incin�ration en tant que combustible du bois, des d�chets agricoles, domestiques, ou industriels, est largement utilis�e � travers tous les pays, pour produire de la chaleur essentiellement dans la mesure o� une tonne de d�chets organiques secs �quivaut � une tonne de charbon. Par contre la transformation chimique de certains d�chets par putr�faction sert � produire du biogaz compos� essentiellement de m�thane. La fermentation alcoolique ou la distillation est de nos jours de plus en plus utilis�e pour produire des biocarburants dont les avantages et les inconv�nients font cependant l�objet d�une v�ritable pol�mique � l��chelle mondiale du fait de la comp�tition avec les cultures alimentaires. Il existe plusieurs fili�res dites de premi�re ou de deuxi�me g�n�ration pour produire des biocarburants pouvant �tre utilis�s directement dans les moteurs diesels ou adapt�s : � L�huile v�g�tale brute � partir d�esp�ces v�g�tales ol�if�res (palmier � huile, tournesol, colza, etc.). � L�alcool ou l��thanol (canne � sucre, betterave, ma�s, bl�,...). � Le biogaz issu de la fermentation de mati�res organiques animales ou v�g�tales riches en sucre. Dans la fili�re de deuxi�me g�n�ration qui pourrait r�soudre le probl�me de comp�tition avec les cultures alimentaires, il y a actuellement de nombreux travaux de recherche sur : � La transformation de la lignite et de la cellulose en �thanol, en se basant sur la constatation que les termites poss�dent des bact�ries qui produisent des enzymes capables de convertir du bois en sucre en 24 heures. � La production d�huile v�g�tale � partir de plantes robustes pouvant pousser en zones arides ou sur des sols sal�s (Jatropha curcas, Pongamia pinnata). La production et la consommation des biocarburants (biodiesel et �thanol) ont connu une tr�s forte croissance ces derni�res ann�es (35% en moyenne). Les Etats-Unis et le Br�sil sont en t�te pour la production de bio�thanol avec 16 millions de m3 chacun par an, et l�Europe avec 1 million de m3. Bien que beaucoup consid�rent que les biocarburants peuvent constituer au moins une alternative de transition face � l��puisement des carburants fossiles, il faut pr�ciser qu�ils sont caract�ris�s par de nombreux risques et contraintes : � Comp�tition avec les cultures alimentaires et assimilation � une nouvelle forme de colonisation des pays du Sud qui pourraient �tre amen�s � s�orienter pour des raisons �conomiques vers des monocultures destin�es aux biocarburants au d�triment des cultures alimentaires. � Augmentation des prix des produits agricoles. A titre d�exemple selon l�OCDE, 60% de la hausse de la demande mondiale en c�r�ales et huiles v�g�tales entre 2005 et 2007, suivis d�une v�ritable explosion des prix, �tait due aux biocarburants. � D�forestation et r�duction des surfaces arables � l��chelle mondiale. � Haut pourcentage (70 � 80%) des d�chets par rapport aux intrants. � Utilisation excessive de fertilisants et �mission de nitrates par les moteurs qui fonctionnent � l�alcool. � Rendement de 66% par rapport aux carburants fossiles (essence). 7. CAS PARTICULIER DE L�HYDROG�NE Il s'agit en fait de l'utilisation de l'hydrog�ne en tant que combustible pouvant ainsi remplacer un combustible conventionnel pour produire de l'�nergie. L'hydrog�ne est le composant chimique le plus r�pandu sur la surface de la terre ou dans les mers. L�usage de l�hydrog�ne repose actuellement surtout sur le principe de la pile � combustible qui est l'objet de nombreux travaux de recherche actuellement parce qu�il pourrait constituer � l'avenir une solution devant l'�puisement des �nergies non renouvelables. Le proc�d� consiste � combiner de l�hydrog�ne avec l�oxyg�ne de l�air pour produire de l��lectricit� alimentant un moteur �lectrique avec un rendement d�environ 50%. Dans un v�hicule 75 litres d�hydrog�ne liquide ou 25 litres comprim�s �quivalent � 40 litres d�essence pour 500 km d�autonomie. Les contraintes majeures qui le caract�risent sont : � Sa production actuelle qui n�cessite autant d'�nergie (hydrolyse, craquage des hydrocarbures, etc.) qu'il en produit. � Son stockage et son exploitation extr�mement risqu�s (inflammable et explosif). � Son prix de revient tr�s �lev� pour le moment. � Le prix de revient de la pile � combustible tr�s �lev� : 100 fois le moteur traditionnel. 8. CAS PARTICULIER DU NUCL�AIRE Bien qu'il s'agisse d'une �nergie non renouvelable bon march� (0,04 euros le kWh) par rapport aux hydrocarbures et au charbon, et tr�s utilis�e dans tous les pays d'Am�rique du Nord, d'Europe et d'Asie, elle demeure encore tr�s controvers�e du fait : � Des risques d'accident (bien qu�il faille noter qu�en 25 ans, il y a eu moins d�accidents que dans les hydrocarbures, le charbon et l�hydro�lectricit�). � Des probl�mes de gestion des d�chets radioactifs. � Des ressources limit�es (60 ans) au m�me titre que les hydrocarbures (50 ans). Par contre, les recherches en cours en mati�re de surg�n�ration pourraient �tendre de fa�on consid�rable la dur�e de vie des ressources existantes. Certains experts avancent le chiffre de plusieurs centaines d'ann�es de r�serves dans ce cas. (Voir tableau 1) 9. LES �NERGIES RENOUVELABLES DANS LE MONDE Actuellement, 67% des sources d'�nergie dans le monde sont issues des combustibles fossiles, contre 16% pour le nucl�aire et 17% pour les �nergies renouvelables. Ces derni�res sont de 15% pour l'hydraulique et seulement 2% pour la biomasse, le solaire, l'�olien et la g�othermie, soit un �quivalent de 500 millions de tonnes �quivalent p�trole (TEP). Le secteur des transports est actuellement le plus gros consommateur d'�nergie issue du p�trole avec 47%, suivi par le secteur des industries avec 26%, le domestique avec 13%, le secteur �nerg�tique (�lectricit�) avec 11%, et le secteur marin avec 3%. Ce taux de consommation est pr�vu demeurer approximativement le m�me jusqu'en 2030. Ces donn�es nous permettent, par cons�quent, de d�finir les secteurs o� il y a lieu de faire le maximum de progr�s en mati�re d'�conomie d'�nergie et d'introduction de nouvelles sources, d'o� la n�cessit� d'une rapide transition vers les �nergies renouvelables. La prise de conscience � l'�chelle mondiale au sujet de l'�puisement in�luctable des �nergies non renouvelables et les effets catastrophiques sur l'environnement et le r�chauffement climatique a acc�l�r� durant les deux d�cennies pass�es le recours aux �nergies renouvelables � travers d��normes investissements volontaristes, et surtout des travaux de recherche en vue de d�velopper les technologies dans ce domaine. Les investissements dans le monde en 2007 ont atteint 85 milliards de dollars, dont 75% pour le solaire et l'�olien. La consommation mondiale en �nergie renouvelable est pr�vue atteindre un �quivalent de 5 milliards de TEP en 2050. A titre d'exemple, l'Union europ�enne investit 7 � 8 milliards d�euros par an pour la recherche-d�veloppement sur les �nergies renouvelables et s'est fix� un objectif de : - 12% d'�nergie renouvelable en 2010 et 20% en 2020 - 22% d'�lectricit� renouvelable en 2010 - 16 % de la chaleur utilis�e en 2010 - 5,75 % de biocarburant en 2010 (voir tableau 2). Cette production hydro�lectrique repr�sente 89% de la production renouvelable, contre seulement 11% pour le solaire, l��olien, la biomasse et la g�othermie. �NERGIE �OLIENNE L�Europe est pratiquement le leader mondial en mati�re de puissance install�e en 2007 en mati�re d��nergie �olienne avec 56 GW (94 GW dans le monde) et 17% de croissance annuelle. La capacit� install�e en Allemagne est de 22,5 GW avec 8% de croissance annuelle. Elle est de 17 GW avec 45 % aux USA, 15 GW et 30 % en Espagne, 8 GW et 28% en Inde. �NERGIE SOLAIRE La puissance photovolta�que totale install�e dans le monde passera de 13 500 mW en 2008 � 40 000 mW en 2015. Sur les 9 400 mW des installations solaires photovolta�ques du monde en 2007, l'Allemagne (3 850 mW), le Japon (2150 mW) et les Etats-Unis (840 mW) repr�sentaient ensemble plus de 70% de cette puissance. - Le Portugal construit en ce moment la centrale photovolta�que la plus puissante du monde avec 350 000 panneaux sur 114 hectares. - En Allemagne, la centrale de Bavaria Solar Park comprend 57 000 panneaux. Celle de Leipzig en Allemagne alimente 5 000 foyers. - L�Espagne et l�Australie envisagent de construire des tours solaires 750 � 1 000 m�tres de hauteur pouvant produire autant d'�lectricit� qu'un r�acteur nucl�aire et alimenter 120 000 � 200 000 foyers. - La France ne produit que 6% de son �nergie � partir de sources renouvelables, dont 4% � partir de la biomasse, 2% de l'hydraulique, et tr�s peu du solaire. - Le Maroc, par exemple, pr�voit d'investir plus de 2 milliards d'euros pour d�velopper sa production d'�nergie renouvelable � partir du solaire et de l'�olien entre 2007 et 2012 pour la porter de 4% � 10%. - Le taux de croissance des �nergies renouvelables pourrait atteindre 40% d'ici 2020, selon certains experts, vu les besoins croissants en mati�re d'�nergie, et surtout la tr�s probable baisse de contribution des �nergies non renouvelables � partir de 2020 ou au plus tard 2030. Seules les centrales solaires concentr�es (thermiques) auront alors la capacit� de remplacer le manque. - A terme aussi la croissance �conomique attendue entra�nera les pays producteurs d'�nergies fossiles non seulement � de fortes consommations de p�trole et de gaz, mais aussi d'eau, et par cons�quent des risques de p�nuries et de conflits sociaux, dont la solution passera par des mesures de conservation des ressources fossiles et un recours progressif aux ressources renouvelables au m�me titre que tous les autres pays consommateurs. 10. COMMENT RENTABILISER LES ENERGIES RENOUVELABLES Les progr�s r�alis�s dans le domaine des �nergies renouvelables, le taux de croissance atteint � ce jour ou pr�vu, n'ont �t� possibles que gr�ce � la mise en �uvre de politiques tr�s volontaristes en mati�re : � d'�conomie d'�nergie en premier lieu � d'am�lioration de l'efficacit� �nerg�tique � promotion et d�veloppement des �nergies renouvelables � de subventions et de tarifications sp�cifiques aux �nergies renouvelables � d'obligation de rachat et de raccordement au r�seau des �nergies renouvelables produites � de recherche pour am�liorer les proc�d�s de production d'�nergie, les rendements, et surtout le stockage qui constitue de nos jours la principale contrainte pour toutes les �nergies renouvelables. Tous les pays occidentaux sans exception, qu�ils soient de simples consommateurs d��nergies non renouvelables ou producteurs et consommateurs en m�me temps, ont pris ces mesures depuis de nombreuses ann�es surtout en mati�re de recherche pour d�velopper les �nergies renouvelables et disposent de v�ritables strat�gies en la mati�re. Il est pr�vu qu�� partir de 2025, la plupart des �nergies renouvelables seront moins ch�res que les �nergies fossiles. Selon le projet �Desertec�, une �tude lanc�e en 2003 par le Club de Rome pour acc�l�rer la production d��lectricit� � partir de centrales thermo-solaires et d��oliennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les besoins en eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord augmenteront de 300 milliards de m�tres cubes actuellement � 500 milliards de m�tres cubes en 2050. Il faudra alors investir pas moins de 75 milliards d�euros jusqu�� 2020 pour assurer la transition entre les deux formes d��nergies, et cela pourra faire �conomiser 250 milliards d�euros entre 2020 et 2050, tout en permettant l�exportation d��lectricit� vers l�Europe avec moins de 15% de perte dans le transport de cette �nergie. Mais ces pr�visions ont �t� faites sur la base d�un p�trole � 25 US$ le baril en 2005 avec une augmentation pr�visible de 1% par an, et nous sommes d�j� tr�s loin de ce prix. Toujours selon la m�me �tude, le co�t du kWh �voluera de la fa�on suivante : (voir tableau n� 3) PS : les chiffres contenus dans le pr�sent article sont tous tir�s de publications disponibles sur internet. A. A. *Ancien P-DG de Sonatrach et ancien ministre des Ressources en Eau
Energie hydro�lectrique Tableau n�2 Continent (milliards de kWh) Asie 735 (dont 397 en Chine, 99 en Inde,
77 au Japon) Am�riquedu Nord 658 (dont 360 au Canada, et 270 aux USA) Am�riqueCentre et Sud et 51 au Paraguay) 613 (dont 334 au Br�sil, 74 au Venezuela
543 (dont 134 en Norv�ge, 75 en Su�de, Europeoccidentale 51 en France et 41 en Italie) CEI 241 (dont 173 en Russie) Afrique 89 Moyen-Orient 21 Total 2900
Tableau n�3 Source d��nergie (En centimes euros) (en centimes euros) Photovolta�que 20 4 Concentrated solar power 7 4 Eolien 6 4 hydro�lectrique 3 3 Charbon 4 6 Hydrocarbures 6