L'indice des prix à la consommation a atteint 8,7% à Alger au mois de septembre dernier par rapport au même mois de 2011, accentuant ainsi la hausse du rythme d'inflation en glissement annuel pour atteindre 7,9% contre 7,7% en août dernier, a appris mardi l'APS auprès de l'ONS. L'indice des prix à la consommation de la ville d'Alger, qui sert à mesurer le taux d'inflation national, a enregistré une hausse de 8,7% en septembre 2012 par rapport à la même période de l'année dernière, une hausse tirée essentiellement par l'augmentation de plus de 24% des prix des produits agricoles frais, précise l'Office national des statistiques (ONS). Les produits alimentaires en général ont augmenté de plus de 12,5% avec 24,35% pour les produits agricoles frais et 3% pour les produits alimentaires industriels, indique l'Office qui se base sur la capitale pour calculer la moyenne de l'inflation en Algérie. A l'exception des fruits frais, qui ont connu une baisse de 7%, tous les autres produits alimentaires sont en hausse, notamment la viande de poulet (55,7%), la pomme de terre (36,6%), la viande de mouton (33,19%) et la viande de bœuf (7,4%), précise l'ONS. D'autres produits alimentaires ont également connu des hausses, il s'agit des légumes frais (17,31%), poissons frais (15,63%), ajoute-t-on. Les produits alimentaires industriels ont aussi connu des hausses mais de moindre importance dont notamment les huiles et graisses (3,9%), lait et dérivés (2,9%), le café (3,6%) et les boissons non alcoolisées (4,3%). Les produits manufacturés ont également connu une évolution haussière avec 5,7% en septembre dernier par rapport à la même période de l'année passée, alors que les prix des services évoluaient de 5%. Pour le mois de septembre 2012, l'indice général des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,6% par rapport au mois d'août 2012, alors que les prix des biens alimentaires ont progressé de 0,9% durant la même période, selon l'ONS. Par ailleurs, et sur les neuf premiers mois de 2012, l'indice des prix à la consommation a connu une importante hausse de 8,85% par rapport à la même période, une année auparavant. Cette hausse a été tirée essentiellement par les biens alimentaires (11,66%), dont 19,6% pour les produits agricoles frais et 5% pour les produits alimentaires industriels. Les biens manufacturés et les services ont également connu des augmentations respectives de plus de 7% et de 5% durant les neuf premiers mois de 2012. De janvier à septembre dernier, plusieurs produits alimentaires ont augmenté, essentiellement la pomme de terre (41%), viande de mouton (29%), volaille (12,3%), boissons (17,3%), légumes (9,2%), fruits (9,6%), sucre (6%) et huiles (4%), selon la même source. La Banque d'Algérie (BA) a justifié la hausse (+7,2%) du rythme d'inflation durant les six premiers mois de 2012 notamment par le fonctionnement actuel des marchés intérieurs comme principale origine de cette remarquable augmentation. «L'inflation au 1er semestre 2012 est plus de nature endogène, liée aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs de ces biens (produits agricoles et manufacturés) où la formation des prix relève plus de position dominante ou de spéculation», avait indiqué le gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci lors de la présentation du rapport monétaire et financier du 1er semestre 2012. Une «revue approfondie» de la formation des prix aux différents stades des transactions commerciales devient donc «nécessaire pour asseoir des règles transparentes en la matière», a-t-il recommandé. Cette tendance haussière de l'inflation traduit «probablement», selon Laksaci, la persistance de l'inflation engendrée par le choc des prix intérieurs de certains produits de base début 2011. Les biens manufacturés et les produits agricoles frais ont contribué à hauteur de 71,14% à l'inflation au 1er semestre 2012. Ces derniers produits, dont la hausse des prix représente 36,5 % de l'inflation globale, ont progressé de près de 13% en moyenne annuelle durant le même semestre, selon la BA. L'autre facteur qui consolide l'idée de «l'inflation endogène» est que le taux de change effectif nominal s'est apprécié au cours de la même période d'autant que le premier semestre a enregistré une décélération du rythme d'expansion de la masse monétaire à 7%, contre près de 9% durant la même période de 2011. Par ailleurs, l'augmentation des prix est en partie due aux «anticipations inflationnistes alimentées par l'augmentation substantielle des revenus», avait-il souligné.