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Des diplômes dans les facultés anglo-saxonnes
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 10 - 2012

Les universités anglo-saxonnes proposent de nombreux diplômes pour apprentis écrivains. L'université du Havre a lancé la première formation de création littéraire en France en octobre. Mais qu'apprend-on concrètement ? La formation du Havre sera-t-elle la copie exacte des formations anglo-saxonnes ?
Le 15 octobre, une dizaine d'étudiants en master 1 à l'université du Havre ont effectué leur rentrée dans le premier master de création littéraire de France. En un ou deux ans, des élèves en sortent, sinon écrivains, du moins munis d'un diplôme universitaire de création littéraire. Un master similaire à celui des formations américaines, très populaires chez les anglo-saxons aux Etats-Unis, il existe plus de 800 formations (niveaux licence, master ou doctorat confondus) de création littéraire). Les critiques sont faciles à l'encontre de formations qui apprendraient à leurs étudiants à écrire de façon formatée, leur promettant de publier des best-sellers avec des frais d'inscriptions astronomiques (à l'université d'East Anglia qui se vante que 27% de ses étudiants sont un jour publiés, contre 4 ou 5% dans les autres formations, comptez 5 000 £ pour une année de master, à la New School à New York, entre 27 et 28 000 dollars). Mais les candidats sont toujours aussi nombreux. Avec des anciens élèves comme Ian Mc Ewan, Philippe Roth, Kazuo Ishiguro... et des professeurs comme Zadie Smith et Jonhatan Safran Foer, les universités attirent beaucoup d'apprentis écrivains. «On reçoit plusieurs centaines de candidatures par an», explique Henry Sutton, directeur du master de creative writing à East Anglia au Royaume-Uni, pour trente places. Au Havre aussi, il y a une trentaine de places, mais des frais d'inscription équivalent à ceux de la plupart des masters universitaires, entre 350 et 450 euros, et des étudiants tout aussi motivés que leurs homologues britanniques ou américains. Aux Etats-Unis, et plus précisément à l'université d'Iowa qui avait ouvert le premier programme de création littéraire aux Etats-Unis en 1936 et reste encore aujourd'hui l'une des formations les plus reconnues du pays, ces ateliers d'écriture sont le cœur de l'enseignement. Mark McGurl, spécialiste de l'histoire littéraire du XXe siècle et auteur d'un ouvrage sur les formations de création littéraire (The Program Era : Postwar Fiction and the Rise of Creative Writing), explique que ces ateliers «sont une forme spécifique d'un groupe de douze ou quinze personnes qui discutent d'un travail en cours et où le professeur est un auteur déjà publié. Les ateliers représentent le cœur de ces formations universitaires depuis une cinquantaine d'années». Dans les ateliers d'écriture de David Patino, directeur du département de création littéraire de la New School de New York, chaque étudiant présente son travail à l'ensemble de la classe environ trois fois dans l'année, et écoute les critiques de ses camarades sur son manuscrit pendant environ 45 minutes. «En intégrant ces formations, explique David Patino, l'étudiant sort de la sphère de l'écrivain privé pour devenir public. Présenter son travail aux autres, c'est une étape cruciale dans le développement d'un écrivain.» Ateliers d'écriture et workshops Il y a aussi des exercices d'écritures. Professeur à l'Université d'Iowa, John Gardner en présentait quelques-uns à la fin de son livre L'art de la fiction, publié de manière posthume en 1983. Par exemple, «décrivez un lac vu par les yeux d'un jeune homme qui vient de commettre un meurtre. Ne mentionnez pas le meurtre» ou encore «en utilisant toutes vos conséquences, écrivez une nouvelle sur un animal – une vache par exemple». Le New Yorker raconte aussi que son exercice pédagogique préféré était le cocktail, où «il s'installait dans la cuisine près des seaux à glaçons et buvait de la vodka à la bouteille en discourant auprès de ses disciples rassemblés». Dans les workshops anglo-saxons, les élèves travaillent souvent sur un même projet pendant toute l'année. Au Havre aussi, les étudiants devront plancher sur un projet final, un manuscrit de littérature, ou un scénario, mais ni pendant les ateliers d'écriture, ni pendant les workshops. Un peu comme dans les mémoires traditionnels, l'étudiant travaille de son côté et rencontre régulièrement son directeur. Même si un second master devrait s'ouvrir en 2013 à Paris VIII, la France n'en est pas encore à proposer des options en fonction des genres littéraires, comme c'est le cas chez les anglo-saxons, où le nombre de filières oblige à se distinguer des centaines de masters existants. L'université d'East Anglia a ouvert en 2011 une formation spécialisée dans l'écriture de romans policiers «parce que c'est le genre le plus populaire au monde», précise Henry Sutton. La brochure du master explique donc que les étudiants vont «apprendre à réaliser une intrigue convaincante, créer des personnages plausibles, faire monter le suspense». Comprendre le monde de l'édition En revanche, ces formations anglo-saxonnes ou française ne dispensent pas de cours sur la meilleure stratégie pour se faire publier. Aux Etats-Unis, dans ces programmes, il n'y a même pas de cours sur le fonctionnement du monde de l'édition, alors que de nombreux étudiants issus de ces formations vont y chercher du travail. A l'université du Havre en revanche, des cours sur l'édition sont prévus. Notamment sur l'édition indépendante, en relation avec le numérique. Thierry Heynen souhaite donner une importance particulière au numérique dans sa formation : «Le numérique change la donne, il amène d'autres pratiques d'écriture. Il faut aborder la question des blogs, des sites, c'est la question des rapports à l'écriture que l'on va aborder.» Mark McGurl explique : «La plupart des départements de création littéraire ont été fondés avec pour idéal de ne pas rentrer dans des considérations monétaires. Il n'y a pas de cours sur comment écrire un best-seller.» Dans la réalité, les étudiants en création littéraire deviennent enseignants en création littéraire pour des étudiants qui le deviendront à leur tour. C'est très vrai aux Etats-Unis, un peu moins en France, mais l'enseignement demeure tout de même une source de revenus non négligeables.

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