L'écrivain genevois reçoit le grand prix du roman de l'Académie française. À, tout juste 27 ans, le Genevois Joël Dicker ne se départ jamais de son sourire. Ce jeudi, ce grand garçon de nature heureuse avait une raison de plus d'afficher son bonheur: il venait de décrocher le prestigieux grand prix du roman de l'Académie française. Le lauréat a été choisi par les académiciens au premier tour par 13 voix contre 6 à Gwenaëlle Aubry, auteur de Partages (Mercure de France), et une à Jérôme Ferrari pour Le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud). Avant d'être récompensé par les immortels, La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (Fallois - L'Âge d'homme), deuxième livre de Joël Dicker, avait été remarqué par de nombreux critiques littéraires et par les jurys des grands prix d'automne. Il reste d'ailleurs en course pour le Goncourt et l'Interallié, damant le pion à des auteurs connus comme Olivier Adam ou Florian Zeller. Dire que Dicker est la révélation de cette rentrée n'est donc en rien exagéré. Cet ample roman de près de 700 pages est impossible à résumer tant il est riche en histoires et rebondissements, allers et retours dans le temps, mise en abyme. Un livre vertigineux, proche des meilleurs thrillers américains - au point que l'on vérifie en cours de lecture que ce livre a bien été écrit en français, qu'il ne s'agit pas d'une traduction. La Vérité raconte l'histoire de Marcus Goldman un écrivain à succès en panne d'inspiration. L'accusation de meurtre de son maître en littérature, le fameux Harry Quebert, va le sortir de sa torpeur. On assiste à l'enquête en même temps qu'à l'écriture du livre. Cette réussite est aussi celle de l'éditeur du livre, Bernard de Fallois. À près de 86 ans, celui qui a lancé en France le livre de poche, publié Marcel Pagnol, Robert Merle, Raymond Aron, Jacqueline de Romilly, s'est lancé avec la fougue d'un éditeur débutant dans l'aventure. Il n'a pas mesuré ses efforts pour faire connaître et faire lire son jeune poulain.