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Problématique de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 11 - 2012

Les économistes et les politiques doivent repenser les liens entre l'éthique et le développement. Tel est l'objet de cette contribution qui s'applique également à l'Algérie dans la mesure où la mauvaise gouvernance traduit la faiblesse de la morale qui sape tout processus de développement fiable.
Quels sont les liens entre l'éthique, la crise mondiale et les révolutions arabes ? Le fondement de la crise mondiale actuelle s'explique par le fait qu'il y a suprématie de la sphère financière spéculative sur la sphère réelle, la dominance des profits spéculatifs sur le travail. Or, comme nous l'ont enseigné les fondateurs de la science économique, disons l'économie politique, le travail mû par l'entreprise est le fondement de la richesse des nations. L'économie mondiale traverse une très grave crise qui aura des répercussions sur l'ensemble des pays sans exception, car nous sommes à l'ère de la mondialisation du fait de l'interdépendance des économies et des sociétés, et dans une maison de verre, du fait de la révolution dans le domaine des télécommunications. Aucun pays ne peut y échapper si l'on ne met pas en place de nouveaux mécanismes de régulation supranationaux afin de réhabiliter la sphère réelle, la monnaie étant au service de l'économie et non un instrument pour la domine et ce, bien entendu, dans le cadre d'une économie mondiale concurrentielle tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, et devant lier l'efficacité économique avec une profonde justice sociale – les économistes parleront d'équité. Aujourd'hui, nous sommes à l'aube d'une nouvelle transition de la société mondiale, avec de profonds bouleversements géostratégiques, ce qui supposera des ajustements sociaux douloureux et donc une nouvelle régulation sociale afin d'éviter les exclusions. Le chacun pour soi serait suicidaire et nous ramènerait aux conséquences néfastes des effets de la crise de 1929, avec des conflits désastreux. Pour cela, les politiques et les économistes doivent réhabiliter un facteur stratégique du développement, la morale. Car il existe des liens inextricables entre un développement durable et la morale – en fait la récompense de l'effort – et une lutte contre la corruption sous ses différentes formes. Qu'en est-il des liens entre la morale et les révolutions arabes ? Revenant de plusieurs rencontres internationales de la première importance, animées par d'importantes personnalités internationales, et dont j'ai été l'un des participants, j'ai pu constater que la majorité des participants des deux rives de la Méditerranée ont mis en relief le fait que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques occasionnent, à court terme, un ralentissement économique. Cela donne l'impression d'une anarchie, selon la propagande des tenants des acteurs de l'ancien système, oubliant que l'impasse systémique de leur politique a favorisé l'anémie de la société. L'islam est une religion de tolérance, autant que toutes les religions. C'est qu'il existe un lien dialectique entre l'absence de morale et le terrorisme, menace planétaire qui se nourrit de la misère tant au niveau interne d'une société qu'au niveau international. Par exemple, les discours chauvinistes, soi-disant nationalistes de certains dirigeants arabes dénonçant des «complots de l'extérieur», ne portent plus au sein d'une population à majorité jeune, parabolée et ouverte sur le monde. Et il semble bien que les bouleversements actuels dans le monde arabe sont la conséquence du fait que les dictatures et les autoritarismes sont devenus, dans un monde complexe, de très graves menaces à la souveraineté et à l'indépendance de ces pays et, d'une manière générale, à la sécurité mondiale, malgré l'alibi paradoxal, slogan de ces dictatures : «nous sommes les remparts de la lutte contre le terrorisme et demandons à l'Occident de nous aider à garder le pouvoir». En revanche, à moyen et à long termes, les nouvelles institutions réaliseront la symbiose citoyens/Etat dans le cadre d'une société plus participative et plus humanisée. C'est dans ce contexte qu'il y a lieu de repenser impérativement le fonctionnement du système économique et politique international, et notamment les politiques de complaisance de l'Occident vis-à-vis de ces dictatures qui menacent la sécurité mondiale. Cela implique plus de moralité de la part des dirigeants de l'Occident, car s'il y a des corrompus, il y a des corrupteurs – surtout pour l'octroi de marchés, lorsqu'on sait que, selon le rapport de la Banque mondiale, de 1970 à 2008, 850 milliards de dollars (trois fois la dette), ont été transférés par les dirigeants africains en dehors de leurs pays. Cependant, la démocratisation ne se fait pas par un coup de baguette magique. Elle demandera du temps, comme cela a été le cas en Occident et dans certains pays d'Asie et d'Amérique latine. La démocratisation avancera en fonction des rapports de force tant aux niveaux internes (conservateurs/réformateurs) qu'international du fait des importants bouleversements géopolitiques entre 2012-2020, Qu'en est-il des liens entre la morale et le développement en Algérie ? La crise morale, posant la problématique de l'indépendance de la justice, de la corruption socialisée étant en plein syndrome hollandais, touche avec plus d'intensité la société algérienne. Comment expliquer une même composante gouvernementale, malgré des scandales financiers, à quelque exception près entre 2000 et 2012 ainsi que certains postes stratégiques ? L'Algérie serait- elle stérile ? Comment ne pas rappeler qu'après 50 années d'indépendance politique 98% des exportations relèvent des hydrocarbures à l'état brut et semi brut important presque tous les dérivés et important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées ? Pourquoi Sonatrach disposant en 2011 de plus de 2 000 milliards de dinars, soit 26 milliards d'euros au cours de 2011 ne trouve pas de bons placements auprès du secteur bancaire public, constituant, à eux seuls, la majorité des surliquidités des banques publiques algériennes, où selon le rapport 2011 de la Banque d'Algérie, le total des crédits à l'économie était de 3 727 milliards de dinars, les banques ayant 50 milliards de dollars de surliquidités qu'elles n'arrivent pas à transformer en capital productif, favorisant surtout les importateurs mus par la rentabilité immédiate ? Autre paradoxe, pourquoi l'Algérie place ses réserves de change à l'étranger à un taux presque nul et demande du capital argent étranger dans le cadre de la règle 49-51% où ces pays utilisent leurs fonds souverains comme certains pays du Golfe, méthode d'investissement plus bénéfique que l'Algérie malheureusement ne pratique pas ? Comment ne pas rappeler, pour l'Algérie, les impacts négatifs d'une gouvernance mitigée et l'extension de la sphère informelle, produit de la bureaucratie qui draine plus de 40% de la masse monétaire en circulation (environ 13,5 milliards de dollars en 2010) où tout se réalise en cash, la fraude fiscale, la corruption qui freinent la mise en œuvre d'affaires saines, en fait le développement de l'Algérie ? Que l'on lise et relise tous les rapports de Transparency International où l'Algérie est rétrogradée d'année en année. Ces rapports corroborent le rapport de l'OCDE de 2009/2010 pour la région Mena où le pouvoir algérien, mû par l'unique dépense monétaire grâce aux recettes élevées du pétrole – et non du travail- dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence à des pays similaires. Pour le Forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise), qui a publié un rapport, en novembre 2011, sur le bilan du partenariat euro-méditerranéen, je le cite : «le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l'emploi des jeunes. Malgré la création des dispositifs – Ansej, Angem et Anem –, les emplois créés sont éphémères et sous-payés. Le chômage touche particulièrement les jeunes à plus de 25% et pour certaines régions à plus de 50%». Le rapport évoque les poussées inflationnistes et l'instabilité sociale. Aussi, selon le Femise, et malgré l'optimisme des pouvoirs publics alimenté par l'euphorie du cours du pétrole, l'Algérie n'a pas encore trouvé de modèle de croissance susceptible de réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté. Le blocage n'est-il pas d'ordre systémique comme le montre le rapport Doing Business 2013 du 23 octobre 2012 où l 'Algérie est classée 152e sur 185 pays perdant deux places par rapport à 2012. Sur les 19 pays de la région Mena (Middle East-North Africa / Moyen-Orient - Afrique du Nord), l'Algérie se classe à la dernière place pour le raccordement au réseau électrique, à la dernière place pour l'enregistrement des titres de propriété et toujours à la dernière place au niveau du payement des impôts, 170e au niveau mondial avec 72% de taxation sur les bénéfices, à la 156e place au niveau mondial, pour le commerce transfrontalier, 138e place pour l'octroi de permis de construire, à la 138e place pour les facilités d'y faire des affaires. Ainsi, à la lumière de ce qui se passe dans le monde arabe, selon tous ces rapports, l'Algérie a deux choix : faire des efforts pour réformer ses institutions et l'économie vers plus de démocratie et de transparence, ou régresser vers une attitude protectionniste dans un effort pour maintenir le statu quo politique. Et là... on en revient toujours à la morale et à la primauté du travail et de l'intelligence sur la rente, intimement liée à l'Etat de droit et à la démocratisation de la société tenant compte des histoires ancestrales des sociétés et de leurs anthropologies culturelles, surtout des responsables qui doivent donner l'exemple s'ils veulent mobiliser leur population, éviter l'anémisation de la société ; un phénomène déjà analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun, dès le XIVe siècle, dans la Muqaddima, montrant que l'immoralité des dirigeants, avec comme impact la corruption gangrénant toute la société, provoque la décadence des civilisations.

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