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Quelle transition démocratique pour l'Algérie ?
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 11 - 2011

En Algérie, les forces conservatrices viennent de vider le contenu des réformes proposées par le président de la République, et il fallait s'y attendre car déplaçant leurs segments de pouvoir.
La présente contribution est une synthèse qui a été versée au forum international de Malte qui a vu la présence d'importantes personnalités des deux rives de la Méditerranée consacrée à la transition démocratique dans les pays arabes les 24/26 novembre 2011. Le pouvoir algérien doit se démarquer de sa vision culturelle sclérosée des années 1970 tant sur le plan politique, économique qu'en matière diplomatique. Nous sommes en 2011, avec des mutations géostratégiques considérables entre 2012/2020 qui préfigurent de profonds bouleversements géostratégiques. Cadre général d'analyse Avec la crise mondiale actuelle, la transition ne concerne pas seulement certains pays du Sud dont le Maghreb, mais également les pays développés qui doivent s'adapter aux nouveaux défis futurs du monde. Cette situation interpelle à plus d'un titre le Maghreb inséré fortement dans l'économie mondiale tant à travers ses exportations/importations et pour certains pays comme l'Algérie pour le placement de ses réserves de change à l'étranger en bons du Trésor US et en obligations européennes pour plus de 150 milliards de dollars. Comme la situation actuelle se caractérise par l'émergence de nouvelles forces sociales dans le monde arabe pour plus d'espace de liberté. Je tiens à souligner fermement que j'ai un grand espoir après le printemps arabe, notamment en Tunisie, Egypte et Libye que l'avancée de la démocratisation, tenant compte des anthropologies socioculturelles, sera un facteur catalyseur de l'intégration économique du Maghreb et de l'Afrique du Nord. Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose et rappeler que la mise en place de la démocratisation ne se fait pas par une baguette magique, demandant du temps comme cela a été le cas en Occident, certains pays d'Asie et d'Amérique latine, fonction des rapports de force tant au niveau interne (conservateurs/réformateurs) qu'international. Le Maghreb est le pont entre l'Europe et l'Afrique – continent qui a d'importantes potentialités en ressources naturelles et humaines - nécessitant une meilleure gouvernance - pour horizon 2020. Selon le rapport de la BM, il faudra créer 100 millions d'emplois dans le monde arabe, et pour l'Afrique entre 1970/2008 , nous avons assisté à 850 milliards de dollars de fuites de capitaux, selon une enquête récente du FMI, soit plus de trois fois la dette africaine. Ce continent abritera à l' horizon 2020/2025 plus de 1,5 milliard d'âmes – un marché équivalent à celui de la Chine. La mise en place de nouvelles institutions démocratiques, occasionnera à court terme un ralentissement économique, impliquant comme contrechocs de nouveaux mécanismes de régulation sociale ciblés, donnent l'impression d'une anarchie, propagande des tenants des acteurs de l'ancien système, oubliant l'impasse systémique de leur politique ayant favorisé une société anomique. Il existe un lien dialectique entre les dictatures dans certains pays arabes et l'islamisme radical, je ne dis pas Islam, religion de tolérance, cette composante étant une donnée politique au niveau du Maghreb se fondant sur des valeurs de moralité face à des régimes souvent corrompus, à travers des réseaux de solidarité suppléant à l'Etat-providence expliquant son succès, mais avec un programme socioéconomique souvent flou qu'il s'agit de ne pas ignorer mais de canaliser vers les valeurs universelles. Le terrorisme qui est certes une menace planétaire, se nourrit de la misère et du manque de morale des dirigeants, d'où l'importance pour les économistes et les politiques de saisir les liens entre éthique et développement. Il semble bien que les bouleversements actuels dans le monde arabe soient le fait que les dictatures et les autoritarismes sont devenus, dans un monde complexe, de très graves menaces à la souveraineté et à l'indépendance de ces pays et d'une manière générale à la sécurité mondiale sous le couvert paradoxal du slogan de ces dictatures : «Nous sommes les remparts de la lutte contre le terrorisme et demandons à l'Occident de nous aider à garder le pouvoir». Par contre, à moyen et long terme, les nouvelles institutions réalisant la symbiose citoyens- Etat dans le cadre d' une société plus participative dont la régionalisation tenant compte de l'économie mondialisée est un des axes, sont porteurs d'un véritable développement durable par plus d'efficacité économique et de justice sociale, les économistes parleront d'équité. Il s'ensuit qu'il y a lieu d'entrevoir une nouvelle conception des relations internationales, éloignée des relations personnalisées entre chefs d'Etat tenant compte des aspirations des sociétés. Cela implique la refonte progressive de l'actuel système économique et politique international largement dépassé, nous orientant vers un monde multipolaire et ce, par une nouvelle régulation mondiale, sous-tendant des gouvernances régionales par grands espaces. Il s'agit de concrétiser le respect des libertés économiques et politiques, des droits de l'homme et de la promotion de la condition féminine. Concernant le cas spécifique de l'Algérie, le Forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise) vient de publier un nouveau rapport sur le bilan du partenariat euro-méditerranéen en novembre 2011, où il considère que «le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l'emploi des jeunes». Malgré la création des dispositifs Ansej, Angem et ANEM, les emplois créés «sont éphémères et sous-payés. Le chômage touche particulièrement les jeunes. Selon les estimations du BIT, 24,3% des jeunes sont sans emploi. Si l'Algérie n'a pas été touchée par de violentes révoltes populaires, comme ce fut le cas chez ses voisins, elle n'est pas pour autant immunisée contre un risque d'instabilité sociale persistant». L'imposition du crédit documentaire comme seul moyen de paiement dans les transactions du commerce extérieur a contribué à la dévaluation du dinar, en plus d'avoir augmenté le ratio d'endettement extérieur à court terme. Le rapport précise également que si la politique monétaire de l'Algérie est relativement prudente, des risques pèsent sur la stabilité du dinar. Il évoque ainsi les poussées inflationnistes et l'instabilité sociale qui pourraient «signifier aux détenteurs de devises de voir l'euro comme une valeur sûre apparaissant préférable au dinar». Le Forum reprend également les observations du Fonds monétaire international selon lesquelles «les politiques monétaires et le taux de change devraient plutôt être orientés vers l'absorption de l'excès de liquidités généré par les recettes des hydrocarbures et parer l'inflation émanant des augmentations de salaires». Selon le Femise, malgré l'optimisme des pouvoirs publics alimenté par des indicateurs au vert, l'Algérie n'a pas encore trouvé de modèle de croissance susceptible de réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté. Ainsi, à la lumière de ce qui se passe dans le monde arabe, l'Algérie a deux choix : faire des efforts pour réformer ses institutions et l'économie vers plus de démocratie et de transparence, ou régresser vers une attitude protectionniste dans un effort pour maintenir le statu quo politique. Aussi, tenant compte des bouleversements géostratégiques, le pouvoir algérien doit éviter la démarche bureaucratique autoritaire sans concertation, du fait qu'aux dernières élections législatives (Parlement) que selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, les trois partis de la coalition ( FLN-RND-MSP) formant l'actuel gouvernement, ont totalisé moins de 13% de voix par rapport aux inscrits. Ce n'est pas une question de pondre des lois que contredisent depuis l'indépendance les pratiques politiques, sociales, et économiques. Tout le monde en convient, étrangers et Algériens, par exemple lors d'élections que le système judicaire et le système administratif chargé du contrôle ne sont pas indépendants. La faiblesse des partis d'opposition et la faiblesse de l'émergence des personnalités nationales du fait du verrouillage politique depuis 49 ans leur fermant les médias lourds, ne peuvent leur permettre de faire contrepoids. Aller aux élections aux échéances fixées dans ces conditions ne fera que reproduire le système lui-même avec la domination des partis FLN/RND/ MSP avec le risque d'une démobilisation populaire sans précédent. Selon les données officielles du ministère de l'Intérieur (certainement le taux réel est plus bas), aux dernières élections législatives, par rapport aux inscrits avec tous leurs satellites, ces trois partis ont eu 13% des voix, 87% de la population n'étant donc pas représentés. Comment vouloir faire passer des lois qui engagent l'avenir du pays par une Assemblée non représentative ? Il faut donc éviter, encore une fois, de vendre des illusions démocratiques dans un monde qui est devenu une maison de verre. L'objectif stratégique est de réaliser une mutation systémique, le blocage actuel étant systémique. Le système actuel est dans l'incapacité de résoudre les problèmes fondamentaux de l'Algérie. Il faut éviter la vison d'assimiler la population algérienne à un tube digestif grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures pour une paix sociale éphémère. Avec la grogne sociale croissante, la population algérienne a soif de démocratie et de justice sociale mais également d'efficacité économique avec un sacrifice partagé car les réformes à venir seront douloureuses. Les six actions de la réforme globale de l'Algérie 1- Revoir la Constitution au sein d'une grande conférence nationale, associant l'ensemble des forces politiques, sociales, économiques et des experts en limitant le nombre de mandats présidentiels et préciser clairement le régime parlementaire ou présidentiel. Toute révision fondamentale de la Constitution devra passer par un référendum et non plus par les deux chambres non crédibles. 2- La dissolution des deux chambres du fait que ces députés et sénateurs et bien d'autres organisations satellites vivent du transfert de
la rente des hydrocarbures incapables de mobiliser la société. Il s'agit d'agréer de nouveaux partis et associations en évitant d'en faire des structures du pouvoir instrumentalisées lors des élections. Dans ce cadre, il s ‘agit de revoir les subventions aux partis et associations qui doivent compter sur leurs adhérents, ainsi que la rémunération des députés/sénateurs disproportionnée par rapport à leur rendement. Le parti du FLN ne doit plus instrumentaliser le sigle FLN, propriété du peuple algérien de la glorieuse Guerre de libération nationale, le restituer à l'Histoire, et trouver une autre dénomination pour une concurrence loyale par rapport aux autres partis. En démocratie, le pouvoir est le pouvoir et l'opposition est l'opposition productive nécessaire au pouvoir lui-même pour corriger ses erreurs et éventuellement préparer l'alternance. 3- Un changement presque intégral du gouvernement par un regroupement de ministères privilégiant l'efficacité au lieu de la distribution de postes qui se télescopent, composé de techniciens et de la composante de la jeunesse qui prépareront cette transition démocratique pacifique jusqu'à l'échéance présidentielle pour des élections libres, transparentes et démocratiques. 4- Favoriser le fonctionnement des institutions prévues dans la loi, tout en procédant à leur amélioration en fonction des réformes, non en termes de promesses mais en actes, comme le Conseil national de l'énergie, la Cour des comptes, le Conseil de la concurrence, car source du développement global parallèlement aux contre-pouvoirs économiques, sociaux et politiques en évitant comme par le passé leur gel et le choix dictatorial personnel. Dans ce cadre, impliquer la société civile par la promotion de la femme signe la vitalité de toute société, une réelle décentralisation, une justice véritablement indépendante afin de lutter contre la corruption qui gangrène le corps social et démobilise la population, privilégiant la connaissance et le mérite dans la promotion et non les rentes. 5- Autoriser des chaînes de télévision indépendantes et les manifestations pacifiques, car vouloir étouffer comme une cocotte minute la société qui a besoin de respirer, l'explosion violente à terme pourrait être inévitable. 6- Redéfinir la politique socioéconomique actuelle qui ne mise que sur les infrastructures (70% des dépenses) par une nouvelle vision stratégique afin de mette en place une économie hors hydrocarbures compétitive dans le cadre des valeurs internationales si l'on veut créer des emplois durables et atténuer les tensions sociales inévitables. Pour cela, un débat national sans exclusive sur le bilan de tous les programmes économiques 2000/2011 (480 milliards de dollars 2004/2013) s'impose lié à un large débat sur les réserves d'hydrocarbures et l'utilisation des réserves de change (155 milliards de dollars placées à l'étranger) loin de toute opacité, renvoyant à la démocratisation de la décision économique pour éviter la malheureuse expérience libyenne du gel de ses avoirs. Cela permettra de déterminer la trajectoire future 2011/2020 de l'Algérie et poser la problématique de la démocratisation de la gestion des hydrocarbures et de l'utilisation des réserves de change. Le gouvernement algérien dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats que certains pays similaires, montrant la mauvaise gestion et une corruption socialisée.


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