«Ceux qui veulent aider le Maroc, ils devraient l'amener à se conformer à la légalité internationale pour mettre un terme à la décolonisation du Sahara Occidental.» C'est ce qu'a déclaré, dimanche, le président du Parlement sahraoui, Khatry Addouh, en animant une conférence de presse au Centre d'information de l'ambassade de la République Arabe sahraouie Démocratique (RASD), à Alger. Après un rappel historique à divers nivaux de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et son droit à l'autodétermination, le responsable de la délégation du Front Polisario aux négociations avec le Maroc sous les auspices onusiens, en la personne de Christopher Ross, a souligné que «la nature du conflit sur le Sahara Occidental est incontournable». Il s'agit, rappelle M. Addouh, «d'une question de décolonisation inscrite à l'ONU depuis 1965 », date de l'occupation espagnole. Et de poursuivre que «depuis l'invasion par l'armée marocaine en 1975 des territoires sahraouis suite aux accords de Madrid, la question du Sahara Occidental demeure une question de décolonisation inscrite à l'ONU» et de rappeler qu'«aucun Etat au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental». En réaction au compte rendu présenté mercredi dernier au Conseil de sécurité par Christopher Ross, notre interlocuteur indiquera qu'il a attiré l'attention de la communauté internationale sur «la situation intenable» des Sahraouis dans les territoires sous occupation marocaine, et de faire remarquer que «les manifestations pacifiques des Sahraouis pour leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance dont M. Ross en a été témoin au cours de sa récente visite dans les territoires sahraouis occupés». Ce qui pour M. Addouh illustre encore une fois «l'unité du peuple du Sahara Occidental en dépit du mur de la honte séparant les territoires sahrouis et l'attachement des Sahraouis à leur droit au référendum d'autodétermination et à leur représentant unique et légitime, le Front Polisario». Des donnes incontournables, qui pour M. Addouh, constituent «la seule voie à même de mener à une solution juste et durable par l'application du droit international». Il est à rappeler que Christopher Ross a déclaré au terme de sa présentation de son compte rendu sur le Sahara Occidental après sa tournée du 27 octobre au 25 novembre que la situation au Sahara Occidental reste «très préoccupante». Affirmant plus loin dans ses propos que «miser sur le statu quo dans cette question relève d'une grave erreur de calcul», selon Christopher Ross. Aussi, M. Addouh a rappelé à cette occasion que l'institution onusienne est appelée plus qu'avant à assumer et à assurer pleinement ses engagements pris en 1991, date du cessez-le-feu sous les auspices de l'ONU entre l'Armée de libération sahraouie et l'armée marocaine pour la tenue du référendum d'autodétermination qui ne s'est pas traduit. Ceci étant, le conférencier soulignera que Rabat «persiste dans sa dérobade et son piétinement du droit international en comptant sur ses soutiens, notamment la France». Précisant que «ceux qui veulent aider le Maroc, ils devraient l'amener à se conformer à la légalité internationale pour mettre un terme à la décolonisation du Sahara Occidental et aux souffrances du peuple sahraoui». Un message fort à l'adresse d'acteurs influents sur la scène internationale qui se sont illustrés ces derniers temps en faveur des droits de l'Homme et de la liberté d'expression des peuples en manifestant un silence radio sur la pratique coloniale marocaine et ses atteintes aux droits de l'Homme des Sahraouis des territoires occupés. Pour ne citer que la France, les Etats-Unis et l'Espagne dont la responsabilité historique de Madrid dans le non- parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental a ouvert la voie à l'occupation marocaine en 1975. Ceci étant, il a été aussi question au cours de la conférence de presse précitée de l'annonce par l'ambassadeur de la RASD à Alger de la tenue de la «troisième conférence internationale du droit des peuples à la résistance et à l'indépendance», dès le 15 décembre, à Alger. Une rencontre qui sera ponctuée par une série de rencontres et de programmes de thèmes, tels que «le blocus médiatique marocain et les droits de l'Homme dans les territoires sous occupation marocaine», «le Sahara Occidental et l'UMA, Sahara Occidental, facteur de stabilité et «les ressources naturelles du Sahara Occidental», pour ne citer que ces derniers.