Des experts internationaux sur les incendies en Méditerranée participent ces derniers jours à un atelier organisé dans la région des Aurès. Accompagnés d'ingénieurs algériens, les spécialistes venant de plusieurs pays du monde visitent les wilayas de Batna et de Khenchela et découvrent les immenses forêts des Aurès. Les experts méditerranéens en matière d'incendies de forêt se sont rendus à la découverte de l'immense forêt de Beni- Melloul située sur les auteurs de la wilaya de Khenchela. La forêt en question fournit plus de 20% de la production nationale de bois. Les experts venus d'Allemagne, France, Grèce, Espagne, Italie, Portugal, Chypre, Liban, de Tunisie et du Maroc accompagnés de spécialistes algériens se sont enquis des effets de l'important incendie qui s'était déclaré l'été dernier dans cette forêt, la plus grande du pays avec 75 000 hectares dont 67 655 à Khenchela et le reste à Kimel (Batna). Selon les explications fournies sur site par les responsables de la Conservation des forêts de Khenchela, cet incendie avait ravagé du 4 août au 2 septembre 3 000 hectares de cette forêt. L'agence spatiale algérienne a estimé, de son côté, à 15 000 hectares la superficie consumée par ce feu, même si la surface détruite «effectivement» est de 3 000 hectares, a affirmé Amar Mezber, directeur de la protection de la flore et de la faune à la Direction générale des forêts (DGF). Les participants ont observé au cours de cette visite l'absence sur site de travaux significatifs d'aménagement, à l'exemple de tranchées pare-feux et de pistes forestières. Ils ont également estimé nécessaire pour les forêts algériennes d'élaborer des schémas d'aménagement intégrant «tout ce qui est indispensable pour les opérations de prévention et de lutte contre les incendies». La persistance de l'état actuel des choses «accroîtra inévitablement la dégradation du couvert végétal et accélérera la fragilisation et l'érosion du sol», a estimé Alexander Kastl, représentant de l'Agence de coopération allemande au développement (GIZ) qui a relevé que l'absence de travaux sylvicoles et d'aménagement a constitué un «facteur aidant» à la propagation rapide des flammes. Les participants à l'atelier se sont prononcés pour la poursuite des actions d'enlèvement des arbres brûlés pour laisser place au processus de régénération qui, selon eux, est généralement intense après un tel incendie. Ils ont pu également apprécier les actions menées par l'Etat algérien à Lemsara et Bouhmama (Khenchela) en matière de protection des ressources forestières au travers des projets intégrés de développement rural. L'Algérie a engagé, dans les zones riveraines des forêts, d'importants investissements publics pour améliorer l'accès au logement rural, réaliser des bassins de rétention d'eau, planter des vergers d'arbres fruitiers et encourager les petits élevages dans un souci d'atténuation de la pression sur les ressources forestières, a indiqué Rachid Briki, chef service de la protection de la flore et de la faune à la Conservation des forêts de Batna. La visite a également donné lieu à une halte sur les hauteurs de Chelia, à plus de 1 700 m au-dessus du niveau de la mer, d'où les invités des Aurès ont pu apprécier la beauté saisissante des paysages des montagnes aux cimes enneigées.