L'ouverture de l'audiovisuel au privé sera examiné le premier semestre de 2013, comme annoncé par le responsable du secteur, qui a préconisé une mise en œuvre progressive conformément à des règles éthiques et professionnelles, garantissant la liberté et la démocratie. Cette loi n'a pas manqué de créer une vague d'inquiétude au sein de plusieurs partis politiques, dont les responsables divergent sur l'idée de création de chaînes de télévision, lesquelles seront propriétés des partis. Certains d'eux, recommandent que cette loi doit contenir des garde-fous pour préserver l'objectivité et l'impartialité de l'information et mettre des barrières contre l'influence des bailleurs de fonds et les empêcher de détourner le secteur à leurs propres intérêts. Ainsi, Kassa Aïssi, responsable de la communication au FLN, a mis l'accent sur la nécessité d'un débat national qui impliquerait les spécialistes du secteur «en vue de trouver les mécanismes et cadres juridiques définissant les missions et le rôle des médias audiovisuels privés dans la consécration de la démocratie et la préservation des libertés et des intérêts suprêmes de la nation et du pays». Concernant la détention par les partis de chaînes de télévision, Aissi a indiqué que les partis ne disposaient pas de moyens financiers leur permettant de créer des chaînes de télévision ajoutant que la logique politique «veut que le secteur ne soit pas contrôlé par les partis pour qu'il ne dévie pas de sa voie impartiale et objective». Pour Mustapha Hamissi, responsable de l'information au PLJ, il est impératif de «mettre en place des garde-fous pour limiter le contrôle du secteur par les détenteurs de fonds», soulignant par la même, la nécessité «d'ouvrir ce secteur sensible aux professionnels pour créer des chaînes de télévision et de radio». Il a appelé à «la désignation de deux autorités de régulation, l'une concernant le secteur de l'audiovisuel et l'autre l'éthique avant l'octroi d'agréments». De son côté, Ramdane Taazibt du PT, a souligné que son parti «ne s'oppose pas à la détention de chaînes de télévision par les partis politiques, pour peu que ces dernières respectent le cahier des charges et les textes prévus par la loi en question tout en accordant la priorité aux professionnels». Taazibt a souligné l'impératif de mettre en place des textes juridiques bien précis afin de prémunir ce secteur contre tout «monopole». Pour sa part, Mohamed Hadibi, chargé de l'information au Mouvement Ennahdha, a estimé qu'ouvert au privé, le secteur de l'audiovisuel doit «être un outil pour rassembler les Algériens, réaliser la démocratie, promouvoir les libertés et contrôler la performance du gouvernement et des assemblées élues». Il a estimé nécessaire de mener une enquête sur le financement de ces médias avant de leur accorder des autorisations «afin qu'ils ne soient pas un outil à la portée de groupes d'intérêts ou des parties extérieures ayant des agendas bien précis». Pour le président du FNA, Moussa Touati, il est «impératif d'appliquer rigoureusement la loi régissant ce secteur afin que ce dernier ne tombe pas entre les mains des détenteurs de fonds et des parties influentes au détriment de la pluralité médiatique et politique». «Il faut qu'il y ait une fusion entre les jeunes professionnels et les investisseurs privés dans le souci de réaliser une complémentarité en faveur de la pluralité politique, médiatique et démocratique» a préconisé Miloud Chorfi, le porte-parole officiel du RND, qui a insisté sur «l'impartialité du secteur dans le traitement de l'information».