L'Algérie ne pourra plus ignorer la nécessité de s'adapter au critère de la normalisation de fait «qu'une des conditions pour l'adhésion à l'OMC reste l'adoption d'un code de bonnes pratiques pour les normes qui ne doivent en aucun cas constituer des barrières non-tarifaires (non-douanières ) autrement dit des OTC (obstacles techniques au commerce)», a indiqué, hier, la directrice générale de l'Institut algérien de normalisation (Ianor), Ratiba Chibani. Lors de la célébration de la 17e Journée nationale de la normalisation organisée hier à Alger par l'Ianor, les intervenants ont souligné les valeurs et les intérêts universels de la normalisation sur les plans régional et international qui sont l'ouverture sur tous les acteurs concernés que ce soit l'Etat, les entreprises ou la société de consommateurs mais aussi la recherche du consensus, la transparence et la cohérence ainsi que les dimensions internationales. L'adoption de la normalisation, précise-t-on, résulte en des avantages conséquents notamment la rationalisation de la production, la clarification des transactions, le développement des marchés et choix des produits, transformation des technologies nouvelles, protection du consommateur, soutien de la politique publique et la participation aux choix stratégiques de l'Etat. L'Algérie est appelée à se conformer à cette règle, et ce, dans l'intérêt de son développement économique sur le plan national, régional ou international. Cela devient de plus en plus une nécessité absolue vu que le pays ne peut plus compter que sur ses richesses naturelles et doit varier ses exportations. Réalité connue, après les hydrocarbures, les exportations de l'Algérie reposent sur le secteur de l'agroalimentaire. Et c'est vers ce secteur là qu'il faut se tourner. L'Algérie devrait normaliser ses produits pour faire face aux changements et aux challenges économiques internationaux. Autre raison, celle d'atteindre l'objectif tant attendu et souhaité : adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour ce faire, l'Algérie est dans l'obligation d'adopter les normes des organisations internationales de normalisation en l'occurrence l'ISO. Dans cette journée, a été évoquée également l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui est en train d'élaborer depuis environ cinq années une norme «Hallal». L'Ianor qui représente l'Algérie, un des huit pays fondateur de ladite organisation, doit participer aux réunions de l'organisation afin d'être à jour et avoir une idée précise sur l'évolution des négociations et pouvoir ainsi représenter les acteurs de l'économie national, faire entendre leur voix et négocier en leur nom. «L'Algérie doit être présente pour défendre sa position dans l'OCI», soutient-on tout en mettant la lumière sur l'importance et les enjeux de cette étape cruciale pour l'épanouissement de l'économie nationale à l'extérieur. Une étape qui, si elle serait élaborée en l'absence de notre pays, pourrait être un obstacle au lieu d'être une clé pour l'ouverture et le développement. L'Algérie doit apporter sa perception des produits hallal qui ne se limitent pas uniquement dans les viandes mais concernent aussi les composants de certains produits à savoir les cosmétiques et les vinaigres d'alcool. L'élaboration de cette norme sans l'Algérie pourra nous pénaliser dans la mesure où l'éventualité de la non-possibilité de respecter la future norme par les producteurs algériens pour une raison ou une autre s'impose. Les produits algériens ne seront pas alors demandés ce qui engendrera naturellement une perte considérable. L'importance de cette nouvelle norme est visible vu que «les produits hallal en France enregistrent une augmentation annuelle des ventes estimée à 35%». Cependant, un plan de normalisation demande des coûts considérables et ce plan ne pourra être élaboré ni appliqué sans l'intervention de l'Etat en traçant une stratégie à moyen et long terme. Le simple consommateur ne pourra lui seul s'orienter vers les produits de qualité parce que la notion obligatoire du système de l'étiquetage n'est pas favorisée en Algérie à l'image de quelques autres pays mais aussi parce que le consommateur algérien a appris à se référer à son pouvoir d'achat dans le choix des produits de consommation et non pas à la qualité des produits proposés. L'Etat a beaucoup à faire et à investir dans ce domaine pour assurer le développement de l'économie nationale et faire promouvoir l'esprit responsable tant chez le consommateur que chez le producteur.