Une rencontre économique algéro-française a été organisée, jeudi, par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et le président du Conseil de chefs d'entreprises de France, réunissant un parterre d'hommes d'affaires algériens et français qui activent dans différents secteurs économiques. Cette rencontre a vu la participation du président français François Hollande, le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal et des ministres des deux parties. Dans son allocution, Réda Hamiani, président du FCE, a souligné que la «solidité et le dynamisme» caractérisent la relation économique de l'Algérie et de la France tout en certifiant que la France est «notre premier partenaire commercial». Il a énuméré les différents secteurs auxquels la France est le premier fournisseur en Algérie, telles les matières de base, ( lait et sucre), les produits pharmaceutiques, de la mécanique ainsi que les produits industriels, sans oublier le partenariat dans le volet des transports, les banques, les assurances et les télécommunications. «Au cours des dix dernières années, le flux de nos échanges bilatéraux ont quasiment, triplé en volume», a-t-il révélé. Il a estimé que «le défi» des entreprises algérienne est de «sortir du vieux syndrome» des pays en développement, qui selon lui, se sont spécialisés dans l'exportation des matières premières de base et dans l'importation des produits à valeur ajoutée, considérant cet état de fait de «menace». «Nous avons conscience que c'est une menace qui se précise car nous savons que le pétrole et le gaz sont des richesses épuisables, ainsi, la diversification de notre économie est un enjeu de premier ordre pour nos entreprises, pour notre économie et pour le devenir de notre pays», a-t-il martelé. D'après lui, le partenariat avec les entreprises françaises permettra de «bâtir» des projets communs afin de tirer les meilleurs profits du potentiel qui existe dans les deux pays. «Par dessus tout, les entreprises françaises peuvent nous aider à moderniser notre outil de production, à améliorer notre compétitivité et d'une manière générale, nous aider à mieux nous insérer dans le mouvement des échanges mondiaux», a-t-il souligné, tout en pointant du doigt les contraintes qui entravent ce partenariat et qui se traduisent clairement sur le terrain. «Je dois dire, que de notre côté, nous avons quelques progrès à dégager pour renforcer notre climat pour l'investissement le rendant plus simple et plus efficace. Notre gouvernement en a pris conscience, et s'attèle à cette tâche avec détermination», a-t-il qualifié, tout en souhaitant que le partenariat avec les entreprises françaises démultipliera l'investissement dans un grand nombre de secteurs productifs. «Les grands projets structurants sont utiles et indispensables, mais nous avons besoin plus que jamais d'aide à la mise à niveau de toutes les petites entreprises, qui dans tous les secteurs d'activités, animent la vie économique et créent de la richesse. Les PME françaises peuvent en ce sens, être d'une utilité considérable», a-t-il conclu. De son côté, Jean Marie Dauger, président du Conseil de chefs d'entreprises France, a souligné «l'importance d'un développement d'une coopération entre les deux pays». Il a indiqué que la délégation française est à Alger pour investir davantage et créer de nouveaux partenariats avec les entreprises algériennes. «Nous voulons un partenariat à long terme», a-t-il ajouté, en émettant le souhait de voir des entreprises algériennes, dans un proche avenir, en France. Vu les potentialités dont disposent les deux pays, il a estimé qu'il faut «faire» mieux pour l'intérêt des deux nations. «Nous devons faire mieux et nous allons faire mieux et pour cela, nous devons nous donner des priorités, partager les contraintes et trouver des solutions», a-t-il fait savoir. Sellal promet de lever les contraintes Pour le plaisir des hommes d'affaire, le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, a promis de garantir la stabilité juridique afin de préserver l'investissement étranger. «Nous veillerons également à inscrire dans la durée la stabilité juridique pour une meilleure sécurité des investissements», a-t-il rassuré en ajoutant : «Nous nous attachons à améliorer le climat des affaires en prenant les mesures nécessaires de nature à lever les obstacles qui entravent, retardent ou rendent complexe l'acte d'investissement», a-t-il certifié. Selon le Premier ministre, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) conduira à renforcer la mise aux normes universelles de la législation économique et commerciale. Il a indiqué que la coopération entre les deux pays s'inscrit dans la durée, qu'elle soit diversifiée et qu'elle s'implique dans tous les secteurs d'activités sans aucune exclusion. Sellal n'a pas manqué d'énumérer les acquis de l'Algérie sur le plan économique et social, qui permettront au pays d'envisager l'avenir avec «sérénité et optimisme» en ajoutant que : «l'Algérie est désormais un pays désendetté et qui, grâce à des réserves de change correctes, est devenu créancier du système financier international», a-t-il lancé fièrement. Il a renouvelé à la communauté d'affaires la ferme volonté du gouvernement «d'œuvrer à bâtir» entre les deux pays, un partenariat exemplaire, porteur d'espoir et de paix. Les directives de Hollande aux hommes d'affaires français Quant au président français, il a plaidé pour une complémentarité dans les modèles de croissance économique des deux pays, en recommandant aux entreprises françaises d'être au rendez-vous. «La France doit être au rendez-vous que l'Algérie lui a donné. Nous devons orienter nos modèles de croissance pour un développement économique complémentaire», a-t-il recommandé. En ajoutant : «pour que l'Algérie soit un partenaire majeur pour la France, la relation économique algéro-française, doit reposer sur la complémentarité». Il a rappelé que la France est le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie, et également son premier fournisseur. Les échanges commerciaux entre l'Algérie n'ont cessé d'augmenter ces dernières années, a-t-il indiqué pour dénoter le dynamisme de coopération entre les deux pays. Il a estimé que «le constat sur le plan quantitatif est excellent mais peut être amélioré sur le plan qualitatif» par une diversification de la présence économique française en Algérie, suggérant en ce sens, une «participation accrue» des PME françaises dans l'investissement en Algérie, qui doivent désormais travailler avec les grandes entreprises déjà présentes sur le marché algérien, appelant par la même, les entreprises algériennes à participer à la croissance et au développement en France. Il a estimé que l'Algérie présentait «une économie solide et saine» avec un niveau de réserves de changes atteignant près de 200 milliards de dollars, une dette publique presque nulle et des fonds publics équilibrés. La contribution de l'Algérie au système financier international avec sa participation au renflouement du FMI est selon lui, un «retournement de l'histoire» après ce que le FMI lui a imposé dans le passé.