«Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu'aux premières heures de mes soixante-dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice». Ce message fortuit adressé au Conseil national du Front des forces socialistes a eu l'effet d'une bombe au sein de la base militante. A la tête du FFS depuis 1963, le leader du plus vieux parti de l'opposition, Hocine Aït Ahmed quitte la présidence de son parti après un règne de 50 ans sans partage et décide de créer la «Fondation Hocine Aït Ahmed». Cette décision, plus au moins inattendue, expliquerait l'absence du fondateur du FFS des crises intestines qui ont secoué son parti lors des élections législatives du 10 mai ainsi que la désobéissance de plusieurs cadres du parti. Egalement, indiquerait l'impuissance inavouée du «zaïm» à remettre de l'ordre au sein des rangs du parti, ce dernier qu'il dirigeait d'une main de fer et exigeait de ses militants une dévotion sans faille. Dans son message, le chef du FFS fait fi de l'agitation que vit son parti qui, selon lui, «est le plus vieux et le plus solide parti d'opposition démocratique», attribuant les «obstacles» rencontrés sur son chemin à des «traquenards». «En dépit de toutes les crises, fomentées dans les officines ou générées par un climat ambiant peu soucieux de sincérité et de dialogue franc, le FFS a élargi sa base... à travers diverses régions», a-t-il estimé. En affirmant que les défis qui attendent d'être relevés sont «aussi importants et sérieux» que ceux que le parti a relevés au cours des décennies passées. Evoquant la situation du Sahel, le «zaïm» parle d'une «menace de guerre»»qui pèse sur la région et qui peut, selon lui, «entraîner» tout le Maghreb, où les peuples se retrouveront «ballotés» par des forces hostiles à leur développement, accusant «l'ensemble des régimes anciens et nouveaux» de rester «dépendants» de l'Orient et de l'Occident. A cet effet, il a invité les militants du parti à inscrire ces préoccupations pour le 5e Congrès du FFS. «Je vous invite d'ores et déjà à inscrire ces préoccupations pour la préparation des travaux du 5e Congrès du FFS, nouvelle étape de notre feuille de route, que je convoque officiellement pour le second trimestre de l'année 2013», a-t-il annoncé et d'affirmer : «nous sommes dans le sens de l'histoire et notre peuple ne renonce jamais. Cet événement doit donner tout son sens à un véritable changement démocratique dans notre pays». Après 50 années de règne à la tête du FFS, Aït Ahmed estime qu'il est temps pour lui de céder la place à d'autres. «Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu'aux premières heures de mes soixante-dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice», a-t-il annoncé. Il a appelé les militants «de maintenir le cap», de «préserver» et de «développer» le FFS. Cependant, le «zaïm» restera, dit-il, à «l'écoute» des militants du parti et en relation de «confiance" avec le comité éthique et le Secrétariat national, à qui il demande «d'engager» le processus de préparation du 5e Congrès du FFS. Aït Ahmed se consacrera désormais à la «Fondation Aït Ahmed» qu'il a constituée avec l'aide de ses enfants.