Après avoir dirigé le parti depuis 13 ans, Ahmed Ouyahia a décidé de démissionner du poste de secrétaire général du Rassemblement nationale démocrate (RND) à partir du 15 janvier prochain. La décision de M. Ouyahia intervient quatre jours seulement après la victoire du RND de son parti aux élections pour le renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation. La démission de M. Ouyahia a surpris non seulement les militants du parti mais également les observateurs et presque l'ensemble de la classe politique dans le pays. Malgré la vague de contestation dont il a fait l'objet depuis son départ du gouvernement au mois de septembre 2012 par les dits membres du mouvement de redressement du RND, très peu sont ceux qui s'attendaient à ce que M.Ouyahia allait jeter le tablier aussi facilement. Bien au contraire, la victoire de son parti, il y a quelques jours aux élections pour le renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation, ne pourrait que renforcer sa légitimité à la tête du RND. Malheureusement, ce n'est pas le cas M.Ouyahia a décidé de quitter la présidence de son mouvement politique par la grande porte, indiquant que sa démission est intervenue après avoir procédé à une évaluation de la situation actuelle du parti. Dans le message adressé aux militants du parti, M. Ouyahia a indiqué avoir argumenté de manière sincère sa décision, souhaitant à ce titre, que le RND retrouve le plus rapidement possible la confiance et la sérénité. Ahmed Ouyahia a également appelé les dirigeants du parti à veiller à ce que tous les membres du conseil national soient présents lors de la prochaine session de cette instance du parti. «Ma démission du poste de SG du RND est motivée par le souci de préserver l'unité du parti.» Par le biais de son message, M. Ouyahia s'est adressé aux militants de son parti, déclarant, je cite : «Ma décision sera peut-être amère pour certains parmi vous et je sollicite leur indulgence et leur compréhension, car ma démission n'est pas au service d'un agenda personnel comme pourraient le prétendre certains, mon seul motif étant la préservation de l'unité de notre parti dont je demeurerai militant». Il a, en outre, formé l'espoir que sa démission amènera les acteurs du mouvement qui s'est dressé contre lui, à «cesser toute action parallèle au niveau des structures de base et à aller vers une réunion du conseil national regroupant uniquement sa composante dégagée par le congrès et de mettre en œuvre les dispositions pertinentes du statut et du règlement intérieur du parti». Le désormais ex-SG du RND a précisé qu'il considérait que sa démission prendra effet le 15 janvier, «de sorte à éviter une longue vacance administrative du poste de secrétaire général, et en outre, à permettre aux bonnes volontés au sein du parti de se concerter avant la réunion du conseil, sur le choix d'un secrétaire général intérimaire», a-t-il expliqué. «Je démissionne également en ce moment précis car je suis convaincu que la poursuite de ma mission jusqu'à la tenue d'un 4e congrès ordinaire avant juin prochain, aura pour conséquence de faire perdurer un climat de tension qui n'est pas souhaitable», a-t-il fait savoir. Il a indiqué aussi avoir annoncé sa démission avant la prochaine session du Conseil national, afin que cette instance «puisse mettre en œuvre les dispositions de l'article 46 du statut du parti, qui habilite cette instance, notamment à désigner un secrétaire général intérimaire». «J'annonce cette décision directement aux militants car, conformément aux textes fondamentaux du parti, (...) le Conseil national n'est pas habilité à se prononcer sur mon mandat qui émane du congrès», a expliqué M. Ouyahia. Il a indiqué, par ailleurs, que la crise avait «entaché le climat et l'image» du parti lors du conseil national tenu à la fin mai 2012, soulignant, cependant, que la grande majorité des membres de ce Conseil «avait fait prévaloir la sagesse pour permettre au parti de préparer sereinement sa participation aux dernières élections locales». «C'est d'ailleurs ce même souci qui m'a imposé le silence sur cette crise jusqu'à ce jour», a-t-il poursuivi. «L'objet de mon propos n'est pas de juger qui que ce soit, ni même de répondre aux attaques parfois blessantes dont j'ai été l'objet. Il s'agit pour moi en ma qualité de secrétaire général, de dresser des constats et d'en tirer quelques conclusions , a-t-il conclu.