Le président syrien est sorti, hier, de son silence en prononçant un discours en direction de la scène syrienne et internationale et par lequel, il a dévoilé les lignes directrices du processus politique inter-syrien devant mettre un terme à la crise que vit le pays depuis mars 2011. «Nous sommes désormais en état de guerre dans tous les sens du terme», a déclaré le président dans son discours. «Cette guerre vise la Syrie en se servant d'une poignée de Syriens et de nombreux étrangers», et de préciser, «de ce fait, c'est une guerre que nous menons pour défendre la nation», a soutenu hier, à partir de Damas, le président syrien. A partir de la Maison de la Culture et des Arts au centre de Damas, le chef de l'Etat syrien, sept mois après son discours devant le parlement, en juin dernier, est revenu hier, sur ce qui secoue la Syrie depuis mars 2011, en soulignant que «la Syrie accepte les conseils mais pas des ordres». Le président Bachar Al Assad dont son mandat arrive à terme en 2014, a soutenu que le conflit est entre acteurs qui veulent «l'affaiblissement et la partition du pays» et ceux qui défendent «la patrie, la souveraineté de la Syrie et l'Etat syrien». Le président a rappelé à nouveau que le conflit dans son pays «n'opposait pas le régime à l'opposition mais la patrie et ses ennemis, le peuple et ses assassins» et dont le cours des évènements de la crise en Syrie depuis mars 2011 n'a pas cessé de dévoiler la nature et les acteurs. Si au départ, le discours officiel et l'opinion syrienne portant sur les actions des groupes armés était boudé, voire réfuter par la communauté internationale, il n'en est plus ainsi depuis ces derniers mois. Ce qui a été par ailleurs à l'origine des avancées enregistrées par la mission du médiateur onusien Lakhdar Ibrahimi, qui se réunira au début du mois prochain avec les américains et les russes. Ce qui semble être une autre donne significative en plus de celle relative au discours tenu hier, par le président syrien annonciateur du début de la fin de la crise en Syrie. Un processus politique exclusivement inter-syrien comprenant trois étapes à franchir, selon le président syrien et ce, pour parvenir à traduire la transition qui n'est autre que le passage «de l'instabilité à la stabilité du pays», a précisé Bachar El Assad. Un grand drapeau syrien comme toile de fond composé de visages de syriens et syriennes s'affichait derrière le président qui tenait son discours en présence d'une nombreuse assistance présente à la Maison de la Culture et des Arts. La première étape du processus politique, annonce le chef de l'Etat syrien, est «l'arrêt de tout soutien aux groupes terroristes», présents en Syrie. Qu'il s'agisse de soutien d'ordre politique, par l'envoi de djihadistes et d'approvisionnement en armes. Condition sine qua non pour arriver à mettre un terme aux actions des groupes terroristes et par conséquent, a précisé le président syrien, les opérations des forces militaires syriennes cesseront. Précisant par ailleurs que la lutte anti-terroriste se poursuivra pour défendre les syriens et l'Etat tant que les actes terroristes perdurent. «Il serait nécessaire, pour la première étape d'une solution politique, que les puissances régionales cessent de financer et d'armer les groupes en Syrie, la fin des opérations terroristes et le contrôle des frontières», a déclaré le chef de l'Etat syrien. A cela, s'accompagnera le processus politique qui, lui, passera par la tenue d'un congrès de dialogue national. Celui-ci, selon le président syrien, aura à élaborer la Charte nationale de Syrie qui sera soumise à référendum populaire pour adoption. Ceci étant, il a été notamment question dans les propos du président syrien d'un dialogue entre l'ensemble des acteurs de la scène syrienne qui se sont opposés à l'effondrement de l'Etat syrien et non pas ceux qui ont œuvré à sa destruction, «de l'intérieur comme de l'extérieur». En rappelant plus loin dans ses propos que «la patrie et l'Etat demeurent» au fil des temps. La voie politique de sortie de crise porte notamment sur la constitution d'un «large gouvernement», l'élaboration d'«une nouvelle constitution» puis la tenue d'élections législatives syriennes, une dynamique politique de l'ensemble des syriens «ceux qui n'ont pas trahi la Syrie», a précisé Bachar Al Assad. Ce qui semble être une réaffirmation de la réalité de la scène syrienne qui a su résister dans son ensemble à la guerre qui lui a été menée via des acteurs de l'opposition de l'extérieur et les groupes armés, instrumentalisés par ceux hostiles à Damas, essentiellement de Washington, Paris, Qatar et de la Turquie.