Le président syrien Bachar al-Assad doit prononcer dimanche dans la journée un discours sur les «développements en Syrie», en proie depuis 21 mois à un conflit meurtrier, a annoncé la télévision d'Etat syrienne. Samedi, l'agence officielle Sana avait affirmé que ce discours aurait lieu dans la matinée. «Le président Assad prononcera un discours aujourd'hui (dimanche) sur les derniers développements en Syrie et dans la région», a indiqué la chaîne, sans préciser l'heure ou le cadre de cette allocution, la première du chef d'Etat depuis le 3 juin. Une présentatrice a indiqué que M. Assad s'exprimerait dans «l'heure ou les heures à venir». En juin, M. Assad, contesté depuis mars 2011 par une révolte devenue guerre civile, s'était exprimé devant le Parlement et avait martelé que son pays faisait face «à une véritable guerre menée de l'étranger», se posant comme un rempart contre les rebelles, qu'il assimile à des «terroristes». Affirmant que son régime avait en vain «essayé tous les moyens politiques» pour sortir de la crise, il avait accusé l'opposition de refuser le dialogue. Sa position n'a pas varié depuis et Moscou, grand allié de Damas, a affirmé que M. Assad entendait rester au pouvoir «jusqu'au bout». Toutefois, le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar a affirmé samedi, citant des sources anonymes, que M. Assad s'apprêtait à prononcer «le discours de la solution», avec la présentation d'un plan de sortie de crise dans lequel il serait candidat à sa propre succession en 2014. Ce plan prévoit un cessez-le-feu garanti par des observateurs internationaux, une assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution, la formation d'un gouvernement d'unité nationale et des élections législatives libres. Lors de sa visite fin décembre à Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi avait évoqué un plan prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement de transition et l'organisation d'élections présidentielle ou parlementaires. Mais pour l'opposition, le départ de M. Assad est un préalable indispensable à tout règlement politique après des mois de violences ayant fait, selon l'ONU, plus de 60.000 morts.