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Mendicité dans un pays plein aux as
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 01 - 2013

Plus de 12 millions de familles vivent dans l'extrême pauvreté en Algérie. Ils sont des milliers, hommes, femmes, vieillards et enfants, à investir les rues pour tendre la main. Ces nécessiteux survivent dans une épouvantable misère.
A l'instar de toutes les villes du pays, la wilaya d'Annaba compte beaucoup de familles nécessiteuses, ce qui fait ainsi qu'un Algérien sur cinq vit dans la pauvreté. Dans presque tous les marchés hebdomadaires, que ce soit d'El Hadjar, de Sidi Amar ou d'El Bouni, des femmes âgées demandaient l'aumône aux marchands en exhibant leur infirmité, les implorant pour seulement quelques denrées alimentaires afin de subvenir à leurs besoins. L'une d'entre elles a été chassée sauvagement par un vendeur en la poussant avec colère. «Allez-vous en ! Maudite vieille femme ! Vous nous portez malheur !», vociféra-t-il d'une voix grave. La situation demeure critique et les inégalités sociales prennent des proportions alarmantes. Le citoyen sans ressources financières et le travailleur sans assurance, une réelle asphyxie. D'autres mendiants plus audacieux frappent aux portes des maisons en demandant la charité, nourriture ou habits alors que d'autres choisissent les places stratégiques comme les entrées des mosquées ou les places publiques. Certains d'entre eux aussi se déplacent dans toutes les rues de la ville pour demander l'aide des automobilistes et des piétons. En effet, la pauvreté gagne les couches défavorisées, la misère fait courber l'échine des plus pauvres, et l'entraide est devenue un mot sans signification. Ils ont élu domicile au niveau des routes fréquentées et à la sortie des mosquées, soit devant Masjid El Fahmane au centre-ville ou devant les boulangeries et marchés des fruits et légumes. Les témoignages sont éloquents, ce qui laisse donc des citoyens s'interroger réellement sur les actions sociales des APC et le véritable rôle que doivent jouer ces instances électives au vu des énormes sommes d'argent gaspillées dans l'organisation de fêtes et réceptions sans profits réels pour le peuple qui souffre. Lors de notre enquête, nous sommes allés à la rencontre de ces malheureuses personnes pour mieux connaître la vie qu'elles mènent. Wahida, âgée de 40 ans, accompagnée de ses deux petits enfants, nous confie : «Mon mari est handicapé, il ne travaille pas et pour nourrir mes quatre gosses, je suis obligée de venir ici chaque jour mendier ! C'est uniquement à cause d'eux que je suis sortie à la rue parce que c'est tout ce que j'ai dans la vie.» Même scène devant les mosquées du centre-ville où plusieurs hommes et femmes sont assis par terre, attendant une âme charitable. Ces miséreux que nous avons croisés étaient à la recherche de la petite monnaie en lançant aux fidèles : «Ya Moumnine Lillahi ya Mouhssinine lillah, aidez-nous au nom de Dieu !» Ces mains tendues sont l'un des visages de la ville en cette saison plus dure que les autres, un phénomène que nous avons rencontré partout. D'autres guignards étalaient sur un foulard une carte d'identité et une ordonnance médicale. Assis, tête baissée, ils imploraient les passants pour avoir une pièce. Ce ne sont certainement pas ces riches, ces ignorants de la doctrine de la foi aux véhicules fastueux et aux villas stupéfiantes cossues situées à Sidi Aissa, Kouba ou au Caroubier qui se soucieront de ces indigents. L'appauvrissement gagne de plus en plus la population alors que les réserves en devises sont estimées à plusieurs milliards de dollars et l'Algérie n'a jamais eu autant d'argent depuis l'indépendance. Ces réserves de changes qui sont placées, semble-t-il, dans des banques internationales de premier rang, un placement qui rapporte annuellement à l'Algérie des centaines de millions de dollars, si au moins l'Etat utilise seulement ces intérêts pour freiner la pauvreté dans le pays. Une étude du CENEAP fait ressortir que 50% des Algériens consomment de moins en moins de protéines animales comme les viandes et les poissons. Or, un revenu algérien moyen ne peut assurer au maximum que la scolarisation de deux enfants seulement révèle-t-on. Par ailleurs, au marché quotidien de la cité de la Plaine- Ouest, nous avons eu la surprise de croiser un vieux bonhomme venant de puiser sa subsistance dans une décharge d'ordures pleine de légumes et de fruits pourris. Ce vieillard n'attend plus rien de ce monde ni des hommes qui le hantent, il était crasseux, aux cheveux hirsutes et tenait à peine sur ses pieds. Après avoir fini sa tâche, il s'en est allé pour rentrer quelque part chez lui dans un espace sombre ou dans une cave. Plus loin encore sur le grand boulevard de Sidi Brahim menant jusqu'au marché d'El Hattab, à chaque centaine de mètres, il y a des mendiantes avec leurs enfants assises quotidiennement sur les trottoirs, la main tendue. Parmi ces femmes, la plupart sont des victimes de divorce. Ces vies brisées, abandonnées et rejetées par les leurs ou bien fuyant des centres de vieillesse, ces misérables jetés à la rue n'ont que cette solution pour lutter et survivre. Triste destin dans un pays aux potentialités si riches. L'autre catégorie de mendiants a été repéré tôt le matin aux environs de 6h30. Une dizaine de gosses sans abris, tous très jeunes, âgés de moins de 14 ans, dormaient en groupe sur des cartons et des journaux dans les escaliers du théâtre de la ville, sous les arcades du cours de la Révolution et au seuil du portail de la Grande-Poste d'Annaba. Nous étions vraiment choqués de constater que ces jeunes misérables sont abandonnés à leur triste sort. D'où sortent-ils ? Ces enfants sans le moindre sou en poche, égarés au centre d'une vaste ville, étaient exposés au froid glacial ainsi qu' à toutes sortes de dangers. A noter, enfin, que ces petits sont réveillés tous les matins par des coups de pied. Qui d'entre nous n'a pas abordé par un petit garçon tendant une main frêle demandant une pièce de monnaie avec un air frileux, un visage barbouillé de saleté, des enfants à peine âgés de 10 ans qui étaient sûrs que leur détresse attirera la piété et la sympathie des passants. Ils s'aventurent à longueur de journée en quête de victimes. Effectivement, la mendicité infantile est un phénomène qui est apparu depuis une dizaine d'années mais qui prend une ampleur de plus en plus choquante. Nous avons été surpris de découvrir que quelques-uns d'entre eux opéraient par bandes accompagnés d'un chef qui les exploitait et en fin de journée, celui-ci partageait le butin ramassé avec eux. D'autres par contre s'adonnent à la mendicité sur les ordres de leurs parents. Mais c'est un autre aspect de la chose, la pauvreté ? «Ne me demandez pas ce que c'est. Vous l'avez rencontré devant ma porte. Regardez la maison , comptez les trous. Regardez mes affaires et les vêtements que je porte. Regardez tout ce qu'il y a ici et écrivez ce que vous voyez. c'est ça la pauvreté ! Une réalité amère», nous dira un monsieur.

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