A l'ex-colaital d'Alger, la section syndicale vient de geler ses activités pour sauver l'unité des rangs des travailleurs. De son côté, l'administration s'est engagée à satisfaire après étude leurs revendications. Dans un mouvement de solidarité, tous les syndicalistes ont décidé de geler leurs activités. Les trois jours de grève ont été suffisants pour convaincre les uns et les autres à être plus sereins et réfléchir à l'apaisement de la tension. Toutes les instances syndicales et administratives se sont mobilisées (fédération nationale des industries agro-alimentaires affiliée à UGTA) pour instaurer un dialogue entre les parties en conflit et les autres (l'administration de régulation) pour combler le déficit en lait dans l'algérois. Les travailleurs de leur côté, se refusent d'admettre et de cautionner les démissions individuelle et collective des syndicalistes. Arguant qu'ils sont les seuls à pouvoir retirer la confiance aux élus ou bien les instances locales et régionales de l'UGTA qui peuvent agir dans ce sens. Pour revenir au conflit proprement dit, bien que les revendications des travailleurs qui agissent en dehors du cadre syndical ayant une plate-forme de revendications assez particulières sur la revalorisation des salaires, la réintégration, la confirmation des contractuels et la promotion suivant les grades. Les observateurs estiment que c'est le vrai début des luttes syndicales et demain ne sera que meilleurs pour défendre les acquis et en accéder à d'autres. La direction de l'entreprise s'en lave les mains, d'ailleurs à s'en tenir à la déclaration de M. Derouiche Mohamed Abdelhamid faite à l'APS : le «problème est purement syndical» et que l'administration ne peut intervenir dans cette question. Il a dans ce sens appelé les travailleurs à reprendre le travail, ajoutant que l'administration «a pris en charge toutes les revendications des travailleurs». Selon M. Derouiche, trois jours de grève ont coûté à Colaital qui produit 450 000 de litres de lait par jour, «un déficit de près de 850 000 litres, ce qui a affecté l'approvisionnement de la population de la capitale». Le directeur commercial de Colaital, M. Bouras Mimoune, a rassuré que l'approvisionnement en lait sera garanti par les unités de Boudouaou et d'Aïn Defla. Fin de citation. Ce qui peut être retenu à notre humble avis, c'est cette nouvelle forme de conscience des syndicalistes. D'ailleurs, on devait s'attendre depuis que la colaital n'avait pas suivi le mouvement de grève initié par des laitiers «privés» pour forcer la main à l'Etat lors d'une partie de bras de fer pour le respect des cahiers de charge. Ce sont ces mêmes syndicalistes qui ont convaincu et mobilisé les travailleurs pour subvenir aux besoins de la population algéroise. Alors que d'autres se soulevaient pour l'augmentation des quotas en poudre de lait et rejetaient toute idée de prendre en charge le lait cru des privés.