L'Equipe du FLN de football, surnommée aussi le onze de l'Indépendance, est une formation constituée principalement de joueurs professionnels qui évoluaient en France avant de rejoindre le mouvement révolutionnaire pour l'Indépendance de l'Algérie, le front de libération nationale (FLN). A l'automne 1957, les dirigeants du FLN décident de bâtir une équipe nationale algérienne de football afin de promouvoir l'Indépendance de l'Algérie dans d'autres pays. Selon le FLN, le sport peut être exploité pour l'indépendance de l'Algérie comme cela a été fait dans le secteur militaire, syndical, étudiant ou culturel en créant des organisations au des syndicats autonomes et musulmans. Après la promulgation des décisions du congrès de la Soummam parmi lesquelles, la création d'organisation relevant du FLN et après la naissance de l'union nationale des étudiants musulmans algériens et de l'union générale des travailleurs algériens, le FLN jugea nécessaire de mettre en place, une organisation sportive qui porte son nom et qui sera son ambassadeur dans les instances internationales en raison de la popularité du sport en général et du football en particulier. Ainsi, la décision fut donc prise de créer une équipe de football, constituée de joueurs algériens évoluant dans le championnat français et un appel fut lancé à ces joueurs pour rejoindre les rangs de la révolution. Cette dynamique avait pour but, de prouver que le pays peut se développer seul, sans aide extérieure et ainsi influer positivement sur le moral du peuple algérien. De plus, afin d'établir une équipe de football capable de se confronter aux meilleures équipes du monde, il semble nécessaire qu'elle se compose de joueurs professionnels. Selon les membres de la direction du FLN et ceci afin de contrer la tentative de la France de se garantir une hégémonie culturelle dans ses colonies. Le communique du FLN du 15 avril 1958 souligne l'importance d'une équipe performante sur le plan international pour l'émergence d'une identité nationale algérienne. Il qualifie ses joueurs de patriotes, prêts à tout sacrifier pour l'Indépendance de leur nation et les présente comme un exemple de courage. Eux, ce sont Abderahmane Boubekeur (monaco), Ali Doudou (Bône), Ibrir Abderahmane (O Marseille), Mustapha Zitouni (AS Monaco), Kaddour Bekhloufi (AS Monaco), Dahmane Defnoune (SCO Angers), Mohamed Soukhane (Havreac), Cherif Bouchache (Havre), Smaïn Ibrir (havre), Mokhtar Arribi (Lens), Saïd Haddad (Toulouse), Ali Benfeddah (Angers), Rachid Mekhloufi (Asse), Mohamed Boumezrag (US Mans), Boudjemaâ Bourtal (Beriers), Amar Rouai (Angers), Abdelaziz Benfitour (Monaco), Abdelhamid Kermali (Olyon), Abdelhamid Bouchouk (Toulouse), Saïd Brahimi (Toulouse), Mohamed Maouche (Reims), Ahmed Oudjani (Lens), Amokrane Oualiken (Nimes), Abderahmane Soukhane (Havre), Abdelkader Mazouz (Nimes), Mohamed Bouricha (Nimes), Abdelkrim Kerroum (Troyes), Hocine Bouchache (Havre), Said Amara (Beziers), Abdelhamid Zouba (Chamois Niortais). La planification La tâche du sélectionner, les joueurs sont affiliés à Mohamed Boumezrag qui était directeur de la sous division régionale algérienne de la fédération française de football (FFF), politiquement, il est chargé par Mohamed Allam de préparer et garder secrète cette équipe pendant la phase de planification. Mohamed Boumezrag rend personnellement visite à chaque joueur pro-algérien, admissible dans l'équipe de FLN. Il établit des contacts avant de leur faire subir une légère pression morale. Mohamed Maouche et consorts ont fait des sacrifices et aucun d'eux ne regrette la position de croyance psychologique en l'Indépendance de l'Algérie, parmi les footballeurs les plus talentueux qui jouent pour la sélection national durant ses quatre ans d'existence, cinq d'entre eux ont également été internationaux pour la France à savoir Ibrir Zitouni, Benfitour Brahimi et Mekhoufi. L'équipe du FLN symbolisait la révolution algérienne et sa création remonte au printemps de l'année 1957 et plus précisément le 13 avril lorsque fut brusquement annoncé le départ des joueurs algériens évoluant au sein du championnat français, clandestinement vers la Tunisie en passant par les pays voisins. Ce fut un coup décisif pour la police française qui ne se doutait de rien et un succès pour le FLN en France d'autant plus que ces joueurs faisaient partie des sportifs les plus brillants dans le domaine du football dont certains étaient pressentis pour faire partie de l'équipe nationale française, appelée à participer à la coupe du monde de 1958 en Suède. L'équipe de la liberté se déplaça dans de nombreux pays : Tunisie, Belgrade , Lybie, Maroc, Tchécoslovaquie, Syrie, chine et autres capitales du monde, où était hissé l'emblème national, elle participa à 62 rencontres avec un bilan de 47 victoires, 11 matchs nuls et 4 défaites. Elle continua à jouer son rôle sportif militant jusqu'en 1962, date à laquelle, elle constitua le premier noyau de l'équipe nationale algérienne post-l'Indépendance. Le sacrifice d'une génération de sportifs Dans le monde, on ne connaît pas d'exemple similaire de sportif qui ont milité à leur manière pour revendiquer le droit d'avoir un pays libre et indépendant. Les joueurs professionnels algériens étaient à l'aise en France, ils auraient pu tourner le dos à l'appel du FLN pour ne pas briser leur carrière sportive. L'équipe de la liberté avait été créée en 1958, c'est-à-dire une année où la France sportive avait les yeux tournés vers la Suède où son équipe nationale s'apprêtait à disputer la coupe du monde. Dans cette équipe de France, figuraient des Algériens comme Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Abdelaziz Bentifour et Abderahmene Boubekeur qui ont préféré répondre aux sollicitations du FLN, alors qu'une grande carrière sportive s'ouvrait devant eux. Ils étaient militants révolutionnaires ils ont lutté pour l'indépendance avec comme seule arme, un ballon.