Pas moins de 153 cas de cancer ont été recensés au cours de l'année 2012, déclarés principalement au niveau des établissements publics hospitaliers de Tissemsilt, Bordj-Bounaâma et Theniet-El-Had, précisant que le manque criard en médecins spécialisés notamment pour le scanner, d'une part, et l'absence des campagnes de sensibilisation, d'autre part, sont les principaux problèmes rencontrés. Les mêmes responsables précisent qu'en l'absence d'un centre de lutte contre le cancer, les malades de la wilaya sont souvent recensés ailleurs là où leur maladie a été dépistée. Les 30 plans nationaux de prise en charge de différentes maladies ont déjà été mis en place et la priorité est donnée à la lutte contre le cancer. Par ailleurs, au niveau national, il n'existe que 7 CAC, 5 autres entreront en activité en 2013 et 10 en 2014 alors que 182 unités d'oncologie sont opérationnelles au sein des établissements publics hospitaliers, des établissements hospitaliers spécialisés, des centres hospitalo-universitaires. 15 nouveaux centres anti-cancer (CAC) seront opérationnels d'ici à 2014, portant le nombre total de centres à travers le territoire national à 22. Dans ce cadre, le ministère de la Santé et de la Population a noté que «la mise en place d'un registre national du cancer serait bénéfique à plus d'un titre, car elle permettra d'anticiper sur un certain nombre de choses», faisant remarquer que la prévalence de la maladie est plus élevée dans des régions comme Adrar et Reggane. Evoquant l'aspect financier de la prise en charge du cancer, le ministère de la Santé a rappelé que l'Etat a consacré 9 milliards de dinars par an à l'achat des médicaments. Par ailleurs, le Fonds national de lutte contre le cancer, créé en vertu d'un article additionnel de la loi de finances 2011, permettra d'améliorer la prise en charge des malades atteints de cancer. Précisons que ce fonds d'«appoint» sera, en dehors du budget alloué au ministère de la Santé, alimenté par des taxes spécifiques prélevées sur le tabac et les boissons gazeuses. Il a aussi indiqué que 72 cellules d'accueil ont également été mises en place au niveau des chefs-lieux de wilaya et daïras éloignés, dont la mission est de fixer les rendez-vous, en coordination avec les centres hospitaliers spécialisés, afin d'éviter aux cancéreux les déplacements fréquents. Alors que près de 43 000 ont été recensés en 2012 avec les principales localisations, à savoir le poumon, le colon et la prostate chez l'homme, le sein, le colon et le col de l'utérus chez la femme. Afin de lutter contre toutes les formes de cancer, le ministère de la Santé oriente ses efforts vers la formation et la disponibilité d'un personnel devant travailler en «synergie» et par équipes multidisciplinaires, comprenant notamment des professeurs, des spécialistes, des radiologues et des paramédicaux. En ce sens, un «état-major» a été recommandé pour veiller sur le Plan national cancer en formant des équipes pluridisciplinaires, le cancer ne relevant pas exclusivement des oncologues. Selon l'ex-ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, des centres hospitalo-universitaires (CHU) seront réalisés dans le sud du pays, ainsi que dans les Hauts-Plateaux, conformément aux instructions du président Bouteflika lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Laghouat en décembre 2011. Il a, dans ce contexte, indiqué que l'aménagement des services nécessaires à la réalisation de ces CHU exige un encadrement pédagogique, soulignant que «les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, qui recèlent les richesses du pays, ne peuvent pas être privées de CHU».