Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a lancé, mardi à Alger, un appel aux pouvoirs publics pour une relance «résolue» et «urgente»» des réformes touchant au secteur portuaire qui a un impact direct sur le développement de l'économie nationale. «Au FCE, nous en appelons à une relance résolue et urgente des réformes touchant à ce secteur vital qui impacte directement le fonctionnement et les performances de nos entreprises et de notre économie», a déclaré le président de cette organisation patronale, Réda Hamiani, à l'occasion d'un atelier sur les ports en Algérie. Le premier responsable du FCE s'est dit en ce sens «convaincu» que le développement du secteur portuaire national est, aujourd'hui, «une nécessité» et «une urgence». «Les retards peuvent être rapidement rattrapés, pour peu que la volonté politique soit au rendez-vous», a-t-il estimé. Pour une bonne gouvernance de ce secteur, le FCE recommande «l'implication puissante» de tous les intervenants : pouvoirs publics, entreprises publiques ou privées, entreprises étrangères. «Du fait de ses liens avec l'économie mondiale, ce secteur doit être naturellement ouvert à l'investissement international, à travers des formules qui préservent les intérêts de nos partenaires, de l'économie et des producteurs nationaux», a-t-il préconisé. Il a insisté, à ce titre, sur la mission que l'Etat doit assumer afin de mieux protéger les intérêts de l'économie nationale, à travers notamment le renforcement de son rôle de régulateur. Selon M. Hamiani, l'Etat doit se concentrer sur sa mission régalienne tout en autorisant une plus grande implication de partenaires économiques et des investisseurs privés dans la gestion des activités multiples au sein des enceintes portuaires. «Pour des raisons d'efficacité, de réduction des coûts et de gestion optimale des ressources, de nombreux pays ont connu une transformation profonde de leurs rôle dans la gestion des activités portuaires», a-t-il indiqué. L'Algérie n'a pas échappé complètement à ces transformations que connaît le secteur portuaire mondial depuis une vingtaine d'années puisque un premier mouvement de démonopolisation de la gestion portuaire a été engagé au cours des années 1990, consacré par la refonte du code maritime national en 1998, a-t-il encore relevé. Toutefois, «cette évolution, qui avait commencé à être engagée sur le terrain, s'est trouvée finalement bloquée, faute d'une vision ambitieuse du développement de ce secteur sensible et stratégique», a-t-il souligné. Les réformes du secteur peuvent porter, soit sur «la création de nouveaux ports à travers la conclusion de partenariats public-privé» ou sur «la concrétisation de l'option de démonopolisation de la gestion portuaire», a suggéré Abdelkader Boumessilla, consultant et ex-PDG de l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB).