Compte tenu des résultats obtenus dans le cadre du travail de proximité dans la lutte contre plusieurs formes de délinquance, la direction générale de la Sûreté nationale a décidé d'élargir ses actions de prévention et de sensibilisation notamment en direction de la population juvénile. Aussi, une nouvelle action d'envergure nationale intitulée, «l'année algérienne de la prévention et de proximité», sera lancée le 4 mars prochain à partir d'Alger et touchera toutes les wilayas. Selon le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, chef de la cellule de communication à la DGSN, cette initiative de grande envergure, en partenariat avec la société civile, a été motivée par un ensemble d'indicateurs notamment la baisse sensible enregistrée en matière de certaines formes de criminalité de droit commun. Intervenant hier à la seconde édition du forum de la DGSN au Palais des expositions (Pins maritimes), l'officier supérieur a noté, à titre indicatif, que la compagne de lutte contre le port d'armes blanches prohibées a permis de faire reculer le nombre d'affaires constatées par les forces de police de 3 552 en 2011 à 2 689 affaires en 2012, et ce, grâce au travail de proximité et de prévention en milieu juvénile. «La DGSN croit à la force de l'information et de la communication, avec l'aide de ses partenaires de la société civile et la mobilisation de ses hommes, pour faire réussir l'année algérienne de la prévention contre les fléaux sociaux. En 2012, nous avons réalisé 1 374 cours pédagogiques en milieu scolaire, outre les multiples autres actions, et nous comptons faire plus cette année au profit des jeunes et des moins jeunes», a assuré M. Boudalia. Pour sa part, l'invité du Forum, Abdelkrim Abidat, président du Conseil national des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, a indiqué que le mouvement associatif a salué l'initiative de la DGSN visant à impliquer tout le monde dans la lutte contre la criminalité et tous les fléaux qui menacent la jeunesse et la société entière. Pour ce qui est du programme de l'année qui sera lancé le 4 mars à partir de Bab El-Oued, le conférencier a cité des journées portes ouvertes pour les jeunes, une participation au prochain Salon de l'automobile pour la sensibilisation contre l'insécurité routière, des cours pédagogiques dans les établissements scolaires, un championnat interquartiers de football, une journée nationale sans tabac et un colloque national sur la toxicomanie ainsi que des activités spéciales pour la Journée internationale de l'enfance. Ces activités et beaucoup d'autres seront organisées, pour la plupart, par les cellules d'écoute de la DGSN et encadrées par des responsables de la sécurité publique et de la sécurité routière ainsi que de la direction des activités sportives de l'institution. 80% des disparitions d'enfants sont des fugues Intervenant dans le cadre de la sécurité publique et le travail de proximité, le commissaire divisionnaire Kheira Messaoudane a noté, pour sa part, une baisse de la criminalité chez les personnes mineures en 2012 par rapport aux années précédentes. La représentante de la DGSN a expliqué ce «recul de la criminalité» par un ensemble de facteurs dont le travail de sensibilisation mis en avant par son institution et la promotion de la culture de la dénonciation du crime dans la société. En dépit de cette baisse, le constat demeure alarmant en matière de criminalité et délinquance des mineurs. Au cours de l'année 2012, les services de la Sûreté nationale ont traité 5 788 affaires du genre impliquant 7 867 enfants et adolescents. Les vols et les violences physiques sont à la tête des affaires impliquant cette tranche de la société. En effet, l'année 2012 a été marquée notamment par 19 meurtres commis par des enfants, impliqués également dans 57 cas de violence contre des ascendants. Pour faire face à cette situation des plus inquiétantes, la DGSN a mobilisé en permanence ses 50 cellules d'écoute et tous ses services pour, d'une part, réprimer le crime et, d'autre part, sensibiliser la société sur les proportions que prennent la violence et la délinquance parmi la population juvénile. Ce travail de proximité a permis, souligne le commissaire divisionnaire Messaoudane, la réinsertion de 2 088 enfants dans leurs familles. L'intervenante est, par ailleurs, revenue sur le phénomène du kidnapping qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois. Elle assure qu'il n'existe pas de réseaux spécialisés dans cette activité dans notre pays et que les cas d'enlèvements constatés sont des cas isolés liés à des problèmes familiaux ou à des règlements de compte pour la plupart. «On ne peut pas qualifier toute disparition de kidnapping. Seule l'enquête des services de sécurité peut déterminer si c'est le cas», a affirmé l'officier supérieur, notant que 80% des cas de disparition d'enfants sont en fait des fugues à cause de problèmes familiaux, un échec scolaire, une mésaventure, etc.