Tomber de rideau, avant-hier jeudi, en soirée de la 13e édition du Festival culturel du film amazigh qui s'est tenu à Tizi Ouzou du 23 au 28 du mois en cours avec la consécration du film de Djamel Allam, Banc public, un court métrage de 20 mn, de la plus haute distinction de cette manifestation culturelle, à savoir «l'Olivier d'or». Dans la section «Jeunes talents», le premier prix est revenu à Slimane Belharat pour son court-métrage de 40 mn, «Taqbaylit-iw ass-a» ou «la langue kabyle aujourd'hui» alors que dans la section doublage, introduite pour la première fois par le Commissariat du Festival, l'œuvre de Samir Aït Belkacem, «Kiki, le Viking 2» dont la version originale était en anglais, a retenu l'attention des juristes qui ont eu à se prononcer sur trois films en compétition dans cette section «doublage» de films en kabyle. «Banc public», un court-métrage de Djamel Allam, primé dans la section «Olivier d'or», relate, par le geste et une fresque musicale, «un certain incivisme de la gent masculine manifestée à l'égard de la campagne d'Adam». Assise, en effet, sur un banc d'un square, d'une station balnéaire, symbole de la pureté, une demoiselle à la peau blanche, à la chevelure noire et aux sourcils fins et délicats, résistera-t-elle aux convoitises de tous bords, sur des airs musicaux, de la gent masculine ?». Vingt minutes durant, la fille reste, insensible aux avances et autres tentatives de séduction ayant émané de passants de tous bords y compris de la classe bourgeoise incarnée par un monsieur, vêtu d'un costume et qui, à la vue de cette jeune femme à la beauté envoûtante, ordonne à son chauffeur d'immobiliser le véhicule à sa hauteur, n'hésitant pas, une fois près d'elle, à la séduire, en simulant, de manière spontanée, au moins trois appels téléphoniques. Vainement. La jeune femme reste de marbre, comme face à toutes les autres personnes venues l'approcher pour la simple et bonne raison que, cette beauté était... aveugle. L'autre court-métrage primé par le FCNAFA durant la présente édition dans la section «Jeunes talents», est une collection d'avis, certes partagés, sur le parler kabyle en tant que langue dans cette région, menacé, dans le futur proche, de disparition en raison, lit-on dans le synopsis du film, des influences linguistiques qui l'entourent aujourd'hui. Durant 40 mn, le réalisateur dit, vouloir avoir un aperçu de l'état des lieux en abordant la question avec des jeunes et des moins jeunes, mais également en questionnant des spécialistes en la matière. «Le Kabyle, en tant que langue parlée, survivra-t-elle à l'adversité du temps et du milieu ou s'évanouira-t-elle et fera-t-elle perdre à l'humanité un immense patrimoine universel ?», s'est-il interrogé. On entend ici et là que le kabyle est plus que jamais en danger en raison des influences linguistiques qui l'entourent. D'autres distinctions ont été attribuées par le jury de la section «Olivier d'or», présidé par le journaliste et critique Abdelkrim Tazaroute dont le prix pour la meilleure interprétation, féminine et masculine, revenus aux comédiens du court-métrage d'Embarek Mennad, «Iminig» ou le voyageur, Hadjira Oubachir et Merzak Hichem. Le même jury a également attribué deux autres prix pour, respectivement, le film d'animation «Zdech akked twettyft», ou la cigale et la fourmi de Massinissa Ould El hadj et celui de Nadia Bouferkas «Chez Salah». Dans la section «Jeunes talents», le jury présidé par Nouredine Louhal, journaliste, a également primé le film court-métrage «Iassasen ntmurt», «les protecteurs de la terre», d'Abdelhak Zaazaa, en lui octroyant le 2e prix. Dix-sept films, des courts-métrages ont été retenu dans la section «Olivier d'or», neuf dans la section «Jeunes talents», trois pour le «Doublage», 4 en «hors compétition» ainsi qu'une mention spéciale entièrement dédiée aux films du défunt Abderhamane Bouguermouh.