Le rideau est tombé, mercredi dernier, en fin de soirée, sur la 12e édition du Festival national culturel annuel du film amazigh (FNCAFA) qui s'est tenu pendant cinq jours dans la wilaya de Tizi Ouzou. Sur les 15 films en compétition pour la plus haute distinction de ce festival, dédié au cinquantenaire de l'indépendance nationale, le jury présidé par le réalisateur Aomar Hekkar, a retenu la production cinématographique de Smaïl Yazid, réalisateur du film Vava Moh. Un film qui a, également, été récompensé du prix public. «Malgré des réticences quant à l'attribution du premier prix, l'Olivier d'or, et après d'âpres discussions, le jury, s'appuyant sur le critère de l'honnêteté d'être juste dans le choix, a, néanmoins, décidé d'attribuer la plus haute distinction de ce festival», a tenu à préciser, le président du jury. La même commission de sélection a retenu l'œuvre de Sofiane Bellali, jeune réalisateur du court métrage Encre et le monde ainsi que le film documentaire de Fatima Sissani, La Langue de Zahra. Les prix de la meilleure interprétation féminine et masculine, du décor et de la direction photo ainsi que celui d'encouragement, ont été décernés par ce même jury de la section Olivier d'or respectivement dans les productions cinématographiques Nghigh ur zrigh (J'ai tué sans m'en rendre compte) de Mourad Bouamrane, Le Menteur de Ali Mouzaoui, Azaylal, le mirage et Un amour clandestin de Ouamar Kacimi. Alors que les films Ccnu-id tamurt n leqbayel (Si la Kabylie m'était révélée) de Ramdane Iftini et Samy Allam et Heureusement que le temps passe de Ferhat Mouhali, se sont vus récompenser chacun d'une mention spéciale jury dans la section Olivier d'or. Vava Moh traite de la problématique de l'héritage familial dans la société kabyle selon les règles et surtout le droit coutumier où, jusqu'à un passé récent, la gent féminine se retrouvait, de par son statut «d'inférieure», mise à l'écart à la disparition du chef de famille, le père. Le film met en avant la ruse doublée d'ignorance de l'aîné de la famille composée de cinq garçons dont un rappelé à Dieu, et deux filles, qui s'empare des biens familiaux, terre et maison au détriment de ses frères, foulant au pied le serment du père disparu qui, de son vivant, avait pourtant réparti de façon équitable ses biens. Dans la section Jeunes talents, le jury présidé par Yanis Koussim, a attribué le 1er prix à la réalisatrice du documentaire Uzzu de Sonia Ahnou, alors que quatre œuvres cinématographiques ont été primées de distinctions, à savoir Kra n wussan (Quelques jours avec les jeunes de Kouiryet) de Larbi Lalliam, Timzizelt di tadarth ( La course au village) de Rabah Bellabed, Agerruj n Tezgi (Le Trésor de la forêt) de Katia Saïb et Kra n wussan, pour le montage et le cadrage. S'agissant du concours de scénarii, Résidence d'écriture, sur les 23 mis en compétition, et dont la thématique traite, pour la plupart, des problèmes sociaux, pour reprendre Belkacem Rouache, scénariste, le jury en a retenu cinq. A noter que 340 festivaliers ont pris part à ce rendez-vous cinématographique, dédié au cinquantenaire de l'indépendance nationale. Parmi ces participants, une centaine de cinéastes professionnels, dont des nationaux mais aussi des pays du Maghreb, des îles Canaries, du Pérou, France, Espagne et Canada. Une trentaine de comédiens ayant eu à camper divers rôles dans des films ainsi qu'une cinquantaine de stagiaires affectés à des ateliers de formation dans les techniques cinématographiques, étaient également présents lors de cette 12e édition du FCNAFA. Enfin, il faut savoir que la cérémonie de clôture de ce rendez-vous cinématographique à travers lequel «beaucoup de cinéastes se sont fait connaître et d'autres s'engager», a été marquée par la présence du représentant de la ministre de la Culture, Slimane Hachi, et de nombreux artistes de divers horizons culturels, tels l'icône de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguelet, Farida Saboundji, Abderrahmane Bouguermouh, Fawzi Saïchi, Benmohamed, Kamel Hamadi et bien d'autres.