Abdelhamid Kermali est parti. Tout un pan de l'histoire de notre football s'est donc éteint. Le Cheikh, que Dieu ait son âme, a servi avec abnégation cette discipline. Le long d'une carrière très riche, le Sétifien s'est donné corps et âme, sans tricherie ni cupidité, au football dont il était une pièce incontournable. Mieux encore, il a mené l'équipe nationale junior aux quarts de finale du Mondial du Japon en 1979. Une équipe dont la plus part des joueurs ont pris part au Mondial-1982 en Espagne. Et puis, il est le seul entraîneur algérien à avoir remporté la CAN en 1990. Le seul titre africain dans l'escarcelle de notre pays. Homme des missions impossibles, il a toujours répondu à l'appel du cœur. Comme cet appel de la patrie durant la guerre de libération. Il a sacrifié une carrière professionnelle pour rejoindre l'équipe du FLN. Puis l'USMS, la mythique équipe sétifienne, en compagnie de plusieurs illustres joueurs tels Aribi, Koucim et autres. En un mot, le football dans cette ville s'identifie à Kermali et Aribi, un autre entraîneur vénéré du côté des Hauts-Plateaux. Hamid Kermali n'est plus mais son nom restera pour la postérité, tellement il a donné pour le football. Connu pour son sérieux et son amour pour cette discipline, le Cheikh ne faisait aucune concession lorsqu'il s'agit de défendre ses principes. Rien ne le faisait plier. Au plus fort de sa carrière, il s'est replié tel un guerrier qui a besoin de repos. Le football qu'il a connu n'est plus le même et les gens qu'il a côtoyés sont presque tous partis. Il n'avait de place dans un environnement pollué par l'argent. Il a vécu une existence recluse en attendant d'être rappelé à Dieu. Ça ne valait plus la peine de continuer. Le repos du guerrier en quelque sorte. Le cheikh s'est éteint mais ce qu'il donné pour le football restera pour l'éternité. Le football vient de perdre un homme qui avait le sens de l'honneur à toute épreuve. Que Dieu ait son âme.