Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, participera aujourd'hui dimanche à Rabat à la réunion des ministres de l'Intérieur des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), à la tête d'une importante délégation, a indiqué samedi un communiqué du ministère. Les ministres de l'Intérieur s'attèleront à «l'examen notamment de la coopération commune dans le domaine sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la lutte contre le trafic de drogue et de psychotropes ainsi que le renforcement de la coopération en matière de protection civile», a ajouté la même source. L'Union du Maghreb arabe désigne l'organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb arabe à savoir l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie ainsi que la Mauritanie et dont le siège du secrétariat général est situé au Maroc à Rabat. La population totale des cinq Etats membres s'élève à 90 344 000 habitants en 2012. Créée en février 1989, selon le discours officiel : «l'Union du Maghreb arabe est aujourd'hui, à l'évidence, une réalisation géostratégique importante». Dans les faits, elle n'a que peu d'influence sur la politique de ses Etats membres. Le Conseil des chefs d'Etat ne s'est plus réuni depuis 1994. Au mois de janvier dernier et lors d'une réunion à Nouakchott, l'Union du Maghreb arabe a décidé de lancer une banque d'un capital de 100 millions de dollars, pour le financement des projets d'infrastructure dans la région. Christine Lagarde, la DG du Fonds monétaire international, a salué la création de la banque disant qu'elle favorisera l'intégration et stimulera les investissements dans la région. «C'est la première fondation d'un édifice en cours de construction», a déclaré Lagarde, qui était présente à la réunion. Il est espéré que la création de la banque créera des emplois et contribuera à accroître la sécurité dans la région. Toujours et en Mauritanie, les ministres des Affaires religieuses de cette organisation arabe ont souligné lors de cette rencontre, l'urgence de la mise en place d'une «stratégie sécuritaire» pour lutter contre les dangers de l'extrémisme islamiste, au cours d' une réunion lundi à Nouakchott. Les ministres de quatre pays de l'UMA (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye), qui se réunissaient pour la première fois, ont prôné également une stratégie pour «relever les défis que représentent (ces dangers) grâce à l'adoption d'une approche maghrébine complémentaire prenant en compte les dimensions culturelles, religieuses et idéologiques». Au terme de la rencontre d'une journée, qui avait pour thème «l'Islam sunnite modéré et son rôle dans l'immunité culturelle des sociétés maghrébines», les ministres ont loué «le rôle historique des mahadras (universités religieuses traditionnelles) dans l'immunisation des sociétés maghrébines de toutes les formes d'extrémisme constituant une menace pour la sécurité et la stabilité dans la sous-région». Les ministres ont appelé les oulémas dans les pays maghrébins à jouer leur rôle en prêchant la modération et en condamnant les extrémismes de tous bords». Le ministre mauritanien des Affaires islamiques, Ahmed Ould Neini, a déclaré que la rencontre contribuera à «l'émergence d'une vision prospective unifiée permettant de tracer une stratégie de nature à immuniser les sociétés maghrébines contre les idéologies destructrices étrangères aux valeurs culturelles et morales de tolérance de ces sociétés». Il a rappelé qu'un dialogue idéologique a été organisé en Mauritanie entre les oulémas et des jeunes salafistes porteurs d'idées extrémistes en prison. Ce dialogue a permis «le retour de nombreux jeunes à la raison, ce qui leur a valu de bénéficier de la liberté et d'intégrer la vie économique active», a conclu Ould Ninni. Pour sa part, le secrétaire général de l'UMA, Habib Ben Yahya, a souligné que «les actions menées par certains groupes idéologiques (islamistes armés) constituent une menace pour l'espace maghrébin».