Des journalistes ont affirmé que l'absence d'un conseil d'éthique et de déontologie dans la presse nationale a entamé «la crédibilité et le professionnalisme», estimant que la mise en place de cette instance est désormais une nécessité pour la promotion de la liberté d'opinion et d'expression en Algérie. Zoubir Souissi a indiqué que l'existence de ce conseil est impérative pour la promotion du professionnalisme et de l'objectivité dans le secteur de l'information, soulignant que son absence «ne sert ni la liberté de la presse ni les journalistes en Algérie». L'existence d'un conseil d'éthique et de déontologie, comme stipulé dans la loi organique sur l'information, est de nature à «contribuer à la moralisation de la presse et à mettre fin à la désinformation en Algérie outre le règlement de contentieux entre les médias», a-t-il précisé. L'ancien conseil de déontologie professionnelle avait lancé plusieurs initiatives visant l'organisation du secteur de l'information dont le règlement de certains «contentieux et dépassements sur la scène médiatique et la consécration du droit de réponse du citoyen», a encore dit M. Souissi. Afin que ce conseil jouisse de crédibilité, a-t-il poursuivi, les décisions qui y émanent doivent être «obligatoires et non consultatives comme par le passé». De son côté, Mohamed Taibi, chercheur en sociologie politique, a indiqué que la scène médiatique nationale «a grand besoin d'un conseil de déontologie» qui est, à ses yeux, «un pilier de la moralisation du secteur en sus de son rôle dans la promotion de la liberté d'opinion et d'expression». Il a rappelé à cet effet, l'importance de cette structure pour le «contrôle de la ligne éditoriale et de la tendance générale des médias nationaux ainsi que leurs sources de financement». Le conseil «devra compter des journalistes en son sein au regard de la grande responsabilité qu'il assume à savoir la concrétisation du pluralisme médiatique en Algérie», a-t-il ajouté. Il a insisté également, sur l'«indépendance totale» de cette instance de par sa composante et de ses moyens de financement qui, à son avis, doit se faire à travers les cotisations, appelant à l'accélération de la mise en place de ce conseil pour préserver les acquis de la liberté de la presse en Algérie. Pour sa part, Mustapha Hemissi, écrivain et journaliste, a estimé que la création d'un conseil de déontologie professionnelle, tel qu'énoncé dans la loi organique sur l'information, est susceptible de «contribuer à la promotion de la liberté de la presse en Algérie et à l'ancrage de traditions médiatiques à caractère hautement professionnel loin de toute injure ou atteinte à l'honneur d'autrui». «Le départ d'anciens journalistes et la négligence ont empêché l'émergence d'un cadre organisationnel pour la moralisation de la liberté d'expression en Algérie», a-t-il relevé. Le journaliste Lahcene Bourabii considère, quant à lui, que l'absence de ce conseil a donné lieu à «un non-respect de la loi par toutes les parties concernées», mettant en exergue l'importance de la «contribution de ces parties à la promotion de la liberté de la presse en Algérie». Membre de l'ancien conseil de déontologie, Bourabii a précisé que la mise en place d'un conseil de déontologie «requiert un débat national avec la participation de toutes le parties concernées ainsi que le citoyen qui a le droit à une information objective».