Un atelier sur l'éthique et la déontologie de la presse a été organisé, hier à Alger, par la Délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie en partenariat avec le bureau d'Alger de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). L'ambassadeur et chef de la Délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie, Mme Laura Baeza, a mis l'accent dans son intervention à l'ouverture de cet atelier de deux jours, sur la nécessité d'autorégulation dans l'exercice du métier du journalisme, tout en insistant sur les droits à l'information, à la libre expression et à la critique. «Les droits à l'information, à la libre expression et à la critique font partie des libertés fondamentales qu'il faut à tout prix défendre et protéger, mais cette liberté comporte aussi des limites que les journalistes doivent s'appliquer librement pour ne pas tomber dans la désinformation et la diffamation», a-t-elle souligné à cet effet. C'est dans ce cadre qu'elle a expliqué que «cette autorégulation peut se présenter sous forme d'une charte de l'éthique qui énonce les grands principes ou d'un code de déontologie qui codifie les droits et les devoirs des journalistes en fonction des traditions culturelles de presse des différents pays». Mme Pamela Morinière, qui s'est exprimée au nom de la FIJ, a souligné que son organisation avait initié une campagne mondiale pour promouvoir la question de l'autorégulation. Elle a indiqué, à ce sujet, que cette campagne ayant commencé en Europe, en passant par le Moyen-Orient, va se poursuivre en Afrique et en Amérique latine. Reconnaissant qu'il existe plusieurs systèmes dans l'autorégulation de la presse, Mme Morinière a estimé qu'«il faut évoquer les conditions de travail des journalistes», en mettant l'accent sur les différentes pressions que subissent les journalistes, dont entre autres, les pressions économiques et politiques. Elle a invité, dans ce cadre, les syndicats des journalistes à «s'investir pleinement» dans le débat entourant les questions de l'éthique et de la déontologie, ainsi que l'autorégulation de la presse. L'ancien directeur de la publication du quotidien Le Soir d'Algérie et ex-président de l'unique Conseil d'éthique et de déontologie des journalistes algériens, dont le mandat a expiré en 2004 sans avoir été renouvelé, M. Zoubir Souissi, a rappelé les conditions de la création de ce Conseil et les raisons de son déclin. Il a estimé, dans ce contexte, que la formule du conseil «était assez intéressante», déplorant cependant que les journalistes à l'origine de cette initiative «n'aient pas défini les missions de ce conseil, ni les moyens de son existence». C'est ainsi qu'il a qualifié l'initiative de «coquetterie de journalistes», tout en insistant sur l'importance d'un conseil de déontologie et de l'éthique pour mettre de l'ordre dans cette profession en Algérie. Il a indiqué, dans le même ordre d'idées, que lors des deux premières années d'existence de ce conseil, «le financement de ses activités a été assuré par des éditeurs». Il a rappelé, aussi, le séminaire organisé par ce conseil et financé par la télévision nationale. De son côté, le directeur général de l'agence Algérie presse service (APS), Nacer Mehal, qui a précisé qu'il intervenait en sa qualité de journaliste, a insisté sur «l'urgence» d'initier ce débat et de fixer ce que devront être les missions et les prérogatives du conseil de déontologie et d'éthique des journalistes». «Il faut, au préalable, réunir les critères avant d'aller vers un nouveau conseil», a-t-il souligné