L'Entente de Sétif, sacrée championne d'Algérie pour la sixième fois de sa jeune histoire (l'équipe a été fondée en 1958) ponctue, à une journée de la fin du championnat de ligue 1 de football, une saison qui aura été celle des records. Le premier record concerne les quatorze rencontres disputées et gagnées jusqu'à présent à domicile. C'est la première fois en effet que la formation sétifienne ne concède pas le moindre point dans son antre du 8-Mai 1945 avant d'être couronnée du titre. C'est la toute première fois aussi que l'ESS remporte deux titres de champion consécutifs et c'est la première fois, enfin, que les «Aigles Noirs» totalisent 59 points avant la dernière rencontre de championnat qui les verra recevoir le CS Constantine. Un parcours pour le moins remarquable pour une équipe qui aura pourtant renouvelé, en début de saison, une bonne partie de son effectif, ainsi que ses staffs technique et administratif. Malgré un récent passage à vide qui a vu les «Noir et Blanc» s'incliner en déplacement face au CR Belouizdad et au MC Alger, l'équipe a réussi, sous la houlette du coach français Hubert Velud et de son adjoint Kheireddine Madoui, à se ressaisir et à retrouver la dynamique de victoires. Larbi Megouas, un vieux «fan» de 73 ans, considère que ce titre est celui du «sérieux et de la discipline, malgré quelques sautes d'humeur sans gravité». Ce supporter, surpris en train de partager la joie d'un groupe de jeunes gens près de la fontaine mythique d'Aïn Fouara, réceptacle traditionnel des joies sétifiennes, pense que ce titre «en appelle d'autres, à commencer par la coupe de Confédération africaine de football» pour laquelle, l'ESS est qualifiée. Déjà champions en 1968, 1987, 2007, 2009 et 2012, six fois vainqueurs de la coupe d'Algérie (1963, 1964, 1968, 1980, 1989, 2010 et 2012), l'équipe façonnée il y a 55 ans par le regretté Ali Benaouda dit «Layass» vient d'étoffer son palmarès et se surprend à rêver à d'autres titres, «plus tard mais le plus rapidement possible», comme le souligne M. Megouas, à l'exemple de la Ligue des champions africains (qui a déjà souri à l'ESS en 1988) avec à la clé, pourquoi pas, une participation honorable à la coupe du monde des clubs. C'est tout le mal que souhaitent les supporters sétifiens à leur équipe, eux qui n'ont pas fini, mardi en début de soirée, de fêter dans l'allégresse le 6e titre du capitaine Mourad Delhoum et de ses co-équipiers. Les Sétifiens accueillent dans la liesse Les Sétifiens ont accueilli dans la liesse, mardi en fin d'après-midi, le nouveau et 6e titre de champion d'Algérie de l'ES Sétif. Aussitôt après le coup de sifflet final de l'arbitre, les supporters, par centaines, ont afflué au centre de la capitale des hauts plateaux, se mêlant dans une cacophonie indescriptible à d'interminables cortèges de voitures roulant pare-choc contre pare-choc et klaxons au vent. Banderoles, fanions, clairons, tambours, tout l'attirail du supporter invétéré était de sortie, créant une ambiance d'allégresse dans toutes les cités et quartiers de la ville de Sidi-El Khier. Comme de coutume, c'est surtout vers la Place de l'Indépendance, sur laquelle veille depuis plus d'un siècle la célèbre statue d'Aïn Fouara, que converge l'essentiel des supporters dont le nombre rend très ardue la circulation au centre-ville. Les avertisseurs des véhicules et les cris des fans se confondent avec les youyous qui fusent depuis les balcons de l'avenue du 8-Mai 1945 dont la majorité est parée d'énormes banderoles aux couleurs noire et blanche de l'équipe si chère aux regrettés Mokhtar Aribi et Abdelhamid Kermali. En début de soirée, les jeunes supporters sont entourés de personnes plus âgées, femmes et hommes, chantant et dansant avec eux dans une parfaite et sympathique communion, non loin d'Ain Fouara, cependant que les quartiers populaires, comme la cité Yahiaoui et la cité Tlidjen sont également envahis de supporters en délire. Sétif semble bien partie pour fêter le titre de son équipe durant une bonne partie de la nuit, d'autant que de nombreux supporters ont choisi de se poster à la sortie est de la ville pour accueillir les joueurs à leur retour de Bordj Bou-Arreridj.