L'armée syrienne, appuyée par des militants chiites du Hezbollah libanais, a lancé dimanche une offensive pour reprendre aux insurgés la ville stratégique de Koussaïr, tandis qu'Israël a menacé la Syrie de nouvelles attaques avant la tenue d'importantes réunions sur le plan diplomatique. Le secteur de Koussaïr a une importance stratégique pour le gouvernement syrien qui veut assurer un corridor vital, au cas où la Syrie se désagrégerait, entre la plaine libanaise de la Bekâa, bastion du Hezbollah soutenu par l'Iran, et les régions de la côte syrienne où vivent de nombreux alaouites, membres d'une branche du chiisme à laquelle appartient le président syrien Bachar al Assad. Les combats entre des unités mécanisées de l'armée syrienne, soutenues par les miliciens chiites, et les rebelles ont fait au moins 52 morts dans le secteur de Koussaïr, situé à dix kilomètres de la frontière libanaise. Des avions syriens ont bombardé la ville, également soumise à des tirs d'artillerie très nourris. On a compté parfois cinquante impacts à la minute, a dit par téléphone un opposant sur place, Hadi Abdallah. «L'armée attaque Koussaïr avec des blindés et de l'artillerie, au nord et à l'est, tandis que le Hezbollah tire au mortier et au lance-roquettes du sud et de l'ouest», a-t-il précisé. «La plupart des morts sont des civils victimes des bombardements.» «Bachar al Assad a parallèlement exprimé ses doutes sur le succès d'une conférence de paix sur la Syrie. Les pourparlers proposés par Moscou et Washington ne permettront pas d'arrêter le terrorisme», estime le président syrien dans une interview au journal argentin Clarin.