Maghnia, une ville petite et si accueillante. Située à 35 km au nord-ouest du chef-lieu de Tlemcen, Maghnia est une ville frontalière qui est très connue pour être un centre de transit très animé et une croisée capitale de transactions, notamment celles qui a un lien avec le commerce. Ce que ignore peut-être la majorité des personnes, c'est que cette ville a été toujours une source et un fournisseur pour le sport algérien. Une source qui a produit une gamme de sportifs qui ont laissé des traces ineffaçables dans les différentes disciplines notamment dans le football... Découvrons quelques potentialités sportives caractérisant la ville de Maghnia dans ce modeste reportage. Peu réputée dans le monde sportif algérien et pourtant, l'histoire a tout mémorisé. On lui colle des qualités exécrables comme, la contrebande, le trafic de drogue, le passage illégale de personnes... Tous les fléaux sont là et la vie est très désagréable ici ! Hélas, grand hélas, ce n'est que le côté négatif qui a été vu et partagé, sans jamais citer ces bonnes caractéristiques qui distinguent la ville de Maghnia notamment, dans le milieu sportif. Cette ville a été, depuis des décennies, un réservoir qui n'a jamais cessé de produire des joueurs et athlètes brillants, ici en Algérie et même à l'étranger. A l'instar de toutes les villes algériennes, la population maghnawie adore le football, elle inspire et expire ce sport. Ici il y a deux pôles footballistiques en l'occurrence, l'Ittihad Riadhi de Maghnia (IRM) et l'Association sportif de Maghnia (ASM). La première formation étant créée en 1928 et la deuxième en 1996. Bien que jeune, l'équipe de l'ASM a pu percer un chemin remarquable dans l'élite du football national. En effet, l'équipe qui évolue actuellement en Régionale une a achevé le tour des quarts de finales dans la compétition de la Coupe d'Algérie en 2004. Après avoir surpassé des formations de poids, comme le MC Saïda, le CS Constantine et l'ASM Oran, le onze de l'ASM n'a pas pu dépasser l'équipe du NC Magra qui était son rivale en quart et fut éliminée. A cette époque, les représentants de Maghnia évoluaient en 3e division (actuellement division amateur). M. Mounir Harbal qui est le président du Conseil sportif communal de Maghnia nous a fait ce commentaire concernant cette aventure : «On a fait un très bon parcours, les pensionnaires de l'AS Maghnia ont joué avec une volonté de feu. Nous avons été éliminés pour des raisons extra-sportives. Malheureusement, tout est allé contre notre passage au prochain tour». Maghnia, l'Ecole du football Comme toujours, les grands joueurs sortent des petits villages et agglomérations, pour aller faire le bonheur d'autres formations plus aisées et devenir des stars sous leurs couleurs. Des joueurs qui sont actuellement titulaires dans des formations phares. Pour ne citer que cette saison 2012-2013, des noms de joueurs originaires de Maghnia, disputent en Ligue 1 et même en Equipe nationale. Maroci Tayeb (JS Kabylie), Bachiri Radhwane (MC Alger), Yalaoui Nabil (MC Alger), Tiouli Mohamed El Amine (ES Sétif) sont tous des enfants de cette ville qui, à défaut de moyens, ont été forcés à survoler vers d'autres cieux. Sans oublier les deux vedettes du WA Tlemçen, Belgherri Rabie et Kharis. Du côté de l'équipe nationale, la femme maghnawie a offert deux petit bijoux aux Fennecs. La maman de M'bolhi a préféré le prénom de Raïs pour appeler son nouveau né qui va, dans quelques année, devenir le portier n°1 de la composition algérienne. En outre, Amer Chadli est issu de cette région, d'Achacha plus précisément. C'est un véritable réservoir pour les autres clubs algériens. Pourquoi l'exode ? En apprenant cette information, beaucoup vont se demander pourquoi aucun joueur n'est resté dans un des clubs de la ville et l'aider à s'épanouir et trouver le chemin des titres ? Pour cette question, la réponse est si simple : les responsables locaux de Maghnia se sont abstenus de voir de près les problèmes qui secouent le football local. La volonté de mettre en place une stratégie pour la promotion du sport en général n'a jamais existé. M. Habali qui est aussi vice-président de l'APC de Maghnia nous a donné ces explications : «Il y a des aides financières qui sont attribuées au mouvement sportif locale et surtout aux équipes de football, mais à chaque fois, il y a des empêchements, comme le retard d'attribution et l'insuffisance du soutien. En plus, notre région compte beaucoup d'hommes d'affaires qui sont capables de propulser le football ! Mais malheureusement, ces gens, n'ont jamais eu l'intention d'aider les équipes locales, et je pense que c'est un problème de mentalité, car l'idée d'investir dans le football n'existe pas ici». Et les infrastructures ? Pour ne parler que du football, puisque c'est le sport le plus populaire et qui est le mieux placé pour en avoir des infrastructures dignes. Une amère réalité nous a tapés dans le cerveau et nous a fait comprendre les raisons pour lesquelles cette discipline stagne encore dans la tourmente. Pour plus de 114 000 habitants déclarés (n'ont déclarés environ 200 000), seul le stade des Frères- Nouali existe à Maghnia. Avec une capacité d'accueil de 8 000 spectateurs, ce stade possède une pelouse artificielle (3e génération), et depuis qu'elle a été posée, il y a environ 10 ans, cette pelouse est devenue quasiment impraticable et le moindre faux geste causera des blessures parfois graves. On a appris de M. Habali qu'un nouveau stade, appartenant à la DJS, est en cours de réalisation, mais ce projet n'est qu'une chimère et depuis le début des travaux vers les années 1999, il n'a pas encore été livré. Il y a par ailleurs, des stades locaux mais qui sont loin de répondre à la grande demande de la jeunesse locale. Et du handball aussi Le sport à Maghnia n'est pas seulement le football. Un autre sport collectif qui fait la fierté de cette ville. Le handball est présent dans les hauts paliers du championnat national. La solide formation de l'Olympique Maghnia joue en division «Une» aux côté des grandes cylindrées nationales. Au grand dommage de la famille handballistique locale, l'arrêt du championnat pendant deux ans et la crise qui s'installe au sein de la fédération de Derouaz, a gelé l'activité de l'OM, elle comme toute les autres formations, de cette division, mais qui est toujours prête à sortir un grand jeu dès que l'occasion se présentera.