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Dérive ou haute trahison ?

«En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un événement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi.» Franklin D. Roosevelt, 32e président des Etats-Unis
Quelques données concernant le projet Engrais Orascom - Orascom n'avait en 2006 aucune expérience ni référence pour construire une usine d'engrais «ammoniac/urée» - Le coût prévisionnel a été fixé «arbitrairement» à 1.9 milliard $ alors que les services de Sonatrach avaient, suite à un appel d'offre précédent, reçu d'une société allemande, une offre complète pour une usine clé en main pour un prix avoisinant les 700 millions $. - Le coût prévisionnel de 1,9 milliard $ a connu des réévaluations. - Orascom utilise contractuellement du gaz algérien au prix subventionné. Les besoins ont été majorés à tel point qu'uniquement par ce subterfuge, Orascom pourrait gagner plus de 200 millions $/an. - Les effectifs annoncés sont de 450 employés (en quasi-totalité des étrangers) alors qu'au Moyen-Orient les usines similaires ne prévoient que quelque 50 emplois. - Grâce à l'Algérie, Orascom a créé une filiale «engrais», qui a investi dans d'autres pays, et qui vise à devenir le numéro 3 mondial. L'Algérie importateur permanent d'engrais aurait pu être numéro 1 mondial d'engrais azotés, phosphatés et binaires si les décideurs étaient soucieux de l'intérêt du pays et des Algériens. Il y a lieu de noter que, selon certaines sources, Orascom , partie de presque rien en 2000, est présente aujourd'hui en Algérie à travers ses différentes filiales dans des domaines aussi variés que les télécoms, la production de ciment, le dessalement d'eau de mer, et ses projets d'investissement s'élèvent à quelque 10 milliards $. Grâce au cadeau algérien, Orascom a pu acquérir 11% du capital de Lafarge devenu numéro 1 mondial de ciment devançant le suisse Holcim et le mexicain Cemex Citadel Capital. Une autre société égyptienne a suivi le même chemin qu'Orascom en exploitant à Djelfa des carrières appartenant à une entreprise publique, avec un financement algérien très favorable et un coût de l'énergie 10 fois inférieur aux normes internationales. Les projets de centrales électriques ont connu des surfacturations similaires. A titre d'exemple celle de Hadjret Ennous, dans la wilaya de Tipaza, d'une capacité de 1 200 MW, a coûté 2,7 milliards $ au lieu de 720 millions $ selon les standards universels qui donnent un coût spécifique de 600 dollars le KW installé. Les partenaires qui ont réalisé l'usine sont la «réputée» société Lavalin et la Société Mubadala créée en 2002, véritable «cheval de Troie» dans le dispositif, nouveau venu dans le domaine industriel et essentiellement connue comme actionnaire de la marque automobile Ferrari et d'une société italienne de prêt-à-porter. La centrale hybride de Hassi Rmel a, quant à elle, fait l'objet d'un faux appel d'offre entre deux soumissionnaires effectifs, à savoir une société espagnole et sa filiale, les deux logées à la même adresse à Hydra. Evidemment elle a connu elle aussi un surcoût faramineux pour un projet non rentable et non compétitif, dont les subventions pendant la durée de vie (25 ans) seront difficiles à supporter pour l'Algérie. L'éventuel apport technologique ne bénéficiant pour l'instant qu'au partenaire. Les projets d'unités de dessalement d'eau de mer ont également connu d'énormes surfacturations. Pour le constater, aucune étude n'est requise. Il suffit de se demander comment, parmi les 13 usines de dessalement, plusieurs usines similaires et de même capacité ont des coûts différents et, bien entendu, largement supérieurs à ceux des autres usines dans le monde (y compris celles installées aux pays du Golfe). Par ailleurs, bien que la technologie soit banale, le procédé retenu est toujours le plus coûteux et le plus difficile à entretenir parce que devant faire appel à des approvisionnements logistiques et techniques de l'étranger. Les surfacturations de l'autoroute est-ouest ont fait dire à certains experts que c'est le scandale du siècle, en termes de surcoûts (300 à 400%), en plus de la qualité médiocre de sa réalisation. Dossier largement médiatisé. Quasiment tous les autres projets budgétivores connaissent les mêmes surcoûts en application du même système mettant en œuvre des sociétés étrangères : les pipelines, les centres de production des hydrocarbures, les infrastructures importantes, etc. Notre analyse fait ressortir deux autres dysfonctionnements : - L'exportation du brut algérien de qualité supérieure (densité plus favorable, concentration en soufre minime), en dessous du prix du Brent pendant la période 2002-2004 visant ainsi à dégager des primes octroyées en tirant profit de la volatilité des prix : - Des investissements à l'étranger avec une comptabilité opaque ; parmi ceux-là, l'investissement pour l'exploration off-shore du gaz en Egypte. Compte tenu du marché actuel et à court terme, le prix du gaz à la vente sera inférieur au prix de revient à la production. Mais personne ne perdra un dollar, sauf l'Algérie. La principale cause est donc la prédation, installée au cœur de tous les secteurs. Des informations qui nous sont parvenues concernant le projet de construction de la grande mosquée évoquent également des surfacturations et des manœuvres pour éviter l'acquisition des matériaux locaux, même de qualité supérieure, et à des prix inférieurs. Ceci pour faire appel au marché extérieur plus facile à surfacturer. Il y a là une volonté insidieuse de tuer la PME algérienne génératrice d'emplois et de richesses. Plusieurs méthodes ont été utilisées dont des facilitations à des sociétés étrangères. Récemment des dépenses faramineuses ont été faites pour ressusciter les entreprises publiques mortes depuis plusieurs années pour justifier la priorisation de l'accès aux matières premières quand celles-ci sont rares ou susceptibles de le devenir. Ces investissements ne seront jamais amortis. Les responsabilités Personne ne peut croire aujourd'hui que le Président est innocent dans la rapine qui s'est installée et généralisée dans ce pays. Son rôle est déterminant dans ce processus. Il ne faut surtout pas s'étonner parce que rien ne peut effacer le verdict de la Cour des comptes rendu le 8 août 1983 sur les détournements effectués par lui, lorsqu'il était ministre, à l'époque où les lois étaient pourtant très sévères et traitaient les détournements de crimes économiques. Il est impensable d'imaginer, avec quelque artifice que ce soit, que le Président puisse être exempté de tout reproche. Sa responsabilité est clairement, totalement engagée. Il s'est entouré d'individus qui, en son nom, et avec son accord, corrompent, volent, pillent et trahissent. Il ne peut d'aucune manière feindre d'ignorer ces crimes contre notre peuple. Il les a maintenus et protégés. C'est lui, qui, en toute connaissance d'effets et de conséquences, a supprimé le Haut Conseil de la monnaie et du crédit, et le Conseil supérieur de l'énergie. C'est une manœuvre concertée et voulue, qui a pour but la neutralisation de tous les organes de contrôle, pour que les crimes cessent d'être apparents, et donner liberté et aise aux criminels et complices. Dès lors que l'avenir des enfants de l'Algérie est hypothéqué, nous ne sommes plus exclusivement devant des faits qui relèvent du vol, de la corruption, de la prédation et du blanchiment de sommes colossales en devises, mais bel et bien face à une situation claire et sans équivoque qui relève de la haute trahison. La déroutante loi sur les hydrocarbures de 2005 qui a été conduite à terme par le premier magistrat du pays nous emmène sur d'autres conclusions. Au profit de quels intérêts agissait-il ? En effet c'est le cas le plus grave parce que, fondé sur le système de concession au lieu du système de partage de production, en plus du manque à gagner évalué à plusieurs milliards de dollars. Loi qui porte atteinte à la souveraineté de l'Algérie sur une partie de son territoire et de son sous-sol. Ce n'était pas seulement une action de prédation mais un acte visant à mettre le pays à genoux et sous dépendance. N'était-ce pas cela justement «le Programme du Président» dont on entendait parler mais que l'on n'a jamais lu? Fort heureusement, cette loi qui a provoqué de profonds remous a fini par être gelée, parce que immédiatement catastrophique. Ni la cupidité ni la haine pour son peuple ne suffisent à expliquer ce comportement. A moins qu'il ne s'agisse d'un élément entrant dans le processus préparé par les ennemis de notre pays, réactualisé à plusieurs reprises au cours de notre courte histoire contemporaine et devant aboutir dans un avenir tout proche. Je comprends alors mieux les prêches dans le désert de cet ancien colonel de l'ALN, candidat aux élections présidentielles de 1999. Personne n'avait écouté ses mises en garde. Je me demande ce qui a paralysé les «personnalités patriotiques» de ce pays. Pourquoi se sont- elles tues au moment où l'Algérie était mise à mort ? Il y a de quoi être révolté parce que jamais l'Algérie n'a eu une si grande opportunité d'émerger comme depuis 2004 avec la manne financière que nous ont même envié les pays développés. Au lieu de cela c'est la prédation et surtout la destruction du pays et du peuple volontairement programmée avec la neutralisation préliminaire de toute force patriotique, donc ... discordante. Je ne connais pas de cas semblables dans le monde où la haute trahison a été ainsi portée au pouvoir. Sauver l'Algérie Il faut d'abord exclure l'idée d'un quatrième mandat pour l'actuel Président, lequel donnerait le coup de grâce à notre pays. Il est également urgent d'interrompre le cours de l'actuel mandat. Chaque jour compte. Chaque jour nous rapproche du terme fatal et du chaos. Pour sauver notre Algérie, il faut aussi et sans délais mettre en place un véritable «Plan de guerre». Or, l'Algérie dispose d'une ressource humaine qualifiée capable de relever tous les défis et, à chaque problème technique existe une solution technique. Nous en avons la certitude, suite à la large mobilisation des Algériens qui ont adhéré au manifeste du 19 mars 2012 et à notre appel du 17 octobre 2012, parmi eux les élites qui ont contribué à
nous éclairer et paradoxalement, malgré la situation alarmante, à nous garder dans l'espérance. Dans tous les cas nous savons exactement ce qu'il faut faire dans l'immédiat et dans le court terme pour amortir le choc et éviter le chaos. Nous savons aussi exactement ce qu'il faut faire dans le moyen et long terme pour donner à l'Algérie le statut de pays émergent. Le peuple, première victime, sera le seul à payer les errances des responsables. Il faut qu'il soit davantage mobilisé pour relever les défis. Cette mobilisation ne sera obtenue que par, une rupture radicale avec le système et la mise en place d'un Etat de citoyenneté, seul capable de redonner la confiance. «Je ne veux que la réforme, autant que je le puisse, et réussir ne tient pour moi qu'à Dieu, et je m'en remets à Lui, et vers Lui je retourne». (Coran, chapitre 11, verset 88). (Suite et fin)


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