Après une période de spéculations et de supputations tous azimuts suite à la maladie du président est venu le temps d'un silence assourdissant qui fait penser au poème de Lamartine Ô temps, suspends ton vol... Dans ces moments de vide sidéral, la seule phrase subtile est venue de Ahmed Ouyahia qui a déclaré «Je me tiens au service de l'Algérie, je suis un soldat au service du pays». Le club de l'article 88 ou celui des ex-chefs du gouvernement quant à eux, attendent un signe et pourquoi pas des voix à l'instar de Jeanne d'Arc pour pouvoir alimenter le débat national. Nous assistons à une éclipse totale. Au moment où notre pays vit un croisement de tirs par une présence massive de terroristes sur les frontières avec la Libye et la Tunisie et les menaces du parti proche du palais royal marocain réclamant une partie de notre territoire, auxquelles on ajoute le «Serval boiteux» au Nord Mali, les partis politiques de la soi-disant opposition comme ceux du gouvernement se font remarquer par un coma prolongé. Seule notre armée est à la hauteur de la tâche avec des opérations,dont celles conjointes avec la Tunisie pour éradiquer des groupes qui constituent aujourd'hui un danger pour toute la région; nous en constatons les dégâts avec les attentats de Benghazi dans une Libye qui s'est transformée en no man's land terroriste. Tous les spécialistes consultés sur la question sécuritaire et des renseignements sont unanimes pour affirmer que les groupes qui régnaient sur le Nord Mali ont effectué un retrait stratégique vers le territoire libyen. Dans ce climat de haute tension, l'irresponsabilité de la classe politique algérienne et du mouvement associatif dont on apprend que ce dernier a atteint le record mondial de 60 000 associations diverses, est monumentale. Nous sommes en droit de nous poser la question suivante : sans le président Bouteflika, tout ce joli monde existerait-il ? Nous avons en effet l'impression que leur sort à tous, soit l'opposition immature, soit les partis au gouvernement, est étroitement lié à la personne du président et à son état de santé. Le jour où le président ne sera plus là, qu'adviendra-t-il donc de ces pauvres errants politiques qui se sont transformés en médecins assermentés à l'article 88 ? Le futur président de notre pays aura à souffrir de ces partis coquilles vides qui ne facilitent la tâche à personne, ni aux citoyens, ni aux responsables du pays. Et dire qu'ils ont le culot d'évoquer le rôle de l'armée dans la vie politique alors qu'ils sont incapables d'assurer ne fut-ce qu'un maigre smig politique, laissant la place à la presse qui fait et défait les scenarii à sa guise. Il n'y a pas pire corruption que celle d'usurper une place qui n'est pas la sienne, et c'est le cas de certains partis politiques qui siègent aux différentes assemblées, bénéficiant des privilèges de l'Etat tout en se confinant dans un mutisme propre à leur déficience de vision et de projets.Pouvons-nous nous permettre d'être médiocres dans une Algérie qui a prouvé à maintes reprises dans son passé qu'elle ne l'était pas ? Les défis qui nous attendent sont multiples et le principal d'entre eux est de rendre la confiance au peuple algérien écoeuré de la bassesse du niveau politique atteint par ces partis et qui aspire à voir émerger d'autres figures intègres et compétentes, plutôt que d'assister au bal des remerciés de la République. Comment en effet bâtir un avenir avec les éconduits du passé alors qu'ils n'ont jamais été à la hauteur du poste que l'Etat leur avait confié. Cet état alarmant qui est le cœur même de la paralysie du système politique nous conforte dans l'idée que sans exigence politique, nous allons tourner en rond ad vitam aeternam, en attendant un Godo qui ne viendra jamais. Malgré tout, le Premier ministre continue à travailler en toute sérénité, notamment avec son déplacement très important au sud du pays, à Laghouat. M. Abdelmalek Sellal a décrété la généralisation à travers toutes les wilayas de l'opération d'octroi de crédits bancaires sans intérêt aux jeunes, une opération qui n'avait concerné jusque-là que les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Intervenant lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile à l'occasion d'une visite de travail dans cette wilaya, M. Sellal a indiqué que le taux d'intérêts de 1% imposé aux crédits bancaires «sera annulé de manière définitive pour tous les projets d'investissement réalisés par les jeunes à travers le pays». Dans le cadre des facilités accordées aux jeunes, il sera procédé à la prolongation de 6 à 10 ans de la durée d'exonération d'impôts et de 3 à 10 ans de la durée d'exonération de l'impôt sur le foncier. Rappelons aussi que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a mis en évidence les efforts de l'Etat pour promouvoir le développement du grand Sud. Il a indiqué qu'au titre des trois derniers plans quinquennaux, une enveloppe de près de 500 milliards de dinars avait été dégagée pour les treize wilayas du Sud à savoir, Adrar, Tindouf, Tamanrasset, Béchar, Illizi, Ghardaïa, El-Oued, Biskra, Ouargla, Laghouat, El Bayadh, Naâma, et Djelfa. Quelque 122 milliards de dinars ont été alloués pour la seule wilaya d'Illizi durant la même période. Le Sud a, de plus, bénéficié de plusieurs projets d'infrastructure : routes, hydraulique, etc. L'aménagement du territoire trouve aussi sa part d'intérêt avec des projets de création de nouvelles agglomérations qui sont à l'étude : quatre entre In Salah et Tamanrasset, deux entre Reggane et Adrar, ainsi qu'une importante agglomération entre Béchar et Tindouf. Outre cela, il est prévu de développer une agglomération à Bordj El-Haouès entre Illizi et Djanet. Ces mesures sont la seule réponse adéquate à certains agitateurs du Sud au service des puissances étrangères et dont l'impact s'est fait sentir par les attitudes incompréhensibles de BP. L'agitation du Sud veut se répandre au nord et notamment en Kabylie où un parti politique légal s'affiche en manifestant aux côtés des séparatistes du Mak de Meheni et où la police nationale a interpellé un activiste marocain ayant pris la parole pour exiger l'autonomie de la Kabylie. On aura tout vu ! Le constat est amer et la schizophrénie du RCD ne connaît pas de limite, lui qui a vécu le règne d'un psychiatre qui, depuis son échec allant du piratage des boîtes mail de ces propres compagnons à la démission de la direction du parti, s'est résigné à faire des affaires à Paris avec son copain «BHL La Science». Ce parti, tout en siégeant dans des instances nationales et en gérant des municipalités, soutient en même temps les thèses des mercenaires du Mak lui-même financé par la monarchie déclinante du Maroc et dont le chef n'a pas hésité à déclarer qu'il partage les mêmes valeurs qu'Israël. Nul doute que le RCD se soit trompé de société. Voilà donc où nous en sommes avec un simple échantillon de cette classe politique grabataire et revancharde, qui n'a jamais pris ses responsabilités et qui ne pense qu'à son intérêt partisan étroit en occultant les enjeux stratégiques de la nation. Si leur seule motivation est le départ du président Bouteflika, peut-on savoir ce qu'ils proposent de concret, mis à part des phrases, et des « paroles, paroles, paroles » comme le chantait Dalida ? Le FFS en optant pour la manipulation de la rue à Ghardaia a prouvé, pour ceux qui en doutaient encore, qu'il est loin d'être un modèle de vertu. Les tribulations du nouveau chef de la branche des Frères musulmans en Algérie, M. Mokri, qui nous a fait revenir plus de vingt ans en arrière en voulant dicter le code vestimentaire islamiste au peuple algérien, certainement pour favoriser ses amis du Qatar de l'import-import et de l'économie de bazar qui veulent accoutrer la femme algérienne avec l'hypocrisie islamiste. A défaut de nous proposer un concours mondial des ablutions les plus rapides, il aurait pu nous éclairer sur ses liens douteux avec Freedom House et Human Rights Watch dont nous connaissons les objectifs. Ce monsieur semble oublier qu'en Algérie, nous avons payé très chèrement les agitations fascistes des islamistes dont le but était de mettre au pas la société et qui se sont soldées par un océan de sang, et de vouloir sortir les vieux démons constitue un jeu très pervers de sa part et très périlleux. A l'entendre parler, je constate que son programme se résume à un bout de tissu, à moins qu'il ne cumule sa fonction de président du MSP avec celle de délégué commercial pour des marques de vêtements made in Bangladesh. On comprend que dans son mouvement, on n'a de cesse de rêver d'un printemps de la CIA qui n'aura pas lieu en Algérie car le peuple algérien a sanctionné les islamistes, que ce soit dans la société comme dans l'urne. Il a fait preuve d'amnésie concernant le passage catastrophique de son parti au gouvernement, se transformant par miracle en opposant farouche : cela s'appelle du misérabilisme politique. Reste Louisa Hanoune qui peine à trouver l'équilibre en faisant appel à notre sens du patriotisme dans un monde où tout se vend et tout s'achète, et qui du fait d'une vie politique apathique crie dans un désert au risque d'y voir des mirages. La démarche de Madame Hanoune s'inscrit certainement dans la résistance à l'impérialisme et aux visées mortifères de celui-ci mais comme le débat politique est inexistant, elle donne à certains l'impression d'être atteinte d'un don quichottisme aigu. Quelles que soient les critiques de certains salonards, elle est la seule à accomplir son mandat, contrairement aux somnambules qui pullulent dans les institutions et la presse. Chaque être humain étant appelé à tirer sa révérence un jour ou l'autre, le président Bouteflika n'échappera pas à la règle commune, mais nous n'en sommes pas encore là, loin s'en faut. Il se pourrait, d'ailleurs, qu'il soit tellement lassé de la nullité ambiante qu'il décide de se retirer pour prendre un repos bien mérité. Cependant, nous sommes amenés à nous interroger sur « l'après-Bouteflika ». Que vont proposer ces partis à part se tirer dans les pattes et se chamailler comme des chiffonniers pour le poste de pilotage ? Je ne suis pas convaincu que leurs réflexions et leurs combines de salonards vont améliorer la vie des citoyens algériens. Le constat est effarant. La presse et l'opposition politique en faisant feu de tout bois de la maladie du président Bouteflika, ont eu leur propre AVC dont elles ont bien du mal à se relever. C'est ce qui arrive quand on personnalise la politique en la sortant du contexte des institutions par des visées diverses allant de l'ambition jusqu'à la vengeance personnelles. Lorsque l'on vide la politique de sa substance se traduisant en débats d'idées, en capacité de propositions, on aboutit à la dégénérescence actuelle qui n'augure rien de bon pour l'avenir du pays. La paraplégie de la classe politique qui ne se manifeste que par communiqués de presse, et encore ! Ce doit être un trop grand exercice d'utiliser un fax dans ces moments de désertification politique totale. La gueule de bois des partis après la cascade de scandales suivie de la maladie du président est apparemment insurmontable. Voilà le résultat irrévocable de ceux qui lient leur action politique à une personne, fût-elle pésident de la République, car le rôle du contre-pouvoir ne réside certainement pas dans l'évaluation de la santé du président. Où en est le débat politique rigoureux et sérieux alors que nous sommes à la veille d'une révision constitutionnelle et de réformes présidentielles ? Aux abonnés absents... Une phrase se présente à mon esprit, celle d'Ahmed Ouyahia, qui a déclaré un jour : «Nous avons échoué ». Bien évidemment, le contexte de la phrase est aussi vaste que le Sahara mais percute néanmoins par sa lucidité, car comment peut-on expliquer cette stagnation à tous les niveaux, sauf bien sûr, et Dieu merci, le travail herculéen de l'ANP qui continue sa mission de défense de la souveraineté de notre pays et qui prouve une fois de plus qu'elle est la véritable colonne vertébrale de la nation et le seul recours du peuple face à l'incurie qui règne en maître. Constatant cela, de quelle légitimité peuvent se targuer les éventuels prétendants à la magistrature suprême ? L'Algérie ne manque certainement de potentiel humain et recèle des compétences ici et là, pourvu que ces derniers se manifestent dans un projet patriotique fédérateur et ne cèdent pas la place aux imposteurs et aux usurpateurs qui gangrènent le pays. Nous affirmons avec Ahmed Ouyahia que l'Algérie a besoin d'un véritable soldat pour combattre l'échec et affronter une situation géopolitique caractérisée par l'instabilité dans tout le monde arabe où l'Algérie a toujours eu son mot à dire. Il nous faut des hommes d'envergure capables de manœuvrer contre vents et marées et garantir la stabilité de notre pays. Nous nous passerons volontiers des aventuriers qui naviguent à vue et calculent pour leur propre intérêt si ce n'est celui des puissances étrangères. La maladie du président a mis en évidence les carences d'une classe politique exsangue, inutile et incompétente à tous égards. Ce n'est certainement pas le rafistolage et les gesticulations technocratiques ou les métaphores dans les colonnes des journaux qui vont stimuler le débat ; le véritable catalyseur passe par une refondation doublée d'une réhabilitation du mot «politique » et du dévouement à la chose publique. L'esprit d'attentisme infécond dans lequel s'est fourvoyée la classe politique et commenté par une presse délabrée qui s'est transformée en réseaux sociaux pour étaler les états d'âme des uns et des autres au lieu d'informer le citoyen dans l'exigence de la qualité et de l'investigation professionnelle, nous a mis dans une impasse dont il est urgent de sortir. Il en va de la survie de la nation. Certes, le chemin reste long pour miser sur les projets et non sur les personnes même si leurs qualités sont avérées. Le mythe de l'homme providentiel doit laisser place à une compétence partagée et une relève digne de notre processus historique. La donne géostratégique a changé, il faut faire preuve de vigilance pour continuer notre route jalonnée de gloire et tracée par le sang de nos martyrs. L'heure n'est plus à la spéculation ni à la surenchère politiciennes, bien au contraire, nous sommes face à notre destin et c'est nous et rien que nous qui devons le construire. Le président Bouteflika, même malade, a offert de la matière aux charognards de tous bords désemparés par l'illisibilité de leurs boules de cristal embrumées et une cheminée qui a du mal à cracher sa fumée, à la veille des élections présidentielles. On peut se demander de ce qu'il adviendrait de ces opposants de pacotille sans la maladie du président, et de cette presse bidon habituée au remplissage du vide et du bide : tous au chômage ! La mise au point du général Nezzar sur Algériepatriotique révèle la situation dans laquelle se trouve le pays, puisqu'il n'a pas hésité à lancer «C'en est trop ! Halte aux commérages ! » en affirmant que ceux qui visent l'institution militaire se trompent de cible, tout en rappelant que c'est le pouvoir civil qui court derrière les militaires lorsqu'il est incapable de faire son travail. Cela a toujours été le cas dans le passé, et ça l'est encore maintenant où tous les regards sont braqués vers l'institution militaire pour savoir quel serait son rôle dans l'élection présidentielle de 2014. Le général Nezzar dont on connaît le patriotisme et le mérite, a certainement été excédé par la perfidie et les mensonges dignes de commères de hammam alors qu'il n'a pas hésité à affronter la justice suisse début mai pour y défendre l'honneur de l'Algérie et de l'ANP.En formulant le vœu de bon rétablissement au président qui semble se porter de mieux en mieux, nous associons ce souhait aux institutions et à la classe politique comateuses et inefficientes dont le prolongement médiatique nécessite également des soins intensifs. L'Algérie a besoin d'une rampe de lancement solide et stable basée sur ses capacités émergentes pour pouvoir faire partie du cercle des nations qui ont voix au chapitre. Seul un effort sérieux et un travail rigoureux de tous peuvent bâtir une nation. «Rangez vos cannes à pêche !»,dixit le général Nezzar».