Les importations algériennes de ciment ont enregistré une hausse de plus de 100% en termes de valeur et de quantité durant les quatre premiers mois 2013, a-t-on appris auprès des Douanes. En effet, la facture des importations de ciment a atteint 116,2 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2013, contre 53,4 millions de dollars à la même période de l'année dernière, en hausse de 117,47%, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. En volume, les quantités importées de ciment ont connu également une augmentation de 116,48% pour atteindre 1,313 million de tonnes les quatre premiers mois de cette année contre 606 625 tonnes à la même période de 2012. La hausse s'explique essentiellement par le lancement de nouveaux projets et la reprise des travaux dans les projets des secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTPH) notamment depuis le début du printemps, qui inaugure la «période sèche» (avril à octobre), propice pour le lancement des chantiers de construction. Cinq types de ciment ont été importés durant cette période, ils s'agit des ciments non pulvérisés dits «clinkers», ciments portland blancs, ciments portland (autres que blancs), ciments alumineux et enfin les ciments hydrauliques. Les importations les plus importantes en termes de valeur et de volume, durant les quatre premiers mois de 2013, ont concerné les ciments portland (autres que blancs). La valeur des importations de ciments portland (autres que blancs) a atteint 96,85 millions de dollars contres 41,40 millions durant la période de référence, soit une hausse de plus de 133%. En volume, également, la hausse a été remarquable (112%) , soit 1,053 million de tonnes contre 496 642 tonnes. Cela fait plus de cinq ans que la pénurie du ciment se pose de manière récurrente notamment durant «la période sèche» (avril-octobre) qui connaît habituellement le lancement de projets de construction et des travaux d'aménagement des habitations, avait déclaré Abdelkrim Selmane, de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea). Selon lui, «il suffit qu'une seule cimenterie effectue un arrêt technique pour la maintenance de ses installations que les spéculateurs en profitent pour créer une tension en stockant du ciment pour le revendre à des prix excessifs». A cet effet, ce professionnel préconise le renforcement des opérations de contrôle effectuées par les brigades des services du commerce pour contrer cette «mauvaise pratique». Pour satisfaire la forte demande, atténuer la flambée des prix accentuée par la spéculation et éviter le retard dans les délais de réalisation des projets, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a entamé dès le mois de juin 2012 des importations mensuelles de ciment qui se sont poursuivies jusqu'à ce jour. Le déficit de l'Algérie en ciment dépasse actuellement les cinq millions de tonnes/an, alors que la production nationale actuelle est de plus de 18 millions de tonnes/an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques. Afin de limiter cette «hausse vertigineuse» des importations de ciment, un «ambitieux» programme a été tracé, et ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici à 2018. Il s'agit notamment de la réalisation de six nouvelles cimenteries dont cinq publiques et l'extension des capacités de production d'autres cimenteries dont celles publiques, dans le but de limiter la hausse constante des importations de ciment.