La Fédération algérienne de handball serait-elle la boîte à trésor du mouvement sportif national ? Le parcours est devenu pénible, plutôt rendu pénible par ceux qui portent encore les traces des victoires sportives à l'échelle continentale. Elle figure pourtant parmi les meilleures équipes africaines avec six victoires en championnat d'Afrique des nations de handball masculin durant les années 1981, 1983, 1985, 1987, 1989 et 1996. Avant qu'elle ne glisse doucement sans faire de bruit, au bas des classements. Lors des championnats d'Afrique des années (1981, 1983, 1985, 1987, 1989 et 1996), elle décroche ses premières médailles d'or pour passer à un niveau inquiétant en l'occurrence, à sept médailles d'argent en championnat d'Afrique (1976, 1991, 1994, 1998, 2000, 2002 et 2012) avant de plonger à quatre en bronze en (1979, 1992, 2008 et 2010) et aux Jeux africains, elle se limita à quatre en or (1973, 1978, 1987 et 1999) pour ne voir la couleur de l'or qu'une seule fois aux Jeux méditerranéens en 1987. Depuis, les médailles disparaissent des écrans de notre handball mais son image reste valable sur les compétitions internationales. Voilà une fédération qui semble revenir de loin après avoir été secouée par une zone de turbulences assez méchante loin de calmer les esprits. Le handball était pris au piège. Le climat avait empoisonné l'environnement. Il s'est donné en spectacle pour une histoire de présidence. «Que peut bien peser cette responsabilité sur l'image de notre handball ?», s'interrogeait un journaliste avant qu'un joueur professionnel nous confie, «à la place de ceux qui nous froissent, je laisserai tomber la présidence et je manifesterai toute ma disponibilité pour faire remonter le niveau de cette discipline... Une chose est certaine, je ne resterai plus ici, j'irai fouiller ailleurs et évoluer là où le sport est respecté et où les fauteuils ne se disputent pas». «Il n'est pas le seul, rétorque un autre joueur, j'ai chargé une personne pour négocier à ma place un éventuel recrutement dans un pays africain et non européen, je ne dois pas perdre mon temps, je suis jeune, c'est dommage tout se dispute ici, le fauteuil reste la pièce maîtresse des uns et des autres... L'intelligence de ce président ne doit pas le laisser s'abaisser à ce niveau, il est suffisamment fort pour qu'il se retire pour l'amour de sa discipline. Arrêtons de faire du cinéma avec le handball, j'en ai marre, je suis fatigué, on tourne en rond comme des gamins, où est notre amour pour ce sport... Je n'en peux plus, cela suffit, le handball pleure son passé, ses hommes, ses joueurs et sa volonté de faire imposer son image. Espérant que cela ne va pas affecter tout le handball, aux différents niveaux... évitant de misérabilisme notre cher handball par la faute de quelques personnes...», lâche une handballeuse. Est-ce la fin du calvaire ? Le 2 juin écoulé, la cellule transitoire de gestion de la Fédération algérienne de handball (FAHB) a été installée officiellement conformément aux orientations de la Fédération internationale (IHF) en présence d'un huissier de justice et d'un représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle est composée de Bouarifi Rabah président, Meskouri Rachid nouveau secrétaire général, Aït-Dib Abdelaziz directeur administratif et Boutaghane Abdeslam membre. En présence d'un huissier de justice et du délégué du ministère de la Jeunesse et des Sports, les membres de cette structure ont dès leur entrée au siège, constaté le changement des serrures de la porte d'entrée et de celles du secrétaire général. La réaction des membres est d'aller récupérer les nouvelles clés auprès de Derouaz, ce dernier a refusé toute collaboration, caractérisé par un langage pas très sympa. Ayant pris acte de la situation, l'huissier de justice a assisté à l'installation des membres de la cellule, une installation qui s'est déroulée dans le bureau du secrétaire général. La nouvelle commission s'est vite attelée à sa mission en l'occurrence, l'analyse de la situation prévalant actuellement à la FAHB, l'établissement d'un plan d'action, la décision d'élargir la structure et de faire participer tout membre de l'assemblée générale de la FAHB à la réalisation des objectifs tracés jusqu'à l'assemblée générale élective du 15 août prochain. Les comptes financiers de la FAHB ont été débloqués après le changement des ordonnateurs. La cellule de gestion de la FAHB a décidé de mettre fin aux fonctions de Benmaghsoula Abdeslam et Hassan Khodja, respectivement chargé des affaires courantes de la FAHB et «directeur technique des jeunes catégories». L'autre décision prise est celle d'interdire l'entrée à la Maison des fédérations à Derouaz et aux membres fédéraux. Est-ce la fin de la crise prévalant à la FAHB ? Ce directoire supervisé par Miguel Roca Mas et Mansourou Aremou, respectivement premier vice-président de l'IHF et président de la Confédération africaine de handball (CAHB). Réussiront-ils à redonner du souffle au handball algérien ? Les professionnels et ses amoureux l'espèrent vivement.