Dans une déclaration faite à un de nos confrères, Aziz Derouaz a fait savoir qu'il ne reconnaissait pas les décisions prises par le groupe de travail chargé par l'IHF de régler le problème de la Fédération algérienne de handball. «Je m'en tiens à mes déclarations tenues lors de ma dernière conférence de presse. Je suis légitimement élu président de la FAHB. Donc toute violation de l'intégrité de l'association nationale de la FAHB trouvera la réponse appropriée, et ce, conformément aux lois de notre pays. Je confirme que je ne reconnais pas le groupe de travail installé illégalement sur le territoire algérien par l'IHF et le président du COA qui a outrepassé ses prérogatives.» Il faut rappeler que le groupe de travail en question avait indiqué, en conférence de presse, qu'une cellule composée de Rabah Bouarfi, président de la commission juridique du COA, Abdeslam Boutaghène, président de la Ligue régionale de Constantine de handball et de Rachid Meskouri, ancien cadre de la FAHB qui va exercer les fonctions de secrétaire général par intérim de la FAHB, est appelée à gérer la période transitoire jusqu'à l'élection d'une nouvelle direction de cette Fédération dans la première quinzaine du mois d'août prochain. «Vous êtes le porte-parole de M. Derouaz ?» Cette réaction de Derouaz est compréhensible dans la mesure où il sent qu'il est victime de la rancœur qu'éprouve à son sujet le président de la Fédération internationale de handball, Hassan Mustapha. D'autant que ce dernier fait des reproches au handball algérien au sujet de certaines entorses contraires, selon lui, à la règlementation internationale. Des entorses dont certaines auraient pu être constatées en 2009 lorsque Djaâfar Aït Mouloud a accédé à la présidence de la FAHB. Ce dernier n'était que candidat à un poste au bureau fédéral. La veille des élections, tard dans la nuit, alors qu'on ne pouvait plus modifier les listes, on avait fait de lui un candidat à la présidence de cette Fédération. L'IHF ne s'était pas manifestée à l'époque. Dans le même registre, Hassan Mustapha et l'IHF contestent aujourd'hui le fait que le secrétaire général de la FAHB soit désigné par le MJS alors qu'en 2009 ils n'avaient pas dit un mot sur celui qui était en poste, lui-même désigné par le même ministère. Le problème est qu'en 2009 personne n'avait alerté l'IHF. Ce qui n'a pas été le cas cette fois-ci car dès qu'Aziz Derouaz a été élu à la tête de la FAHB, la Fédération internationale a été inondée par des courriers émanant d'Algérie. Déjà conditionné par tout ce qui est anti-algérien, Hassan Mustapha ne s'est pas gêné de saisir la balle au bond pour se faire entendre. Le problème est qu'il est le président de la Fédération internationale et qu'il a avec lui la majorité des membres du Comité exécutif de l'IHF. Lors de la conférence de presse tenue par les membres du groupe de travail agréé par l'IHF, on a senti que Aziz Derouaz était loin d'être apprécié au sein de cette Fédération internationale. Quand un de nos confrères a posé la question de savoir si Derouaz pouvait se présenter une nouvelle fois à l'élection de la présidence de la FAHB, celui qui a répondu est Miguel Rocca Mas, vice-président de l'IHF. «Vous êtes le porte-parole de M. Derouaz ? a-t-il lancé sur un ton sec et sévère au journaliste. Si M. Derouaz avait des choses à dire, il n'avait qu'à se présenter pour nous parler.» Le président de la CAHB, lui-même membre du Comité exécutif de l'IHF, abondait dans le même sens. Ces deux personnes-là, Derouaz conteste leur légitimité pour venir s'occuper des affaires du handball algérien. Il parle de souveraineté alors que dans ce cas précis il est difficile d'en faire une référence. En ce qui le concerne il aurait fallu que son élection ne souffre d'aucune contestation possible. Or, d'après ce que l'on sait, il s'est présenté sous l'étiquette du club de Boufarik alors qu'il est le président de la section handball du CSA-MCA. L'IHF ne s'est pas gênée de s'en servir pour le mettre au pied du mur. On ajoutera que dans son bureau fédéral il y a au moins deux membres qui ont été l'objet d'une sanction disciplinaire grave par le passé. L'un d'eux aurait même été proposé à la radiation à vie. Et puis il se dit que l'un des membres de ce bureau fédéral était un des opposants les plus virulents à Aziz Derouaz. C'est lui qui serait derrière la suspension de longue durée que le BF avait prononcée contre lui il y a quelques années de cela. Le football déjà en 1996 Ce qui se passe en ce moment avec la Fédération algérienne de handball, celle du football l'a vécu en 1996. Cette année-là la FAF était dans le collimateur de la Fifa. Le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, Mouldi Aïssaoui, avait suspendu Said Amara, le président de la FAF et tout son bureau fédéral suite à l'élimination de l'équipe nationale de la coupe du monde de 1998 face au Kenya. Il avait procédé à l'élection d'un nouveau président, en la personne du président de l'USMH, Mohamed Laib et d'un nouveau bureau fédéral. Cette opération s'était déroulée en présence du secrétaire général de la Fifa dont on pensait qu'il allait servir de caution. Bien qu'ayant affirmé que tout s'était bien passé, ce secrétaire général ne s'était point gêné, une fois rentré à Zurich, pour faire un rapport accablant contre la démarche entreprise par le MJS. Résultat des comptes, la Fifa avait fait savoir qu'elle ne reconnaissait ni Laib, ni son bureau fédéral. Elle avait demandé que soit organisée le plus rapidement une assemblée générale pour permettre à Said Amara et à son bureau fédéral de venir se défendre et de procéder ensuite à de nouvelles élections. Pendant tout ce temps, la gestion de la FAF était confiée à son secrétaire général et aux présidents des 6 ligues régionales. C'est Aziz Derouaz qui avait succédé à Mouldi Aïssaoui au poste de ministre de la Jeunesse et des Sports. Il avait donc hérité du dossier FAF et de la feuille de route de la Fifa. A l'époque, Aïssaoui avait également parlé de souveraineté mais il avait dû se résoudre à accepter le deal avec la Fifa car la menace de suspension du football algérien était sérieuse. Derouaz n'avait plus, lui, qu'à poursuivre ce qui avait été lancé et à aucun moment on n'a entendu parler d'une remise en cause de la Fifa. Aujourd'hui la menace de suspension du handball algérien est réelle. Quand les intérêts d'une équipe nationale sont en jeu, il faut savoir mettre les siens de côté. Dans un peu plus d'un mois, l'équipe algérienne des U21 va disputer le Mondial de sa catégorie en Bosnie. Si on s'entête à défier l'IHF cela va se terminer par un clash et par la suspension de la FAHB. Autant dire que les U21 seront privés de championnat du monde. On peut même anticiper sur le championnat d'Afrique des nations que l'Algérie doit organiser en 2014. Il pourrait être retiré à notre pays. Et puis quelle Fédération pour quel sport à partir du moment où le handball algérien sera mis sur la touche sur le plan international ? C'est là une extrémité dont chacun de nous espère qu'elle ne se produira pas. Cela passe par la prise de conscience de tout un chacun pour mettre le handball algérien au-dessus des intérêts de tout le monde.