Les travaux du forum international sur «Les réformes politiques en Algérie» ont pris fin en présence du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Larbi Ould Khelifa. Les représentants des parlements de plusieurs pays participant au forum international sur les réformes politiques en Algérie ont salué le processus des réformes politiques et législatives engagées en Algérie depuis 2011. Pour la parlementaire italienne Deborah Bergamini, les élections législatives de mai 2012 en Algérie ont été «une occasion pour élargir le pluralisme politique et consolider le processus démocratique en Algérie». Le renforcement de la présence féminine au sein du Parlement algérien avec un taux dépassant les 30%, ajoute Mme Bergamini, est un «indice important», révélateur du succès de l'expérience démocratique en Algérie et dénote la «capacité» de l'instance législative à assumer son rôle dans les ateliers de réforme politique sans «recours aux modèles étrangers». Par ailleurs, la représentante du Parlement italien a salué la «disposition» constante de l'Algérie à dialoguer avec l'Italie, les Etats de l'UE et du bassin méditerranéen sur des questions cruciales, mettant en relief la nécessité d'une «coopération étroite» entre l'Algérie et l'Italie au niveau parlementaire. D'autre part, l'Assemblée constituante nationale tunisienne, représentée par la députée Hanane Saci, a salué la «volonté» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de concrétiser les réformes politiques et législatives «en réponse aux aspirations de son peuple et dans un souci de consacrer la pratique démocratique». Elle a souhaité que le processus démocratique en Tunisie suive l'exemple de l'Algérie pour la consécration de l'Etat de droit et l'alternance pacifique au pouvoir. A la fin des travaux de ce forum de deux jours organisé par l'APN, les participants ont adopté les rapports de deux ateliers, le premier porte sur «les institutions de l'Etat et le citoyen» et le second sur «le parlement et la société civile». Les participants ont également adopté la déclaration finale dans laquelle ils ont mis en exergue l'expérience algérienne en matière de réformes politiques qui, ont-ils estimé, «constituent un pas important vers la concrétisation de la démocratie et la réalisation de la sécurité et de la stabilité». Ils ont également exprimé leur rejet de l'ingérence dans les affaires internes des Etats, soulignant la nécessité de «respecter la volonté des peuples libres et souverains»». Le rapport du 1er atelier a appelé à l'ouverture du Parlement sur l'environnement extérieur et à la dynamisation de son rôle en matière de législation et de contrôle et la définition des critères de candidature à l'instance législative. Le rapport du 2e atelier a insisté sur la nécessité de créer une chaîne de télévision parlementaire pour mettre en exergue l'action du Parlement et en faire un espace de communication avec la société civile, tout en œuvrant à l'ancrage de la culture d'alternance au sein des structures des associations et pour faire connaître les avis des associations chargées d'examiner les dossiers traités par les assemblées locales et le Parlement, en application du principe de démocratie participative. La déclaration a fait l'objet de désaccord entre les députés, certains ayant demandé l'examen du projet avant son adoption. Des enseignants et chercheurs universitaires d'Algérie, de France et du Maroc, ainsi que des parlementaires de plusieurs pays ont pris part à cette rencontre placée sous le thème «Le renforcement de la démocratie et la consécration de la bonne gouvernance». Les participants au forum international sur les réformes politiques en Algérie ont affirmé mardi que le système politique algérien «figure parmi les systèmes libres et démocratiques», par rapport aux autres systèmes du tiers monde. L'Algérie a franchi de grands pas «dans l'approfondissement et la rationalisation du processus démocratique» dans le cadre du programme de réformes politiques en Algérie, initié en 2011 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué Messaoud Chihoub dans une communication intitulée «Les lois de la réforme politique en Algérie et leur rôle dans la consécration de la démocratie». Le système politique en Algérie «repose sur les principaux fondements du système politique libre», à savoir le multipartisme consacré par la loi sur les partis et la loi électorale, a-t-il précisé. Parmi les fondements du système politique algérien, a-t-il dit, il y a lieu de citer «la liberté de l'exercice politique consacré constitutionnellement par la création de partis et la liberté pour le peuple de choisir ses représentants au sein de listes pluralistes et compétitives pour accéder au pouvoir». M. Chihoub a critiqué la situation interne de certains partis politiques en Algérie en raison du «non-respect» pour certains des droits des minorités au sein de ces formations politiques, «ce qui nécessite, selon lui, la définition d'un outil juridique pour le règlement des conflits internes des partis politiques». L'ouverture politique en Algérie date de 1989 avec la promulgation de la première Constitution pluraliste qui a marqué la rupture avec «le système du parti unique», a estimé M. Mohamed Bousoltane, spécialiste en droit constitutionnel. Les fondements internes de la nation algérienne que représentent la religion, la langue, les principes de la société, la préservation de l'héritage légué par les précédentes générations et le caractère républicain «indéfectible» ne peuvent «en aucun cas, faire l'objet de révision dans aucun futur projet de constitution en Algérie, a-t-il affirmé dans son intervention sur «Les réformes constitutionnelles en Algérie : les constantes et les variantes». De même pour certains «fondements relatifs aux engagements internationaux de l'Algérie, y compris en ce qui concerne la charte de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et les deux pactes la complétant adoptés en 1966 ainsi que les principes liés au règlement pacifique des conflits internationaux, au bannissement du racisme et l'extrémisme, sous toutes ses formes». De son côté, Amar Abbas a indiqué que la révision de la Constitution prévue prochainement en Algérie constituait «une opportunité pour asseoir une Constitution pérenne, 50 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale». Dans une communication intitulée «L'accompagnement par le texte constitutionnel du processus de changement démocratique en Algérie», M. Abbas a appelé à la nécessité de trancher la question de la nature du système politique en Algérie, en choisissant «le système semi-présidentiel» étant le plus adapté à la société algérienne.