Laurent Blanc a été confirmé officiellement hier comme entraîneur par le Paris SG et le «Président» devra durant son mandat de deux ans «conduire l'équipe vers les sommets européens», selon le communiqué de son nouveau club. La venue de Blanc, 47 ans, était un secret de Polichinelle depuis que la chaîne de télévision BeInSport, appartenant aux propriétaires qataris du club parisien, avait vendu la mèche vendredi dernier, annonçant un «accord» entre le PSG et l'ancien défenseur central des Bleus. Une conférence de presse de présentation du nouveau coach «se tiendra prochainement», ajoute le PSG dans son communiqué. La prise de fonction du nouveau technicien parisien est en revanche précisée : ce sera le 1er juillet, jour de reprise de l'entraînement à Clairefontaine (le Camp des Loges étant en travaux), ce qui rappellera des souvenirs récents à l'ancien sélectionneur de l'équipe de France (2010-12). Dans la même minute, le Real Madrid annonçait que Carlo Ancelotti, qui entraînait le PSG depuis un an et demi, était nommé officiellement entraîneur du club Merengue. Ironie de l'histoire, les deux clubs, Real et PSG s'affronteront en amical le 27 juillet lors de la tournée du club parisien en Suède, pays d'Ibrahimovic. Ce match avait été calé bien avant les chaises musicales entre Paris et Madrid. Choix par défaut L'entraîneur italien avait fait part de ses envies de départ à la fin de la saison, une fois remporté le titre de champion de France. Le PSG, qui n'avait pas anticipé les souhaits d'Ancelotti, a vu le mercato des entraîneurs lui échapper et les techniciens de gros calibre aller dans d'autres clubs (Mourinho ou Benitez) ou refuser les offres du club parisien (Capello). Le nom de Blanc, lui, avait été cité à l'AS Rome, qui avait finalement choisi Rudi Garcia (ex-Lille). Blanc apparaîtra donc aux yeux du grand public comme un choix par défaut du PSG, pressé par le temps avec la reprise de l'entraînement début juillet et raillé dans la presse internationale pour son incapacité à enrôler un coach de stature internationale ces dernières semaines. Blanc était sans activité depuis son départ du poste de sélectionneur de l'équipe de France après l'élimination des Bleus en quarts de finale de l'Euro-2012. Sa seule autre expérience professionnelle en tant que coach fut Bordeaux (2007-10) avec à la clé, notamment, un titre de champion de France en 2009. Son CV de joueur en fait rêver plus d'un (titres de champion du monde et d'Europe avec la France entre autres) mais ses états de service d'entraîneur sont encore maigres. Surtout si on les compare à ceux d'Ancelotti, passé par des clubs huppés comme l'AC Milan et Chelsea, et qui compte notamment comme coach deux Ligues des champions sur sa vitrine à trophées. Au delà des quarts en C1 La «Grande Europe», la Ligue des champions, c'est d'ailleurs bien ce qui fait rêver les Qataris propriétaires du PSG. La saison dernière, Paris était passé à deux crampons d'un exploit en C1 en quarts de finale face au Barça. Blanc, avec Bordeaux, avait lui aussi atteint les quarts de finale de l'épreuve reine continentale en 2009-10. Mais cette fois, il lui faudra aller plus haut. «La mission assignée par les dirigeants du Paris SG à Laurent Blanc est de poursuivre le chemin initié l'an dernier et de conduire l'équipe vers les sommets européens», écrit en effet le PSG dans son communiqué hier. Paris, qui devrait se retrouver dans le 2e chapeau au tirage au sort de la phase de poules de C1, saura le 29 août à quelle sauce il sera mangé en première phase. D'ici là, le club parisien va sans doute relancer la machine à transfert (Rooney, Cavani, Ronaldo sont fréquemment cités) pour se renforcer. Ce sera le principal défi de Blanc : gérer un vestiaire galactique dans le costume de coach, ce qu'il n'a jamais fait. Et composer avec un directeur sportif influent, Leonardo, au-dessus de lui, alors que plane toujours l'idée d'un PSG convoitant pour son banc à moyen terme Arsène Wenger (manager d'Arsenal).