Les Etats-Unis et la Russie ne sont pas parvenus mardi à se mettre d'accord sur les conditions d'organisation d'une conférence internationale de paix sur la Syrie. Réunis pendant cinq heures à Genève, diplomates russes et américains ont affiché leurs désaccords sur nombre de questions, de la date de la conférence à la liste des participants, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. Les deux parties vont retourner dans leurs capitales respectives pour consultations mais il n'y a toujours pas d'accord sur la composition de la délégation de l'opposition syrienne, ni sur la participation de l'Iran que Moscou juge indispensable, a-t-il ajouté. Wendy Sherman, qui dirigeait la délégation américaine, n'a fait aucun commentaire. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov la semaine prochaine. D'autres discussions pourraient ensuite avoir lieu, a indiqué de son côté l'ONU. L'émissaire international Lakhdar Brahimi avait auparavant formulé des doutes sur la tenue effective en juillet à Genève d'une telle conférence internationale et avait invité Russes et Américains à aider à contenir la guerre civile. Le médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe s'adressait à la presse avant les entretiens russo-américains. «Franchement, je doute que cette conférence puisse avoir lieu en juillet. La prochaine réunion de l'opposition (syrienne) est prévue les 4-5 juillet. Je ne pense donc pas qu'on sera prêt», a dit Brahimi. «J'espère beaucoup, beaucoup que les gouvernements de la région et les grandes puissances, et notamment les Etats-Unis et la Russie, agiront pour contenir la situation qui nous échappe, non seulement en Syrie mais ailleurs dans la région». Le diplomate algérien s'est également dit inquiet de l'aggravation des violences au Liban. «Ce qui s'est passé hier à Saïda, où une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort, nous rappelle tristement le risque de voir le conflit en Syrie gagner les pays frontaliers».