Alors que l'armée syrienne poursuit ses succès sur le terrain, l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue Arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi «doute» que la conférence internationale sur la Syrie, dite Genève 2, se tienne en juillet. Un doute qui trouve son origine dans la volonté des financiers du mouvement de rébellion à inverser le rapport de forces, aujourd'hui en faveur du régime syrien. La dernière réunion des Amis de la Syrie à Doha a été très claire sur le sujet. Il faut renforcer la rébellion et lui fournir plus d'armes pour «rééquilibrer» les forces sur le terrain. Avant une réunion préparatoire à la conférence de Genève 2, M. Brahimi a confié aux journalistes qu'il doutait sur la tenue de cette conférence en juillet prochain. Il s'est montré extrêmement prudent quant aux résultats de la réunion, se disant «confiant que nos discussions seront constructives et que nous accomplirons des progrès». La réunion tripartite ONU, Etats-Unis, Russie fait suite à une première rencontre qui s'était tenue le 5 juin, rassemblant des vice-ministres russes et américain des Affaires étrangères. MM. Mikhail Bogdanov et Guennadi Gatilov, représentant la Russie, et Mme Wendy Sherman, sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques, les Etats-Unis. La conférence dite de Genève 2, voulue par Washington et Moscou pour tenter d'ouvrir des négociations entre régime et opposition en Syrie, après plus de deux ans d'un conflit qui a fait au moins 93 000 morts selon l'ONU, était initialement espérée pour juin puis juillet. Le but des discussions de mardi est d'avancer sur les objectifs de la conférence et sur qui doit y participer, a souligné M. Brahimi. «Je crois qu'ils vont confirmer qu'ils vont venir», a assuré M. Brahimi, interrogé sur le refus à ce jour de l'opposition syrienne de participer à cette conférence. L'opposition doit avoir une réunion à ce sujet les 4 ou 5 juillet prochain, a-t-il dit. Si opposition et gouvernement syriens «acceptent de se parler ce sera un grand pas en avant», a encore estimé l'émissaire spécial. Le régime syrien a, faut-il le rappeler, réaffirmé hier, à travers son chef de la diplomatie, sa prédisposition à participer à la conférence de Genève si cette dernière était toujours maintenue. L'opposition syrienne, quand à elle, reste très divisée sur son éventuelle participation et sur la composition de sa délégation. Outre ses divergences, elle conditionne sa participation par l'arrêt du soutien du Hezbollah et de l'Iran au régime. La réunion du G8 en Irlande s'est, toutefois, achevée par un communiqué appelant à une conférence de paix «dès que possible». Le secrétaire au Foreign office britannique, William Hague, a appelé lundi à New York à «ne pas renoncer» à une conférence internationale sur la Syrie. La première conférence de Genève, en juin 2012, avait adopté un plan de règlement politique du conflit qui n'a jamais été appliqué. Il prévoyait la mise en place d'un gouvernement de transition incluant des membres de l'opposition et du régime mais demeurait silencieux sur le sort du président Assad. M. S.