L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, dimanche dernier, que 9,3 millions de personnes supplémentaires auront le droit d'avoir accès aux médicaments antirétroviraux utilisés contre le VIH, selon les nouvelles recommandations de l'Organisation publiées dimanche. L'OMS s'est fixé l'objectif mondial de 15 millions de personnes bénéficiant d'un traitement d'ici à 2015. Quelque 26 millions de personnes, vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou moyen remplissent — selon les estimations — les critères de nouvelles directives de l'OMS pour recevoir un traitement antirétroviral (TAR) alors qu'elles n'étaient que 16,7 millions, selon les recommandations de 2010. Ainsi, l'OMS pourrait permettre d'éviter jusqu'à trois millions de décès liés au sida et 3,5 millions de nouvelles infections par le VIH entre 2013 et 2025. Dans ce sens, l'investissement financier annuel total dans la lutte contre le VIH devra considérablement augmenter. Basées sur une approche de santé publique visant à élargir davantage l'utilisation des antirétroviraux pour le traitement et la prévention du VIH, les nouvelles lignes directrices de l'OMS répondent aux nouvelles données scientifiques et aux pratiques ayant vu le jour depuis 2010 et recommandent notamment de traiter de manière plus précoce les malades afin de freiner au plus vite le développement du virus dans le sang. En outre, l'Organisation onusienne estime désormais que les femmes enceintes ou allaitantes peuvent elles aussi être traitées, alors que les enfants de moins de 5 ans doivent, de leur côté, commencer un traitement dès que possible. Selon le patron d'Onusida, Michel Sidibé, les nouvelles recommandations vont permettre à la communauté internationale «d'être plus près de la fin de l'épidémie du sida». «Ces nouvelles recommandations sont tournées vers l'avenir, elles sont plutôt optimistes», a déclaré, pour sa part, le directeur du département du VIH/sida à l'OMS, Gottfried Hirnschall. En 2012, 9,7 millions de personnes bénéficiaient d'un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire contre 300 000 en 2002. En 2012, l'augmentation de l'accès aux traitements s'est poursuivie, avec à la fin de l'année 1,6 million de bénéficiaires de plus qu'en 2011, soit la plus forte hausse annuelle jamais enregistrée et celle-ci concerne principalement la région Afrique. Par ailleurs, la communauté internationale devra redoubler d'efforts pour que toutes les personnes ayant droit à un traitement puissent y accéder, sans compter que certains malades ne savent même pas qu'ils sont infectés, soulignent les experts.