Redonner au football son lustre d'antan, relève d'une mission quasi impossible. Le mal est trop profond pour espérer l'assainir en un laps de temps relativement court. Le problème dans notre pays, c'est qu'on n'essaye même pas de s'y pencher sérieusement ou du moins montrer une réelle volonté de secouer le cocotier. On a laissé faire, fermé l'œil et même les oreilles jusqu'à ce que les choses s'entassent et l'écheveau devienne impossible à démêler. Des années durant, on a dormi sur nos lauriers, roupillé alors que petit à petit des prédateurs sans vergogne ont investi le terrain et, indifférence oblige, ont réussi à marginaliser les compétences et les sportifs pour mieux asseoir leur autorité sur cette discipline. Résultat de la course, le football n'appartient plus aux footballeurs et l'Algérie a évidemment payé les frais d'une politique permissive, voire complice dans cette gabegie ambiante jamais égalée jusque-là. Les pouvoirs publics sont désarmés devant cette situation et n'affichent même pas une volonté d'apporter le remède nécessaire à cet incurable mal qui a touché cette discipline, au point de la rendre grabataire. Les ministres se suivent et se ressemblent. Ils adoptent une politique identique, à savoir faire semblant de prendre le taureau par les cornes et attaquer ce mal mais, en fait, c'est juste pour la consommation puisque depuis presque trente années la situation n'a pas changé d'un iota. Au contraire, celle-ci a empiré et s'est tellement dégradée qu'un quelconque remède ne sert désormais plus à rien comme un cautère sur une jambe de bois. Les prédateurs ont fait en sorte que ce mal se métastase comme une méchante tumeur ravageuse. Pire, ils ont instauré leur loi, celle de la jungle et hermétiquement fermé les portes aux compétences et aux sportifs résignés devant l'impassibilité des pouvoirs publics qui ne font que constater les dégâts. Sans bouger ne serait-ce que le petit doigt.