La sécurité alimentaire s'est fortement dégradée au cours de l'année écoulée en Syrie où la production agricole du pays devrait encore diminuer au cours des 12 prochains mois, selon un rapport publié vendredi par la FAO et le PAM. «La production agricole et l'accès à la nourriture ont payé un lourd tribut cette année», selon ce rapport réalisé par l'Agence de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) à l'issue d'une mission sur place en mai et juin. «En partant du principe que la crise en cours continue, la production intérieure sur les douze prochains mois sera gravement compromise», avertit le rapport. La mission de la FAO et du PAM évalue les besoins d'importation de blé à 1,5 million de tonnes pour la période 2013-2014. La production actuelle de blé s'élève à 2,4 millions de tonnes, soit 40% de moins qu'avant le début du conflit. En outre, la production de volaille a diminué de 50% par rapport à 2011. L'insécurité alimentaire a été accentuée par les déplacements de populations, les interruptions dans la production agricole, le chômage, les sanctions économiques, la dépréciation de la monnaie locale et les prix élevés de la nourriture et de l'essence. Le prix moyen du blé a doublé entre mai 2011 et mai 2013 dans plusieurs régions du pays. Le rapport met aussi en garde contre les risques d'épidémie dans les élevages en raison notamment de la pénurie de vaccins. En collaboration avec des organisations partenaires en Syrie, le PAM a fourni une assistance alimentaire à 2,5 millions de personnes en juin, un chiffre qui devrait monter à 3 millions en juillet. Le PAM fournit en outre une aide à un million de réfugiés dans les pays voisins. Pour assurer sa mission, la FAO a lancé un appel urgent en vue d'obtenir 41,7 millions de dollars de fonds, dont à peine 10% ont pour l'instant été récoltés. Ces fonds sont destinés à l'achat de semences, d'engrais et de fournitures vétérinaires. Quant au PAM, il a besoin de plus de 27 millions de dollars par semaine, et pour l'instant ses besoins en financement pour accomplir sa mission en Syrie de juillet à septembre ne sont assurés qu'à hauteur de 48%.