La visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, hier à la wilaya de Tizi Ouzou a été la plus courte et la plus brève de toutes les visites officielles qu'il a effectuées depuis son installation à la tête du gouvernement. Il était pressé de rentrer sur Alger pour accueillir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, venant de Paris ; là où il a passé plus de 80 jours d'hospitalisation aux Invalides. Le programme initial de la visite a été arrêté de 10h20 à 16h30. Le Premier ministre devait s'arrêter à neuf points et donc visiter ou lancer neuf projets avant de rejoindre la Maison de la culture Mouloud-Mammeri où est prévue une rencontre avec la société civile. Une fois arrivé à Tizi Ouzou, les trois derniers points programmés dans l'après midi ont été annulés et par conséquent le rendez-vous avec la société civile avancé. Lors de son intervention, Sellal s'est montré pressé de rentrer à la capitale. D'ailleurs, il l'a ouvertement annoncé à l'audience. «Je vous demande d'être brefs dans vos interventions car nous devons reprendre le chemin vers Alger au plus tard à 14 heures parce que j'ai d'autres obligations qui m'attendent», a-t-il dit exceptionnellement à Tizi Ouzou avant de donner la parole aux citoyens. Plusieurs personnes ont pris la parole pour exposer leurs problèmes principalement socio-économiques quand une dame a souhaité, dans son intervention, le retour prochain du président de la République. Le Premier ministre a répliqué spontanément et avec rassurance en laçant : «Il va rentrer». Mais malgré cela, on sentait toujours que Sellal était pressé. Il regardait sans cesse sa montre, probablement pour ne pas dépasser le temps qu'il faut. Un autre élément venait presser davantage le Premier ministre. Un de ses accompagnateurs s'est approché de lui et lui a soufflé quelques mots à l'oreille. Sellal a été alors obligé de réduire encore plus son emploi de temps. Le départ vers Alger a été avancé encore pour 13h au lieu de 14h, et ce, pour les mêmes raisons. «^J'ai des obligations importantes cet après- midi à Alger» sans s'étaler davantage. Il a par la suite entamé directement son intervention en réponse aux préoccupations des citoyens de la région. Les réponses étaient rapides. Il a annoncé un programme complémentaire au profit de la wilaya de Tizi Ouzou comportant un accompagnement financier de plusieurs milliards de dinars pour la relance des différents projets bloqués et le lancement d'autres notamment un nouveau CHU de 500 lits, l'habitat et les réseaux d'électricité ruraux, des châteaux d'eau, des réseaux d'assainissement, un conservatoire de musique ainsi qu'une commission prévue pour la semaine prochaine chargée d'établir un état des lieux des deux zones d'activité de la wilaya et de trouver des solutions adéquates. Le Premier ministre a souligné que le gouvernement est prêt à accompagner Tizi Ouzou dans son programme de développement à l'instar des autres régions du pays. Il a toutefois appelé à s'entraider pour éradiquer la bureaucratie qui est, selon ses dires, le problème mortel de l'Algérie. Il dira : «ça prend du temps mais malgré ça, il faut aller». Il a entre autres annoncé le Conseil du gouvernement pour prochainement durant lequel un projet de décret sur 300 noms amazighs va être étudié. A cet effet, il a souligné que le problème n'est pas avec la langue tamazight mais qu'il faut du temps pour toute solution. En mot de fin, Abdelmalek Sellal a annoncé le sponsoring du Club local de football, JSK, par la société Cosider leur souhaitant beaucoup de réussite dans l'avenir avant de s'excuser et quitter précipitamment la salle. Depuis qu'il a occupé le poste de Premier ministre, Sellal s'est déplacé dans un bon nombre de wilayas pour calmer les esprits et écouter leurs maux. Chaque visite se terminait aux environs de 18h mais cette fois-ci à Tizi Ouzou c'était différent. 13 heures, juste, et tout son convoi ministériel est reparti en vitesse. Au fait, l'information avait été annoncée la matinée par une source sûre lors de cette visite. Le Président est bel et bien rentré à Alger. «C'est une question d'heures», soutient-on.