La ligne ferroviaire électrifiée Birtouta-Zeralda sera mise en exploitation début 2015, a annoncé hier, à Alger le ministre des Transports, Amar Tou. Lors d'une visite d'inspection du chantier de réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire électrifiée à double voie devant relier Birtouta à Zeralda via la ville nouvelle de Sidi Abdellah sur une distance de 21 km, dans la wilaya d'Alger, M. Tou a précisé que les travaux «avancent bien» en dépit de certains obstacles ajoutant qu'elle sera mise en service fin 2014-début 2015. La société nationale «Infrafer» et l'entreprise turque «Yapimerkezi» sont chargées de la réalisation de ce projet dont le coût s'élève à près de 26 milliards de dinars. La ligne ferroviaire Birtouta-Zeralda comprend quatre ouvrages d'art dont un viaduc de 450 mètres. Avec quatre gares (Birtouta, Sidi Abdellah, Sidi Abdellah Cité Universitaire, Zeralda), le futur autorail, prolongement de la ligne reliant Alger (Agha) -Al Afroun (Blida) via Birtouta, roulera à une vitesse de pointe de 160 km/h. La longueur de la ligne a été réduite de 23 km à 21 km pour la mise en place d'une station ferroviaire à Zeralda, à proximité de la gare routière, sur une distance de 300 m2 pour établir un réseau de moyens de transports dans un même périmètre constitué d'autobus, de taxis et train. En plus de ses fonctions vitales, cette ligne dont les travaux de réalisation ont débuté en septembre 2011 confère une dimension esthétique indéniable, puisqu'elle longe les hauteurs de la région à travers dix ponts, outre un tunnel de 341 mètres, a-t-on constaté sur place. Evoquant les obstacles à l'origine du retard mis dans l'avancement des travaux, notamment ceux relatifs aux expropriations, le ministre a indiqué que ce problème sur lequel a butté la réalisation d'un tronçon de trois kilomètres discontinus, est en voie de règlement après la promulgation des décrets d'expropriation et l'indemnisation, et ce, pour éviter l'arrêt des travaux. D'autre part, le ministre a annoncé qu'une étude de faisabilité sera entamée pour la réalisation d'une ligne similaire reliant la ville de Zeralda à la ville d'Ouled Fayet, via la ville de Staouéli qui souffre de plusieurs problèmes liés aux transports. Cette ligne ferroviaire aboutira à moyen ou long terme à Ouled Fayet pour rejoindre ensuite le réseau du métro d'Alger qui atteindra 40 kilomètres à l'horizon 2022. «Le réseau de lignes du métro d'Alger totalisera 55 km à l'horizon 2025 » Le métro d'Alger, long actuellement de 9,5 km, devra s'étendre sur 55 km à l'horizon 2025 sur l'ensemble du Grand Alger, avec la mise en service de plusieurs extensions desservant la banlieue Est, Sud et Ouest ainsi que l'aéroport, a indiqué le P-DG de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), Aomar Hadbi. D'une seule ligne d'à peine 10 km, le métro de la capitale passera à 18 km à la fin 2016 une fois opérationnelles les trois extensions actuellement en travaux et qui desserviront des quartiers du centre-ville et de la périphérie qui connaissent une forte densité démographique, a expliqué M. Hadbi. «A fin 2016, Alger aura 18 km de lignes de métro qui seront opérationnelles, et à cette échéance des quartiers populaires seront desservis par ces lignes comme La Casbah, une partie de Bab El-Oued, Bachdjarah, Bourouba, El-Harrach et la cité Aïn Naâdja (Gué de Constantine)», a-t-il souligné. Il a affirmé qu'en décembre 2020, date à laquelle les lignes El-Harrach- Bab Ezzouar-aéroport (9 km) et Aïn Naadja-Baraki (6 km) seront ouvertes, la capitale sera desservie par un réseau de 33 km couvrant, outre le centre-ville, les agglomérations des périphéries Est, Ouest et Sud et l'aéroport. Il a fait savoir que l'extension El-Harrach-Bab Ezzouar-Aéroport «vient d'être confiée à l'entreprise Cosider qui devra lancer les travaux de réalisation au quatrième trimestre de l'année en cours». «En 2025, on aura 55 km de métro avec la mise en service des lignes Bab El-Oued-Chevalley (8 km) et Chevalley-Draria (14 km)», deux extensions qui sont en cours d'études, a-t-il affirmé. Actuellement, trois lignes d'extension de la ligne 1 (Grande-Poste-Hai El-Badr) sont en cours de réalisation et affichent un taux d'avancement appréciable, ajoute le premier responsable de l'EMA. Station place des Martyrs : Musée de la ville d'Alger Il s'agit de la ligne Hai El-Badr- El-Harrach, Grande Poste-Place des Martyrs et Hai El-Badr-Aïn Naâdja. «Toutes ces lignes en cours de réalisation ou en études ont un cachet prioritaire pour l'EMA», a estimé son P-DG. Pour M. Hadbi, la ligne Hai El-Badr-El-Harrach (4 km) sera opérationnelle fin 2014, ajoutant que les travaux sont concentrés actuellement sur la pose des voies, le montage des équipements électriques et l'aménagement des stations. Quant à l'extension qui va de la Grande Poste à la Place des Martyrs (sur 1,6 km), la fin des travaux de génie civil est prévue pour décembre 2014, selon les données de l'entreprise, qui indique que le taux d'avancement sur ce tronçon est de 55%. Les travaux sur cette ligne, confiés à un groupement algéro-luso-brésilien (Gesi TP-Texeira-Andrade) avaient été ralentis en raison d'une grève déclenchée fin 2012 par les ouvriers du groupement. «La grève de deux mois des travailleurs au niveau de ce tronçon a eu un impact sur la cadence des travaux, mais les entreprises de réalisation ont pu rattraper ce retard par la suite», a affirmé le P-DG de l'EMA. Actuellement, les travaux sur la ligne Grande-Poste-Place des Martyrs se concentrent sur le creusement du tunnel de 1,6 km qui sera suivi par son bétonnage, a-t-il ajouté. Située à basse Casbah, la station place des Martyrs sera une véritable station-musée, d'importants vestiges archéologiques ayant été mis au jour et datant jusqu'à 2 000 ans. M. Hadbi a fait savoir aussi que plusieurs techniques modernes sont utilisées dans les travaux de creusement. Ces techniques permettent «de creuser 6 mètres par jour en moyenne», précisant que la nature du sol au cœur d'Alger diffère d'une zone à une autre. Le P-DG de l'EMA a affirmé par ailleurs que le choix des tracés des lignes d'extension du métro de la capitale obéit à plusieurs critères dont le niveau de demande de transport sur certains axes urbains par rapport à d'autres, le taux d'accroissement de la population et le taux de mobilité. Pour choisir le couloir d'une nouvelle ligne, «des études et des enquêtes sont faites auprès des citoyens afin de déterminer le besoin en moyens de transport et le taux d'accroissement de la population pour obtenir le taux de mobilité» qui détermine les couloirs envisageables. Viendra par la suite «l'étape du choix d'une variante», a explicité M. Hadbi.