Plusieurs groupes d'opposition au président syrien Bachar al Assad accusent l'armée loyaliste d'avoir mené, hier mercredi, une attaque au gaz neurotoxique contre des banlieues rebelles de Damas et rapportent que l'assaut a tué au moins 213 personnes. Les opposants ont précisé que des roquettes contenant des agents chimiques avaient frappé les banlieues d'Aïn Tarma, Zamalka et Djobar, dans l'est de la région de la Ghouta, près de Damas. «De nombreuses victimes sont des femmes et des enfants», a déclaré Bayan Baker, une infirmière d'un centre médical de Douma, à une dizaine de kilomètres de Damas. «Ils sont arrivés avec leurs pupilles dilatées, des membres glacés et de la mousse dans leur bouche», a-t-elle ajouté. «Les médecins ont dit que ce sont des symptômes typiques de victimes de gaz neurotoxiques». La Syrie a démenti peu après ces allégations par le biais de sa télévision officielle, qui a cité une source selon qui ces accusations n'étaient «en aucune manière» vraies et avaient pour objectif de détourner l'attention d'une mission d'enquêteurs des Nations unies, arrivée dimanche à Damas. Les affirmations des deux camps n'ont pu être vérifiées de manière indépendante. Une photo, présentée comme l'œuvre d'opposants, montre les corps d'au moins 16 enfants et trois adultes, dont l'un porte une tenue de combat. Ils sont étendus sur le sol d'un centre médical d'urgence. «L'assaut a eu lieu à environ trois heures du matin (00h GMT)», a annoncé Khaled Omar, du conseil local de l'opposition à Aïn Tarma, qui dit avoir vu au moins 80 corps dans deux centres médicaux. La plupart des morts se trouvaient dans leurs domiciles. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des dizaines de personnes, dont des enfants, ont, en outre, été tués au cours d'un bombardement qui a visé la banlieue de Mouadamiya, au sud-ouest de Damas et dans l'ouest de la Ghouta. L'organisation basée à Londres, qui dispose d'un important réseau d'informateurs sur place, a rapporté que le bombardement était le plus violent mené dans cette zone par l'armée depuis le début du conflit, en 2011. L'OSDH a demandé à l'équipe de l'ONU sur place et aux organisations internationales de visiter les zones frappées pour assurer l'arrivée d'aide humanitaire et «lancer une enquête afin de déterminer qui est responsable du bombardement et leur demander des comptes».