Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Boubekeur Benbouzid est le quatrième ministre du gouvernement Ouyahia à avoir été auditionné par le président de la République dans le cadre des réunions restreintes consacrées à l'évaluation des différents secteurs. Cela après Abdelkrim Djoudi, El Hachemi Djaaboub et Abdelmalek Sellal, respectivement ministres des Finances, du Commerce et des Ressources en eau. Avant de clore cette séance d'évaluation qui précède de quelques jours seulement la rentrée scolaire pour cette année, le Président Abdelaziz Bouteflika a décidé de relever de 2 000 à 3 000 DA la prime de scolarité servie annuellement. Cette augmentation bénéficiera à 3 millions d'enfants scolarisés. Il faut dire que c'est à un véritable satisfecit qu'a eu droit le ministre de l'Eduction, si l'on s'attarde sur l'intervention du chef de l'Etat qui s'est basé, il faut le souligner, sur les chiffres fournis par M. Benbouzid. Au-delà des statistiques avancées, le chef de l'Etat a relevé quand même quelques anomalies, non sans faire montre de beaucoup d'optimisme. M. Bouteflika a rappelé que «l'effort que consacre l'Algérie à l'éducation de ses enfants est exceptionnel», avant de préciser que ce constat est loin d'être «une affirmation politique». Elle «peut aisément se vérifier à travers les données des organisations internationales et notamment l'Organisation des Nations unies pour l'éducation. Cela est le reflet d'une volonté farouche de notre pays, depuis le recouvrement de l'indépendance, de se réapproprier l'éducation, dont notre peuple a été privé pendant la période coloniale. Cela exprime aussi notre détermination à préparer l'avenir de l'Algérie […]». Le chef de l'Etat indiquera également que même si des progrès notables sont à signaler dans ce secteur, au demeurant névralgique, il n'en demeure pas moins qu'il faut faire plus. «Il reste que tous ces progrès en appellent nécessairement d'autres, car l'école demeurera la pierre angulaire du développement et de l'avenir du pays.» Les progrès supplémentaires, le président de la République les résume dans l'enracinement de l'enfance et de la jeunesse dans leur identité nationale avec ses corollaires la langue et les valeurs civilisationnelles de l'histoire de ce pays. «C'est par ces atouts que l'enfance et la jeunesse algériennes seront demain les citoyennes et les citoyens d'une Algérie libérée de toutes les séquelles de la tragédie nationale, capable d'affronter le monde et cultivant au fil continu des générations le devoir de mémoire envers son glorieux passé […].» Un glorieux passé qui est très mal enseigné, en ce sens que, de l'aveu du ministre des Moudjahidine, l'histoire de la guerre de libération, pour ne prendre que ce pan de la vie de la nation, est faussée. L'éducation civique revêt aux yeux du président de la République une grande importance dès lors que c'est à travers elle que l'on forme un véritable citoyen. «L'Algérie s'est désormais libérée de la dépendance financière. Elle a aussi très largement rétablie la sécurité à travers le territoire. Mais notre pays souffre encore d'autres maux légués par la crise, dont l'incivisme et de multiples dévoiements qui perturbent l'harmonie sociale et retardent nos efforts de développement», a souligné le président de la République qui ne voit d'autres solutions pour endiguer ces fléaux que l'éducation, le civisme et l'esprit de citoyenneté. «Trois missions dans lesquelles l'école doit s'investir encore davantage», a-t-il ajouté. Le savoir scientifique et technique figure parmi les priorités du chef de l'Etat qui entend mener le bateau Algérie, du moins à l'horizon 2009-2014, vers la bataille des sciences et des technologies de l'information dont le pays enregistre un retard criant. «[…] Nous devons gagner la bataille de la réhabilitation de filières scientifiques qui doivent prédominer dans le cycle secondaire si nous voulons réellement assécher la déperdition scolaire et le chômage des diplômés à tous les niveaux […]». Et Abdelaziz Bouteflika d'ordonner au gouvernement de doter l'éducation nationale des ressources et des moyens «destinés à généraliser réellement l'enseignement de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information à tous les paliers de la scolarité, y compris primaire». Il faut signaler que lors de la présentation de sa communication sur son secteur, Boubekeur Benbouzid n'a à aucun moment abordé l'enseignement privé. Pourtant, des écoles privées existent, elles sont soumises à un cahier des charges défini par le premier responsable du secteur. Ces écoles dispensent des enseignements en conformité avec le programme établi par l'éducation nationale. Elles ont, elles aussi, présenté des candidats aux examens des différents paliers et enregistré des réussites. Mais le ministre de l'Education n'a apparemment pas jugé utile d'en faire l'évaluation, bonne ou mauvaise.