S'exprimant en marge de la cérémonie organisée en hommage au poète syrien Souleymane Ai-Aïssa, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré que l'Etat envisage de reprendre le contrôle à hauteur de 51% du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. «Le dossier d'ArcelorMittal connaîtra prochainement une avancée qui permettra à l'Etat de détenir 51%, au dinar symbolique, de cette structure», a précisé M. Sellal. Le groupe industriel public Sider va en fait reprendre le contrôle du complexe sidérurgique d'El-Hadjar en portant son capital à 51% dans ce complexe, détenu jusqu'ici à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, l'indien ArcelorMittal. «Le principe de reprendre le contrôle du complexe par Sider a été acquis au cours d'un Conseil des participations de l'Etat (CPE), tenu début juillet passé», selon des sources crédibles. Au mois de juillet dernier, deux points restaient en suspens et devaient être résolus pour la mise en œuvre de cet accord de principe. Ils devaient être négociés au cours d'un CPE, organisé début septembre, selon ces sources. Le premier point en suspens portait sur l'évaluation financière des 21% d'actions que va céder ArcelorMittal à Sider. La cession ne devait pas être opérée par un rachat des actions mais plutôt par une augmentation du capital de Sider dans le complexe d'El-Hadjar, explique-t-on. En somme, la cession devrait s'opérer sans transfert d'argent, ajoute-t-on. Dès lors, Sider devrait porter son capital à environ 300 millions de dollars. Le deuxième point qui devait être aplani concernait la nouvelle configuration industrielle d'El-Hadjar, racheté à 70% en 2001 par l'indien Ispat, géant mondial de l'acier. Le plan retenu à cet effet comprend la réalisation d'une nouvelle aciérie, selon une source proche de Sider. «Il s'agit de fédérer les forces du groupe Sider pour porter la production du complexe à 2,2 millions de tonnes par an» pour un investissement d'un milliard de dollars. En 2012, le complexe a produit 580 000 tonnes d'acier, un volume de production qui reste encore loin de l'objectif des 700 000 tonnes arrêté par le groupe pour l'année écoulée. La nouvelle restructuration comprend également la construction d'une usine de réduction directe fonctionnant au gaz, au lieu du coke utilisé actuellement, comme source d'énergie pour alimenter le haut fourneau, et dont l'importation alourdit les charges du complexe, ajoute la même source. L'augmentation de la production d'El-Hadjar fait partie d'un plan de redressement du secteur de la sidérurgie que l'Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d'un objectif stratégique : atteindre l'autosuffisance en acier, dont l'importation lui coûte annuellement environ 10 milliards de dollars. Déjà au mois de juillet dernier, le Premier ministre, qui avait réuni le Conseil des participations de l'Etat (CPE), avait émis un «avis favorable» à la décision permettant à l'Etat de reprendre la majorité des parts d'ArcelorMittal d'Annaba.